59. Le transat de l'amour

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Maxime

— Tout se passe bien, les enfants ? Vous n’embêtez pas trop Mamie ?

Je vois sur l’écran de mon téléphone Lili qui me sourit. Elle est en maillot de bain, visiblement à côté d’une piscine alors que Tom est en train de lire, sur un transat. J’ai l’impression qu’ils sont en train de passer une bonne semaine de vacances avec leur grand-mère et qu’elle a bien choisi l'hôtel. La piscine a l’air super et le temps est magnifique, tout comme il l’est chez nous. Un beau mois de juillet.

— Mais non, on n’embête jamais Mamie. Il est où, Casanova ? Il me manque.

Je tourne la caméra vers l’endroit où Miléna se repose, à l’ombre d’un parasol, sur son transat. Je zoome un peu et alors que moi, j’observe les courbes de ma chérie bien mises en valeur par son petit bikini, Lili s’extasie devant le chiot qui commence déjà à grandir et qui est roulé en boule aux pieds de la jolie brune.

— Il garde sa maîtresse, on dirait. Tu vois, il ne sera pas fatigué à la fin de sa journée !

— Tant mieux, mais vous jouez avec lui quand même, hein ? Faut pas qu’il s’ennuie.

— Ne t’inquiète pas pour lui, va, il est heureux comme tout !

Je n’ose pas répondre que depuis qu’ils sont partis en vacances avec leur grand-mère, ce n’est pas avec lui que je joue mais bien avec la splendide créature qui est en train de se reposer à mes côtés. Et je ne sais pas si c’est l’été ou le fait que son audience est passée, mais elle se révèle aussi insatiable que moi. On est pire que des lapins et on n’arrête pas, un vrai plaisir.

— Je ne vais pas pouvoir rester longtemps parce que Mamie a dit qu’on allait visiter des grottes cet après-midi. On se rappelle ce soir, Papa ?

— Oui, pas de souci. Amusez-vous bien ! A ce soir !

— A ce soir. Tu feras des bisous à Casanova et Miléna de ma part ! Bisous Papa !

Je raccroche tout sourire et me dis qu’il n’y a pas de meilleur moment que maintenant pour remplir la mission qui vient de m’être confiée. Je me lève et me rapproche de Miléna, fais une petite caresse à Casanova avant de m’agenouiller à côté de la belle brune qui me sourit derrière ses lunettes de soleil.

— J’ai une livraison de bisous pour la jolie Miléna, c’est bien ici ?

— Je crois bien que c’est ici, oui. Tu connais plusieurs Miléna ? Est-ce que je dois m’inquiéter ?

— Je connais Miléna la coquine et Miléna la gourmande. Je ne sais pas laquelle souhaite avoir des bisous. Tu en penses quoi ?

— Ils sont chocolatés, tes bisous ? Parce que sinon, Miléna la gourmande n’est pas intéressée.

Je me penche vers elle et pose mes lèvres sur les siennes alors que ma main caresse ses magnifiques jambes. Elle répond immédiatement en glissant sa langue sur la mienne et notre baiser se fait tout de suite passionné. Je sens ses doigts parcourir mon torse et descendre jusqu’à mon short qu’elle m’enlève prestement. Je crois qu’elle est prise du même désir que le mien, de cette même envie de nous unir à nouveau. Nous profitons de notre liberté retrouvée à cent pour cent.

Alors que je me redresse pour finir de me débarrasser de mon maillot de bain, elle se défait de son bikini et s’agenouille sur le transat, m’offrant une vue imprenable sur ses fesses nues. Je caresse son postérieur quelques instants et elle en profite pour glisser une main entre ses jambes. Nous n’avons plus besoin de mots pour connaître ce que l’autre désire, et le tableau qu’elle m’offre est à la fois excitant et très suggestif. Elle ondule, cambrée sur le transat, et son excitation est telle que je m’enfonce dans son intimité sans difficulté. J’adore la sensation que j’ai toujours quand ses lèvres se referment sur ma hampe tendue, quand elle retient sa respiration au moment où je la pénètre, et quand elle commence à gémir dès que je me mets à bouger en elle.

Je m’accroche à ses épaules et entreprends de lui faire l’amour aussi lentement que je le peux. Mes mouvements sont amples mais elle sait y faire et son corps semble agir comme un aimant pour le mien qui ne peut que suivre le rythme qu’elle impose et qui s’accélère. Rapidement, nous arrivons tous les deux au point de non retour et c’est avec une vigueur retrouvée que nous faisons l’amour. Ses fesses claquent contre mon ventre et la vision de mon sexe qui entre et ressort trempé de son intimité est d’un érotisme sans pareil. Je fais tout pour retenir et retarder ma jouissance afin de m’adapter à la vague qui est progressivement en train de la submerger, mais quand elle crie et que je sens son vagin se contracter sur ma verge, j’abdique et me laisse aller à un orgasme puissant et profond. J’explose en son sein alors qu’elle doit s’accrocher pour se maintenir sur le transat sous mes coups de reins. Quelle harmonie entre nos deux corps ! Quel plaisir de pouvoir ainsi nous rapprocher sans retenue ni contrainte ! Je veux que toute ma vie se passe ainsi, aux côtés de la femme que j’aime.

— Wow, dis-je en me couchant contre elle, les bras grand ouverts pour qu’elle vienne se lover contre moi. Tu sais que tu es de plus en plus belle et toujours aussi excitante ?

— Ça, ce sont les brumes de l’orgasme qui parlent, chuchote-t-elle en se lovant contre moi, emmêlant ses jambes aux miennes.

— Mais non, tu crois que j’aurais toujours aussi envie si ça ne venait que de mes orgasmes ? Je t’aime et ça, ça fait toute la différence. J’ai l’impression que ça sublime tout.

— Je crois que tu as raison, c’est encore plus merveilleux quand on s’aime. Et qu’on peut faire ça où on veut et quand on veut, pouffe-t-elle.

Je profite avec elle de ce petit moment de tranquillité pour la câliner et pour l’embrasser autant que possible. Je ne me lasse pas de sentir ses lèvres chaudes caresser les miennes, répondre à mes baisers. Surtout quand ses doigts et les miens renforcent chacune des sensations en électrisant le corps de l’autre par de simples touchers. Malheureusement, nous attendons un invité et il faut mettre fin à ces papouilles bien agréables.

— On devrait se rhabiller un peu avant que Lorik n’arrive, tu ne crois pas ?

— Hum… On devrait, oui, mais on est bien, là… Même si je doute que Casanova nous avertisse de son arrivée !

— C’est clair que pour l’instant, on a vu mieux comme chien de garde ! ris-je alors que l’intéressé a dressé ses oreilles à la mention de son nom.

Nous nous désengageons malgré notre envie de continuer nos ébats et nous rhabillons non sans échanger de nombreux baisers qui ralentissent indéniablement le processus. Milena a revêtu une courte robe de plage multicolore au-dessus de son bikini et j’ai de mon côté enfilé une chemise dont je fais exprès de laisser les derniers boutons ouverts afin de la laisser mater mon torse qu’elle semble adorer. Son ami arménien ne tarde pas à arriver et je vais lui ouvrir avant de l’emmener sur la terrasse.

— Merci d’avoir accepté de venir, lui dis-je, un peu agacé tout de même de le voir mater ma partenaire sans se cacher. Vous voulez boire quelque chose ?

— Ça dépend ce que vous me proposez, me demande-t-il avec un accent bien plus marqué que celui de Miléna avant d’aller lui faire la bise.

Quand il s’installe à ses côtés, et approche son fauteuil du transat où elle s’est assise, je commence à douter et à me demander si on a bien fait de le faire venir pour qu’il nous dise ce qu’il sait de la Mafia et de ce qu’ils peuvent reprocher à Miléna.

— A cette heure-ci, un petit diabolo menthe ou grenadine, ça vous dit ?

— Vous vivez dans le risque, se moque-t-il. Une menthe, alors, merci.

Je m’éclipse le temps d’aller lui préparer sa boisson, en fais deux autres pour Miléna et moi, et reviens avec le plateau. Quand j’approche, j’entends qu’ils sont en train d’échanger avec animation en arménien et je les laisse ainsi discuter jusqu’à ce que Miléna se tourne vers moi et traduise ce qui les agite tant.

— Il dit qu’il a bien parlé du château au gars qui est venu, mais pas pour qu’il vienne, surtout pour montrer aux étrangers qu’on peut être bien accueillis en France, et que ça n’a rien à voir avec la Mafia… Qu’il ne le connaissait pas avant, et qu’il n’a jamais côtoyé de mafieux.

J’aimerais pouvoir parler une langue avec Miléna que son ami arménien ne comprend pas afin de savoir si elle le croit ou pas, mais malheureusement, ce n’est pas possible.

— Donc, ce n’est bien qu’un hasard s’il s’est pointé à la maison ?

— C’est ce qu’il dit. Il est vexé que je le pense mêlé à ce genre de choses, d’ailleurs. Et il demande si tu ne pourrais pas le laisser entrer au port, aussi, avec sa famille.

— Ah non, ça, c’est impossible, Lorik. J’aimerais bien, mais mon travail, c’est d’empêcher les migrants de traverser. Et les dispositifs que j’ai mis en place sont plutôt efficaces. Je suis désolé.

— C’est pas un beau travail, ça, Monsieur, vous savez ? Nous, on veut juste avoir une vie normale. Vous imaginez pas comment c’est la vie dans le camp.

— Mon boulot, au départ, c’était d’améliorer les dispositifs existants pour mettre en sécurité les personnes qui font la traversée. Maintenant, tout ça a dévié. Et j’avoue que j’ai du mal à être d'accord avec mes responsables sur cette question. Je n’y peux rien, ce sont les Anglais qui paient…

— Il dit que tu devrais changer de travail, me traduit Miléna après avoir fait l’inverse pour lui qui semblait ne pas tout comprendre.

— J’y pense… avoué-je alors qu’il hoche la tête. Sinon, vous avez des nouvelles du pays concernant la Mafia ? Ils sont toujours à la recherche de Miléna ?

— Un ami à moi là-bas a dit que la Police a arrêté de chercher, dit-il avant de continuer en arménien en s’adressant à Miléna.

— Les principaux acteurs du trafic ont été arrêtés, et la mafia s’est totalement détachée de tout ça. Ils disent qu’ils n’ont rien à voir là-dedans, qu’ils n’étaient pas au courant de ce qu’il se passait.

— Purée, on dirait presque que tu les as aidés en les débarrassant d’une partie pourrie de leur organisation qu’ils présenteraient presque comme respectable !

— Des pommes pourries dans un panier de pommes un peu moins pourries, apparemment… Lorik dit qu’ils ne me cherchent pas… Mais il peut dire ce qu’il veut.

— Je te dis la vérité, Miléna, je te promets, intervient ce dernier en lui prenant les mains. Je te dis pas de retourner là-bas, mais ici, tu es tranquille.

— Tu vois, c’est déjà ça. Ce n’est pas parole d’Evangile, mais ça devrait te rassurer un peu, non ?

Je la regarde, toujours en proie à un certain doute, et j’ai envie de la prendre dans mes bras, mais je me retiens car je ne veux pas m’afficher ainsi devant cet homme que je connais peu.

— Oui, j’imagine, soupire-t-elle en sifflant Casanova qui vient immédiatement sur le transat pour s’installer sur elle. Comment je peux être sûre de tout ça ?

— Je crois que tu ne le seras jamais. Mais vu toute la communauté arménienne qu’il y a en France, ils auraient du mal à te trouver s’ils se mettaient à te chercher. Tu es en sécurité ici. Tout ira bien, tu verras.

Je sens qu’elle est un peu rassérénée même si elle n’est pas totalement convaincue. Nous continuons à échanger un peu avec Lorik et je les laisse parler dans leur langue autant qu’ils le souhaitent, n’intervenant que quand ils passent au Français pour m’inclure un peu dans leur conversation. Lorik prend congé en fin d’après-midi et c’est Miléna qui le raccompagne jusqu’à la porte avant de venir s’asseoir à mes pieds. Elle pose sa tête sur mes genoux et je lui caresse les cheveux avec tendresse, la laissant exprimer son ressenti après cette rencontre que j’ai trouvée plutôt réconfortante.

— Je crois qu’il dit vrai… Il n’a pas l’air de mentir, en tous cas. Tu en penses quoi ? Et je veux la vérité, pas des mots rassurants, Max, s’il te plaît…

— Je suis convaincu que tu ne risques rien, ici. Que si tu retournais là-bas, ils auraient vite fait de te retrouver, mais ici, près de Calais, tu es en sécurité. Et bientôt, ils auront oublié toute cette histoire. Tu ne crains rien, ici, selon moi. A part de tomber encore plus amoureuse de ton Châtelain !

— Ça, je ne crois pas que ce soit possible, sourit-elle. Je le suis déjà trop…

— Ah oui ? Tu crois qu’on peut aimer trop ? Moi, j’ai l’impression qu’avec toi, ce n’est jamais assez.

Et vu son regard gourmand vers moi, je crois que je ne suis pas le seul à vouloir à nouveau céder à nos folles envies. La façon dont elle fait glisser les bretelles de sa robe le long de ses épaules ne laisse que peu de place à l’interprétation. Et c’est avec un plaisir non feint que nous nous retrouvons à nouveau nus et prêts à nous aimer. Je suis raide dingue de cette femme et je ne peux aucunement lui résister. Avec moi à ses côtés, elle n’a vraiment rien à craindre car je serai là pour la protéger.

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