37. Carpe Diem en terrasse

8 minutes de lecture

Maxime

Assis sur un des fauteuils du jardin, je lève quelques instants le nez de mon ordinateur. J’écoute le bruit que font les canards dans les douves et profite de la petite brise marine qui s’est levée et rafraîchit agréablement la température ambiante. Le soleil est encore haut dans le ciel et les enfants jouent dans leur chambre. Miléna est quant à elle en train de s’occuper de sa lessive à l’intérieur et j’ai décidé d’en profiter pour partir à la recherche d’informations sur l’Arménie. J’ai envie de mieux comprendre les raisons de son départ de son pays et de connaître un peu la situation politique dans cet Etat dont je ne connais pas grand-chose. Même le placer sur une carte, ce n’est pas évident. Je crois qu’intérieurement, je m’imagine aussi trouver des éléments qui permettront de prouver que ma jolie invitée n’est pas venue en France pour des motifs économiques ou par plaisir, mais bien pour de réelles raisons, quoi que puisse dire l’avocat sur l’absence de troubles dans ce pays depuis des années ainsi que sur le faible taux d’acceptation des demandes par l’Office des Réfugiés.

Je me plonge à nouveau dans mes lectures et découvre tout un tas de réalités que j’ignorais. Ce pays n’est pas que le lieu où Charles Aznavour est né, mais il y a toute une histoire qui remonte aussi loin que celle de la France et qui, récemment, a été marquée par le conflit avec le voisin azerbaïdjanais. Je tombe sur quelques images horribles, mais ce que je constate surtout, c’est que l’avocat a raison. Ces derniers temps, les choses se sont pacifiées et les chiffres officiels d’acceptation sont vraiment très bas. En gros, statistiquement, Miléna n’a qu’un peu moins de quinze pourcents de chance d’être acceptée. Et si elle est refusée, elle aura certes un droit de recours, mais même là, la réussite n’est pas forcément au bout du chemin.

Je suis distrait dans mes lectures par le bruit d’une porte qui se ferme lourdement. Je lève les yeux et constate que Miléna vient enfin me rejoindre pour aller travailler sur la traduction. Aujourd’hui, en ce beau dimanche estival, elle est vêtue d’une simple robe légère d’un bleu rappelant la couleur de ses yeux. J’adore ce genre de vêtement qui s’arrête à mi-cuisse et qui me permet d’admirer le magnifique galbe de ses jambes et ses courbes qui me donnent tant envie de les caresser.

— Tu as déjà commencé à traduire sans moi ? me demande-t-elle en venant s’installer contre moi sur le salon de jardin. Oulah, pourquoi l’Arménie ?

Je ne réponds pas tout de suite mais me penche vers elle pour pouvoir l’embrasser après avoir vérifié que nous étions bien seuls sur la terrasse. Immédiatement, j’ai l’impression que tout son corps se tend vers le mien et j’observe avec plaisir ses tétons pointer sous le tissu bleu de sa robe. Apparemment, le dimanche, c’est tenue décontractée, sans soutien-gorge et je meurs d’envie de lui ôter cette robe pour découvrir les merveilles qu’elle dissimule dessous. Je l’attire contre moi après avoir posé mon ordinateur à mes côtés et elle ne se fait pas prier pour venir se mettre à califourchon sur moi. Je sens ses jambes m’enserrer et nous prolongeons notre baiser qui se fait plus passionné quand elle prend mon visage entre ses mains et se met à onduler contre mon érection qu’elle ne peut que sentir sous mon bermuda. J’adore quand elle se montre ainsi câline, mais je résiste de plus en plus difficilement à l’envie que j’ai de lui faire l’amour, de me retrouver au fond d’elle et de m’unir à elle. Quand enfin, elle s’écarte un peu de moi, je lui réponds en retirant une mèche de ses cheveux de son champ de vision.

— Eh bien, j’essaie d’en savoir un peu plus sur ton pays, sur ce qu’il s’y passe afin de mieux te comprendre. Et qui sait ? Peut-être trouver quelque chose qui puisse appuyer tes dires ?

— Tu es un sacré rêveur, beau châtelain. Je doute que tu puisses trouver quoi que ce soit qui m’aide, malheureusement.

Mes mains se sont posées naturellement sur ses fesses et j’en profite pour les peloter sans qu’elle n’y trouve à redire, ce qui m’encourage à continuer.

— Comment veux-tu ne pas rêver alors qu’il suffirait d’un rien pour que je me retrouve en train de te faire l’amour ? Tu sais que tu es une femme magnifique ?

— Arrête, rit-elle en posant une main sur ma bouche. Et, un rien ? Vraiment ? Tu es habillé, et moi aussi, plusieurs couches de vêtements, ce n’est pas rien, tu sais ?

— Un mot de ta part et je peux t’assurer que je t’enlève et t’emmène dans ma chambre où toutes ces couches auront tôt fait de disparaître. Tu vois, ce n’est vraiment pas grand-chose !

Je parcours son dos de ma main gauche pendant que la droite vient empaumer son sein que je découvre effectivement nu à travers le tissu. De plus en plus, elle me laisse ainsi profiter de notre proximité, elle a l’air de s’ouvrir davantage et me permet de la tripoter dès lors que nous sommes seuls et sans témoins. Je crois qu’elle a autant envie que moi de craquer mais que ses résistances intérieures l’empêchent de céder à la tentation.

— Et cette traduction, tu en fais quoi ? me demande-t-elle à l’oreille avant d’en mordiller délicatement le lobe.

— Veni, vidi, embrassi ! dis-je en mauvais latin. Le reste importe peu, non ?

Je tourne la tête vers elle et l’embrasse à nouveau, laissant ma langue jouer avec la sienne. Une de ses mains s’est glissée sous mon polo et je sens ses doigts qui jouent avec la toison de mon torse. J’ai l’impression d’avoir des minis décharges électriques qui se propagent depuis mes pectoraux jusqu’à l’ensemble de mon corps, et en particulier mon sexe qui bande tout contre elle.

— Chaque chose a son importance, tu sais ? murmure-t-elle contre ma bouche. Une enquête, un trésor, c’est un peu excitant, non ?

— Parce que tu es un peu excitée, là ? demandé-je avec intérêt.

La ferveur avec laquelle elle se colle contre moi et reprend ce baiser qui nous laisse pantelant est la meilleure des réponses qu’elle peut m’apporter. J’ai une envie folle de la déshabiller et de lui faire l’amour, là, sur la terrasse, j’ai l’impression que la température extérieure monte au même rythme que notre excitation et surtout, j’ai de grosses difficultés à résister aux mouvements qu’elle imprime sur mon sexe en ondulant ainsi de son bassin. Malheureusement, l’hiver débarque en même temps que la voix de ma mère retentit derrière nous. Tout à notre batifolage, aucun de nous d’eux ne l’a entendue débarquer.

— Vous devriez prendre une chambre, c’est totalement indécent ! Un peu de tenue, voyons !

Le bond que fait Miléna pourrait lui mériter une qualification aux Jeux Olympiques. En moins de temps qu’il n’en faut pour y penser, elle se retrouve debout et a repris un peu de distance par rapport à moi. Elle est toute rouge et toute gênée.

— Bonjour Maman. Tu fais quoi ici, si tôt ?

— Je venais passer du temps avec mon fils et mes petits-enfants, mais il semblerait que je dérange. Enfin… Vous, c’est sûr, en tous cas.

— Mais non, tu ne déranges pas. On était juste en train de s’aider mutuellement à lutter contre le stress. Ne va pas t’imaginer autre chose,voyons.

— Mais oui, bien sûr, suis-je bête, s’esclaffe-t-elle en se tapant théâtralement le front de la paume de la main. Prenez-moi pour une idiote aussi, tant que vous y êtes.

— Tu sais, Maman, je suis grand et je suis chez moi, ici. Je te reçois toujours avec plaisir, mais si c’est pour me faire la leçon ou pour juger mon comportement, tu peux m’envoyer ce que tu penses par mail et je t’y répondrai avec plaisir.

— Miléna, vous voulez bien nous laisser quelques minutes ? Je voudrais parler avec mon fils.

— Oh… Heu… Oui, bien sûr. Je vais aller préparer la pâte à crêpes alors, bafouille-t-elle en fuyant la terrasse comme si elle était poursuivie par un troupeau de canards enragés.

Je la regarde en soupirant.

— Tu es contente, Maman ? Tu l’as fait fuire ?

— Combien de temps est-ce qu’elle va rester, Maxou ? Je n’ai rien contre cette pauvre fille, mais… Tu es en train de t’attacher, les enfants aussi. Ça va mal finir, tout ça.

Je lève les yeux au ciel.

— Maman, vraiment, je n’ai plus quinze ans. Et ça ne me dérangerait pas qu’elle reste encore un peu parce que cette femme est une vraie découverte, tu sais ?

— Oh oui, je ne doute pas que tu t’amuses à découvrir cette fille. Tu as découvert si elle était sincère, aussi ? Ou si l’objectif “papiers” était une raison suffisante pour se foutre de toi ?

— N’importe quoi, tu te rends compte que c’est elle qui me freine et qui essaie de ne pas céder à nos envies ? Je peux t’assurer que si elle voulait des papiers, elle agirait différemment.

— Elle n’avait pas l’air de freiner quoi que ce soit, là, marmonne ma mère avant de soupirer. Je m’inquiète pour toi, Maxou. Et pour Lili et Tom. Imagine un peu qu’elle s’en aille ? Un nouvel abandon pour vous trois ?

— Arrête de t’inquiéter pour nous ! Il est temps qu’on passe à autre chose, je trouve, et qu’on ait une vie normale. Grâce à elle, j’ai l’impression que la vie retrouve des couleurs, tu vois. Et il n’y a pas de mal à se faire un peu de bien. Tu sais, je ne suis plus l’adolescent timide et blessé que j’étais avant, j’ai grandi et je suis maintenant capable de me débrouiller et me protéger.

— Parce que tu te protèges, là ? Maxou, je t’en prie ! Je ne doute pas que Miléna tienne à vous, mais… Tu ne peux pas protéger les enfants avec cette relation. Et si sa demande n’est pas acceptée ? Si… Si elle part du jour au lendemain ? Comment vont-ils le vivre, à ton avis ?

— On survivra. Personne n’est jamais mort d’un abandon.

Je réponds un peu sèchement et je m’en veux mais c’est clair qu’elle met le doigt sur des choses que je préfère taire et cacher au plus profond de mon esprit. Cette relation n’a pas d’avenir et effectivement, du jour au lendemain, tout peut s’arrêter. Mais pour ma jolie brune, je crois que je suis prêt à appliquer les règles du Carpe Diem. Prendre chaque jour comme il vient et en profiter sans penser au lendemain. Demain arrivera bien assez vite.

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