26. Marcher sur des œufs – Hicham
Aimez tout le monde, faites confiance à quelques-uns, ne faites de mal à personne.
William Shakespeare
Samedi 19 décembre 2020
Elle retire son casque, secoue la tête et se passe la main dans les cheveux pour les remettre en place. Le rouge lui va bien. Elle me fixe de ses yeux noirs alors que je pose mon vélo contre le mur de l’atelier.
— Qu’est ce qui te stresse, Chouquette ? C’est Mei ou le déjeuner avec ton père ?
Elle grimace.
— Mei sera vite sur pied. Comme tu l’as dit, elle est super coriace et elle est bien entourée. Pour le déjeuner… je sais pas si je suis prête. C’est une sensation très étrange de te voir ici, chez moi.
Je prends ses mains entre les miennes pour les réchauffer, malgré ses mitaines, elles sont gelées. Moi j’ai toujours chaud, surtout quand elle est à côté de moi.
— Tinquiète pas, je sais me tenir.
— Je sais, dit-elle en se blottissant contre moi.
Je suis pas totalement débile, et surtout, j’ai absolument aucune envie de tout faire foirer, bien au contraire. Je sais qu’elle est très proche de son père et que son avis compte. Elle vit seule avec lui et ils forment un noyau solide. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé avec sa mère, j’ai cru comprendre qu’elle était partie lorsqu’Ambre était encore très jeune. Et j’ai surtout compris que c’était un sujet à éviter, le peu de fois où elle en parle, ça la rend triste.
— Alors quoi ? lui demandè-je tout bas. Qu’est-ce qui ne va pas ?
— C’est Tristan…
— Oui, okay, il a un peu mis le bordel cette nuit, c’est vrai…
— Un peu ? proteste-t-elle. Il a totalement pété les plombs ! Il a même embrassé Erika !
— C’est vrai, dis-je en riant. Mais à part Yiza qui va lui faire la gueule, rien de grave.
— Tu l’as pas vu, la dernière fois, au bar. J’ai vraiment cru qu’il allait faire du mal à ce type. Je crois que son pouvoir lui échappe.
— Mouais, je le trouve quand même super raisonnable. Tu t’imagines toi, à sa place, avec un tel pouvoir ? Y’a de quoi péter les plombs. Tu serais déjà en train de martyriser tous les profs qui t’ont mal parlé. Ils l’auraient bien mérité ! Tristan reste très sage, il s’est juste amusé et personne n’a été blessé.
— Oui, c’est vrai, admet-elle.
— Par contre, il a eu super peur pour Mei, il a cru que c’était de sa faute. Pendant que vous étiez en train de négocier avec Casper, Tristan n’arrêtait pas de se morfondre, en s’insultant de tous les noms.
— Tu crois que ça va l’aider à se calmer ? Et pourquoi est-ce qu’il continue à vouloir la jouer solo, alors qu’on est là ?
— C’est normal qu’il se cherche, il est dans la phase où il croit que personne ne peut le comprendre et que tout est foutu. En plus, il a peur de vous faire du mal et pense que vous êtes mieux sans lui.
— N’importe quoi ! Mais comment on peut l’aider s’il n’arrête pas de fuir ?
Je souris en repensant à la conversation avec Tristan. J’ai comparé Mei et Ambre à des morpions, mais c’était pour la bonne cause ! Et pour expliquer qu’il n’allait pas s’en débarrasser comme ça.
— Qu’est-ce qui te fait marrer ? demande-t-elle.
— Une connerie. Mais t’inquiète pas pour Tristan, maintenant qu’il est tombé au plus bas, il va remonter.
— Tu crois ? demande-t-elle avec espoir, tout contre moi.
— Oui, j’en suis sûr.
Je caresse les douces boucles de ses cheveux.
— Je t’ai pas raconté pourquoi je suis parti de chez ma mère… J’ai eu une crise de rage et… j’ai failli m’en prendre à elle. Je me suis imaginé faire du mal à mes sœurs, à mon frère. J’ai eu très peur, ça m’a ouvert les yeux. Crois-moi, pour Tristan, ça va s’arranger. Il va finir par trouver sa place.
Je pose un baiser sur son front.
— Merci. Je sais pas comment tu fais pour rester aussi serein et positif, mais ça me fait du bien de t’entendre.
— Je suis un putain de sage ! dis-je en riant. Enfin, j’ai encore du boulot, tu en as encore eu la preuve ce matin. Sans toi, j’aurai défoncé cette porte. Tu me fais du bien.
Elle me fixe de son regard noir intense et vient attraper mes lèvres pour un long et tendre baiser qui me rend tout chose.
— Tu me fais visiter ? lui demandè-je lorsqu’elle me laisse respirer.
Elle me prend la main et me fait faire le tour du Garage de la Princesse. Le lieu appartient à son père, ils habitent l’appartement qui est au-dessus. Ambre m’avait vaguement expliqué qu’elle y travaille régulièrement pour se faire de l’argent de poche, mais sans vraiment me dire ce qu’elle y faisait. Je pensais qu’elle donnait des coups de main à son père, mais j’avais pas capté qu’elle était si impliquée et si forte en mécanique. Encore une fois, elle m’a impressionnée. Pourtant c’est pas si surprenant, elle est douée dans tout ce qu’elle touche. Pendant ses explications, elle avait cet éclat passionné dans son regard. Je l’ai déjà vu quand elle joue de la guitare ou qu’elle parle de musique. J’ai pas compris la moitié des mots techniques qu’elle a utilisés, mais ça m’a beaucoup excité, intellectuellement parlant… bon okay, physiquement aussi. Elle est si entière, si belle.
Va falloir que je me calme avant de passer à table avec monsieur Lopès.
Aussitôt la porte de l’appartement franchie, un autre problème surgit. Une délicieuse odeur de nourriture prend le contrôle de mon corps. Mon ventre se met à gargouiller et je me mets à saliver.
— Ah vous voilà, parfait !
L’homme barbu rencontré la veille est impressionnant, même avec un tablier. Il est deux fois plus large que moi. Tout en muscles et tatoué. Il embrasse sa fille chaleureusement et me serre la main vigoureusement.
— Est-ce que vous avez besoin d’aide ? demandè-je poliment.
Après avoir mis la table, Ambre écarquille les yeux en me voyant plier les serviettes pour en faire des éventails. Je lui fais un petit clin d’œil.
— T’inquiète pas, j’ai regardé un tuto et je me suis entrainé. Monsieur Parfait est de sortie !
— C’était sur la même chaine que : comment impressionner le père de sa copine ?
— Comment tu sais ?!
Je lui vole un baiser juste avant que son père revienne, les mains chargées de petits plats.
— Vous avez un bel appartement, et un beau garage !
— Et une belle fille ! ajoute-t-il.
Je me fige avant de constater son sourire.
— P’pa ! le sermonne Ambre.
— Pardon, j’ai pas pu m’en empêcher. Vous êtes trop mignons tous les deux. Alors comme ça, vous êtes copains de classe ?
— Oui, dis-je avec un grand sourire.
— Et ça fait longtemps que vous vous connaissez ?
— Papa ! c’est un déjeuner ou un interrogatoire ?
— Les deux, répond-il amusé.
— Non, seulement depuis septembre, je viens d’arriver dans ce lycée.
Je vais éviter de lui raconter pourquoi j’ai été viré du précédent.
Je regarde la multitude de petits amuse-bouches et beignets en tous genres posés sur la table.
— Sers-toi !
— Je ne mange pas de porc, dis-je, toujours un peu gêné de refuser de la nourriture.
— Oh, ne t’inquiète pas, il n’y en a pas, Ambre m’avait prévenu.
Le déjeuner se déroule bien, le père d’Ambre est vraiment très cool. Après m’avoir bombardé de questions, on a parlé de tout et de rien. Je l’ai même fait rire.
Je louche depuis cinq minutes sur un petit flan, j’en ai déjà avalé sept, et je veux pas passer pour un glouton.
— Je me suis régalé, merci beaucoup, c’était très bon ! Les petits flans avec la cannelle, c’est à tomber par terre.
— C’est des Pasteis de nata, m’informe Ambre, typiquement portugais !
— C’est trop bon ! Tu m’apprendras à les faire ?
Elle fait la moue.
— Ambre ne cuisine pas, dit son père en riant, ça ne l’intéresse pas ! Mais je serai ravi de t’apprendre.
— C’est vrai ? Avec grand plaisir monsieur Lopès.
— Appelle-moi Joao !
Je crois que beau papa m’aime bien !
Bien entendu, j’évite de l’appeler comme ça en dehors de ma tête. Pas envie de me faire massacrer par Ambre. Je suis tellement content qu’elle me laisse entrer dans sa sphère familiale. Elle était tendue comme un string, à me jeter des regards en coin à chaque fois que j’ouvrais la bouche, mais j’ai géré.
***
À présent, on est tous les deux dans sa chambre. J’observe cet endroit qui lui ressemble. La pièce est assez semblable à ce que j’avais imaginé : des posters de groupes rocks punks recouvrent les murs et y’en a même un au plafond. Sa guitare chérie est accrochée au mur, à côté du lit. Une bibliothèque remplie de livres en tous genres occupe une bonne partie du mur. Juste à côté se trouve sa penderie qui déborde de fringues sexy. Je me retiens de fourrer mon nez dans ses affaires, pour m’enivrer de son odeur.
— J’aime bien ta chambre, mais il manque un petit quelque chose… là !
Elle suit mon doigt qui pointe sa tête de lit. J’affiche un large sourire et m’apprête à placer ma réplique, mais elle me coupe l’herbe sous le pied.
— Une photo de toi ? demande-t-elle en riant.
— Oui, exactement ! Comment tu as deviné ?
— Forcément, avec ton air de petit crâneur, je t’ai vu venir à dix kilomètres !
— Je te laisse choisir la photo et je te la fais imprimer pour Noël !
Elle me balance son oreiller à la figure.
— Non, mais ça va les chevilles ?
— Elles vont très bien, tu veux les voir ?
Elle s’assoit sur son lit.
— Ça doit te sembler petit par rapport à chez toi…
— Tout est relatif, dis-je en riant. Et puis, oui, chez mon père, c’est immense. Mais chez ma mère, je partage une chambre plus petite que la tienne avec mon frère Sekou.
Elle tapote le lit à côté d’elle en me souriant. Je la rejoins et elle se colle à moi. Mes sens s’affolent immédiatement, mon désir s’éveille. Il ne dort jamais bien longtemps en ce moment.
Et dire qu’on aurait dû passer la nuit ensemble.
— Ils te manquent pas trop ?
— Hein quoi ? Ah… tu parles de mes frères et sœurs ? Si, beaucoup, mais comme je t’ai expliqué, ça devenait compliqué.
— Mon petit loup, dit-elle en embrassant ma main qu’elle tient dans la sienne. T’as raison, faut rester positif. Le bon côté de cette histoire, c’est que j’ai eu le plaisir de te rencontrer.
N’y tenant plus, je l’attrape par la nuque, l’attire à moi pour lui voler un baiser.
— Mon père est à côté, proteste-t-elle.
— Et il croit qu’on enfile des perles ?
Elle fronce les sourcils.
— Non, mais…
— Regarde, on est super sages, on a encore nos vêtements !
Elle me jette de nouveau un regard noir, mais je vois le coin de sa bouche frémir, elle a du mal à garder son sérieux. Je passe mes mains sous son débardeur pour la chatouiller, ce qui la fait hurler.
— Mais arrête, t’es con ! Il va croire qu’on fait des trucs !
— Raison de plus pour vraiment le faire ! T’as qu’à mettre de la musique pour couvrir tes cris.
Elle lève les yeux au ciel. Je lève les mains, pose un baiser sur son front et m’écarte sagement.
— Sinon, mon frère et mes sœurs, je les vois bientôt ! Ils viennent passer quelques jours au Manoir pour les vacances. Tu pourras les rencontrer ! Ma petite sœur veut chanter avec toi.
— C’est super mignon, dit-elle, attendrie. Mais je sais pas si c’est une bonne idée.
— Hey, commence pas à flipper, c’était juste une proposition, pas un piège.
J’attrape une mèche de ses cheveux et joue à l’enrouler sur mon doigt. Elle lance de la musique à partir de son téléphone. Je ne peux pas m’empêcher de sourire.
— Merci pour aujourd’hui, de m’avoir fait confiance, de m’avoir invité chez toi.
— J’y suis absolument pour rien, c’est mon père !
— Ah ben merci, ça fait plaisir !
Je prends un air faussement boudeur. Je dois pas avoir l’air très crédible, parce qu’elle est morte de rire. Je profite de ce moment de faiblesse pour prendre ma revanche. Je la fais basculer en arrière sur son lit et la couvre de baisers. Ses mains tirent fébrilement sur mon T-shirt et se glissent dessous pour m’agripper. Je fourre mon nez dans son décolleté, j’écrase ma bouche sur sa peau pour étouffer un grognement. Je la sens vibrer sous moi. Ma main droite quitte sa hanche pour remonter lentement jusqu’à son sein sur lequel elle se referme. De l’autre côté, mes doigts font céder, un à un, les boutons de son jean. Ses cuisses s’ouvrent pour me faciliter le passage.
— Poupée… t’es trempée !
— Pourquoi tu t’arrêtes ? m’engueule-t-elle. Boneca, tu crois être le seul à être excité ?
***
Je rentre chez moi le cœur léger, la journée se déroule beaucoup mieux qu’elle avait commencé. La tête encore perdue dans la chambre d’Ambre, je ne vois qu’au dernier moment une femme qui se jette sur la route. J’arrive tout juste à l’esquiver et manque de tomber de vélo. Je reconnais une des voisines, celle qui rôde souvent devant chez nous. Elle me fixe et lève un doigt accusateur.
— Je sais ce que vos employeurs ont fait ! Croyez-moi, je ne vais pas en rester là ! Je suis à deux doigts de les dénoncer à la police !
— Mes employeurs ?
— Oui, les horribles personnes qui habitent ce manoir ! Ils ont pris ma Précieuse !
Je bloque sur ses yeux globuleux, sa peau grise. Pendant un instant, je crois voir Gollum.
— Votre précieux ?
— Ma Précieuse ! Mon adorable chihuahua !
— Euh, non je vous assure, il n’est pas chez nous.
— Jeune homme, vous êtes tellement naïf. Vous respirez l’innocence, je le vois dans vos yeux. Vous me rappelez ma Précieuse. Vous savez, vous devriez changer d’employeur, ces gens-là ne sont pas fréquentables, tout le monde le dit ! Je cherche un homme à tout faire. Venez donc prendre le thé cette semaine, nous en parlerons. Je suis tout à fait ouverte pour embaucher des gens comme vous. Vous savez, je n’ai aucun préjugé !
Sans déconner ? C’est quoi cette grosse blague ?
Erika m’attend sur le palier.
— Elle te voulait quoi la folle ?
— De qui tu parles comme ça ? je grogne.
— De la voisine, pas de ta meuf ! dit-elle en riant. Même si je ne comprends toujours pas ce que tu lui trouves.
— Ah, la voisine, elle voulait m’embaucher comme boy…
— Hum, okay, fait Erika, déçue.
— Et elle pense qu’on a enlevé son chihuahua… enfin, vous, moi, elle me prend pour le domestique.
Ma cousine affiche un large sourire.
— Quoi ? C’est l’idée de m’imaginer en majordome qui te rend si heureuse ?
Elle fait non de la tête, elle a son petit sourire sadique qui me met la puce à l’oreille.
— Non… T’as pas fait ça ?
— J’en pouvais plus de ses ridicules aboiements aigus ! Tu sais le pire ? Il passait sous le grillage pour venir chier dans le jardin ! Des excréments tellement disproportionnés pour un si petit truc. J’ai juste attendu qu’il se pointe.
— Mais… qu’est ce que tu lui as fait ?
Elle montre les dents et se remet à ricaner. Je la chasse d’un geste de la main.
— En vrai, je veux pas savoir ! Je préfère garder mon innocence.
Comme à son habitude, elle fait le tour de ma chambre, inspecte mon bureau, puis mon lit sur lequel, elle finit par s’assoir.
— Est-ce que vous avez retrouvé Mei ?
— Comment tu sais ça ? T’as encore fouillé dans mon téléphone ? Bordel ! T’es vraiment chiante.
Elle hausse les épaules.
— Même pas, j’ai juste écouté quand Ambre t’a appelé ce matin. Tu parles fort.
— C’est ça…
Je lui fais signe de dégager, mais elle ne bouge pas.
— Tu n’as pas répondu à ma question. Est-ce que Mei va bien ?
Avec Erika, c’est toujours difficile d’être sûr, mais elle a l’air de vraiment s’en soucier.
— Mei va bien, elle est rentrée chez elle. Ne lui en parle pas, compris ?
Elle acquiesce.
— Ma mère avait raison, dit-elle. Mei est pleine de surprises et elle n’est pas la seule…
Elle me jette un regard, et marque une pause, ménageant son suspense.
— … Tristan, qu’est-ce qui se passe avec lui ?
Merde…
— Comment ça ? demandè-je, en essayant de paraitre le plus détaché possible.
Elle soupire en s’allongeant sur mon lit.
— Arrête, tu sais très bien de quoi je parle. Toi aussi t’étais à fond sur lui cette nuit. Il a un truc particulier, c’était pas là avant, et ça nous a tous les deux fait vriller…
Je grimace, essayent de mesurer ce que je dois dire et ce que je dois taire. Avec Erika, j’ai toujours cette étrange sensation de marcher sur des œufs. En relevant la tête vers elle, je découvre ses yeux clairs qui me fixent, ses lèvres se pincent.
— Merci pour la confiance, marmonne-t-elle.
Je hausse les épaules.
— Je te fais confiance, quand c’est des choses qui me concernent, parce que je sais que malgré tout, tu tiens à moi. Pour les autres, je peux pas prendre de risques, surtout sans savoir ce que tu as en tête.
Elle grimace de nouveau, vexée.
— Ok, je vois.
Elle défait le ruban de ses cheveux, pour le remettre exactement à l’identique.
— Je suis désolé Erika, mais c’est mes potes. Si je te raconte leur vie, j’aurai l’impression de les trahir.
— Pour un mec qui ne voulait rien avoir à faire avec les monstres, tu as bien changé. Maintenant, tu cherches la compagnie d’amis aussi étranges que nous.
C’est pas faux.
— T’as trouvé des choses sur la famille de Mei ?
Elle rit.
— Ahh, parce que maintenant, ça t’intéresse ?
— Oui et non. Mais forcément, avec ce que tu as balancé sur sa sœur, ça m’intrigue. J’ai pensé à plein de trucs. Ce qui est clair, c’est que la gamine n’est pas leur sœur de sang. Et si c’était leur mère qui a voyagé dans le temps ?
— Le voyage dans le temps est impossible.
— Dommage, j’aimais bien cette idée. C’est peut-être juste une enfant un peu étrange qu’ils ont adoptée, car rejetée par sa famille.
— Ou une créature qui s’est installée chez eux et leur fait croire que c’est leur sœur.
— Je pense pas, vu que toute la famille a un lien particulier avec le surnaturel, ils s’en seraient rendu compte.
— Pas forcément. Quand ça nous concerne, on a beau avoir les choses sous le nez, des fois, on ne veut pas voir les évidences.
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