III- Des paroles cachant le destin 1/2

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 Après avoir occis la principale calamité qu'ait connu Kern depuis des années, mes yeux, pas encore tout à fait maîtres d'eux-mêmes allaient d'un côté et de l'autre. Je voulais voir quelles étaient les réactions de tous les malfrats de ce feu Raymond.

La vue de mon épée dans le corps de leur chef avec le sang de son cœur sur la lame aurait dû leur faire peur. Mais ils étaient tous paralysé. Non, en fait c'est moi qui allais à une vitesse supérieure. Les bandits autour de moi ne bougeaient pas parce qu'une seconde n'était pas encore passée pour eux. Du moins c’est ce que j’ai cru comprendre sur le coup. Mais alors, qu'est-ce que je pouvais faire ? J'ai d’abord jeté un œil à ma blessure au ventre : la lueur bleue était toujours là. Elle émanait de l'intérieur de mon corps et quelque chose dans les petits filaments colorés me faisant croire que ma plaie se recousait.

La nouvelle idée qui me vînt après avoir été rassuré de la sorte était de savoir comment allait mon père. J'ai alors suggéré dans mon esprit que tous les bandits disparaissent autour de moi pour me laisser le champ libre. Une tempête s'est alors formée dans un grand claquement et a projeté tous ceux-là dans les airs. Et tandis que le vent se calmait aussi vivement qu'il était apparu, les pilleurs atterrissaient dans un cercle parfait à dix mètres autour de moi. A la suite de quoi le corps de mon père m'apparaissait à droite devant moi.

J'ai eu peur qu'il ne soit mort, mais un mouvement discret de son corps m'a persuadé qu'il respirait encore. J'ai couru pour me mettre à son chevet.

« Quel était ce bruit ? Il réussit à demander doucement.

- La fin de nos soucis. Où as-tu mal, père ? Qu'est-ce que je peux faire ?!

- Rien, je vais bien... le coup m'a brisé des côtes mais j'y survivrait. Il me dit cela tandis qu'il se met sur le dos et me sourit. La confiance règne sur son visage. Où est ta mère ?

- A la maison, elle est en sécurité.

- C'est bien. »

Après ces paroles plus rien. Ces yeux se figent au-delà de moi, dans l'infinie du ciel. Je le regarde à mon tour, celui-ci est pur de tout nuage et tient son apaisante couleur. La respiration de mon père se stoppe un instant. Pour moi c'était une éternité durant laquelle je ne savais pas quoi faire ! Puis son ventre reprenait son mouvement dans une bonne régularité.

Autour de moi les villageois reprenaient petit à petit conscience. J’imaginais que la plupart d’entre-deux avaient été projeté à terre par les bandits et y étaient resté par peur. D'autres ont peut-être prit des coups mais je n'ai pas entendu la moindre plainte d'une blessure profonde.


 Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? J'ai peur d'avoir la mémoire embrouillée dans la chronologie des événements. Certes, ils ont continué à être choquant pour l'esprit innocent d'un jeune paysan mais ils n'étaient plus autant terrifiants que ceux qui venaient de se passer et que j'ai restitué intacts.

Ma mère est arrivée pour se coucher sur mon père. Elle a eu peur en le voyant de loin, à terre, avec moi penché au-dessus. Elle a ensuite dit très rapidement que des cavaliers avec l'étendard d'un cheval blanc sur fond azur arrivaient dans notre direction depuis la route de Elk. Mon père soupira en disant que c'était des chevaliers royaux.

Quelques instants plus tard nous pouvions déjà entendre les hennissements des montures galopant dans les rues. Puis juste après les cavaliers débouchaient de ces rues sur la place du moulin et de l’entrepôt. Dans le même instant, les femmes, enfants et les quelques hommes n'ayant pas pris part au combat sortaient de l'entrepôt. J'ai appris plus tard qu'il y avait une trappe pour se cacher sous le bâtiment.

Ce qui semblait être le chef de la troupe mis pieds à terre en premier. Il lança quelques ordres avec des mots très court et des gestes des deux bras. Certains des chevaliers mirent pieds à terre à leurs tours et ils ligotèrent les bandits à un à pour faire une chaine géante qu'ils attachèrent à deux chevaux.

Le chef quant à lui se dirigea vers nous. Mon père ne put se relever tout de suite, ses côtes cassées l'immobilisaient complètement. Ma mère due le soulager du poids de son corps assez rapidement par ailleurs. Le cavalier jeta un regard au corps de Raymond qui n'était pas loin de nous puis il enleva le casque qui lui cachait toute la tête. Il souriait largement mais il avait en même temps l'air inquiet. Son armure était toute blanche, ses plates métalliques faisaient à peine ressortir le cheval, l’emblème qui était sur son torse, heureusement l’azur traçait bien son contour. Sa protection intégrale devait peser lourdement sur tout son corps, pourtant ce cavalier marchait d’une manière tout à fait confortable.

« Qui donc à tuer ce cher Raymond ? Il demanda en posa son regard sur tout le monde.

- Il l'a mérité ! Répondit l'un de nous.

- Ce n'est pas faux l'ami et c'est plutôt du bon boulot que vous avait fait.

- Qu'est-ce que vous cherchez alors ? Répliqua la même voix du paysan qui n'avait pas froid aux yeux.

- Je voudrais récompenser l'heureux gagnant de la prime que ce Raymond avait obtenue ! Il y eut un moment de silence qui me permit de prendre le temps de répondre... j'avais peur de tout ce qui allait, tout ce qui pouvait découler de cet instant. Mais le chevalier ajouta : De plus je voudrais savoir qui détient une lame aiguisée en plein milieu de notre Royaume. La loi est claire sur la détention d'arme de guerre. »

C'est alors que son regard se posa sur moi... Oui, moi. Puisque j'avais encore dans les mains ladite épée. L'épée responsable de l'incision profonde et visible sur le corps du bandit Raymond. L'épée dont la lame est encore ensanglantée.

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