5.2

2 minutes de lecture

Balthazar et Raymond pressent le pas pour rejoindre René. Arrivés au sommet d'une éminence, ils découvrent un panorama superbe qui se dessine dans la brume légère de l'horizon. Mais il n'y a pas que ça. A quelques kilomètres en bas de la vallée qu'ils surplombent, les trois hommes découvrent le spectacle ahurissant d'une foule immense qui se déplace lentement, laissant derrière elle un long panache de poussière rougeâtre.

  • Formation en triangle, commente René. On dirait encore un de ces légions italiennes en baguenaude.
  • Je ne pense pas, objecte le mage, la main au dessus des yeux.
  • Ce qui est surprenant c'est que leur général, ou je ne sais pas qui, se tient en tête du cortège, observe Raymond. D'habitude, les grosses huiles préfèrent se planquer derrière les masses de viandes à trucider...
  • Ce n'est pas une légion, insiste le mage.
  • Peut-être une vague d'immigrés clandestins ? tente René. De nos jours, c'était courant. Je pense que pour votre époque, ça l'était aussi, non ?
  • Pas de migrants non plus, s'impatiente un peu Balthazar.
  • Alors quoi ? La caravane du tour de France ?
  • C'est le Maître ! intervient alors Melchior qui les a finalement rejoints.
  • Tu veux dire ? balbutie Raymond.
  • Oui, je veux dire Celui qui guide le monde vers la Joie !
  • S'appellerait pas Ducon, des fois ? demande Agathe qui regarde avec appréhension la foule immense qui lui rappelle les troupeaux de zèbres transumant en Afrique Centrale.
  • Ducon ?
  • Bah oui : Ducon la joie ! C'est pas lui ?
  • Mes pauvres amis, soupire Gaspard, vous en êtes à blasphémer ! Attendez de le connaître, et vous vous maudirez de l'avoir traîné dans la boue.
  • Au pire, dans la poussière. Parce que, pour ce qui est de la boue, dans vot' pays, faudrait déjà qu'il pleuve un peu, hein ? fait Agathe d'un air de défi.
  • Préparons leur un bon accueil, propose Balthazar. Ils seront fatigués après une si longue marche. Gaspard : demande à nos gens de tout faire pour leur repos et leur confort. Ils devraient être là dans quelques heures à peine.

Sans rien dire, Gaspard retourne vers sa caravane, déjà soucieux de bien faire.
Raymond, les mains sur les hanches, debout sur sa colline, regarde la masse compacte de la foule. Ils sont plusieurs milliers, serrés les uns contre les autres. Ils progressent lentement, accablés par le soleil. Pourtant, cette marée humaine ne l'intéresse pas beaucoup. Son regard se fixe avec obstination sur le tout premier personnage qui marche en tête. Pour l'instant, il n'en distingue que la frêle silhouette, noyée dans une tunique d'un blanc éclatant. Ils sont encore trop loin pour en savoir plus. René s'approche de son ami, lui pose la main sur l'épaule.

  • On dirait bien qu'on va vivre un truc pas banal, hein ? fait-il d'un ton calme.
  • Comme tu dis...
  • On va enfin savoir, t'imagines ?
  • Savoir quoi ?
  • Je sais pas, mais on le saura bientôt !

A suivre...

Annotations

Vous aimez lire Frédéric Leblog ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0