XXX- De la sixième expérience ou Du plus grand éclat encore 1/2

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 Le champ de bataille était en pente que nous montions, cela explique peut-être pourquoi notre armée n'a pas enfoncé plus qu'elle ne le fit les lignes adverses désemparés. Le Chevalier Rollon m'avait signalé que les cavaliers ne monteraient pas à l'assaut mais protégeraient l'arrière-garde au cas où l'armée de l'Enfer ait l'idée de nous prendre à revers. La supériorité de leur nombre pouvait effectivement le permettre.

Mais au vu de ce qu'il s'est passé, je ne crois plus que la supériorité des Ops avec l'aide des Orures joue en leur faveur. Tout autour de moi fut un carnage sans nom ; des flammes (c'est le sang des Bêtes de l'Enfer) giclèrent partout pour brûler les corps humains ici ou là sans réel danger ; des corps s'amoncelèrent mais déjà les premiers Ops tombés partaient en poussière noire ; des hommes à ma droite et à ma gauche me dépassaient pour faucher les adversaires au-delà de ma position. Je voyais des Ops toucher de leurs épées les plastrons de mon imagination sans réussir à les enfoncer. Pire que cela, leurs épées se brisaient et souvent ils se retrouvaient le bras ou la tête coupée par l'arme de leur adversaire.

Puis soudain la première ligne des Orures entra en scène. Le combat changea d'envergure puisque du un contre un, on passa à du quatre ou cinq contre un. Autant dire que les Orures dont l'invincibilité n'était plus un problème, ne tinrent pas longtemps. Leurs massues dentelées fracassèrent peut-être quelques humains mais d'autres leurs tranchaient les talons pour les mettre à terre puis les tuèrent rapidement. Un deuxième flot de Ops prit le relai en nous chargeant entre les jambes de la poignée des Orures restantes.

Un cri enragé retentit dans la Vallée et les Ops semblaient prendre une intensité nouvelle, comme si le feu qui brûlait à l'intérieur de leur corps brûlait plus encore. Et effectivement, ces nouvelles troupes semblaient plus rapide. Outre qu'ils n'étaient pas terrorisé comme les premières lignes précédemment, ils avançaient avec plus d'agilité et se battaient avec bien plus d'adresse. De mon côté, après avoir fait sauter la tête de l'un des Ops devant moi, je vis subrepticement un reflet de lumière venir d'au-dessus de moi.


 Tout à fait à l'entrée de la Vallée, sur sa gauche quand on y entre, se trouvait un pic rocheux en surplomb de la Vallée et de la plaine devant elle. Je venais de m'apercevoir qu'à son sommet se trouvait une poignée d'êtres de l'Enfer qui donnait des ordres avec des signes de drapeaux. Ils agitaient un drapeau pour donner un ordre, un autre drapeau pour un autre ordre. L'un des êtres là-haut semblait plus grand que les autres, plus charismatique je dirais même. C'est lui qui sonnait dans un cor pour faire avancer les lignes. Je le vis aussi manipuler un cor de guerre différent de l'autre. Beaucoup plus gros et avec un travail de décoration autour du pavillon de sorte que le son sorte de la bouche d'un animal à l'allure terrifiante. Je dis cela parce que je l'ai observé de très près. Je me suis imaginé être au sommet de pic et l'instant d'après j'y étais. J'ai tué de mon épée ou les faisant tomber dans le précipice tous les êtres de l'Enfer qui se trouvait là. J'ai brisé ce cor étrange pour qu'il ne sonne plus. Puis j'ai transformé simplement en les touchant tous les drapeaux présents à nos couleurs. Ensuite j'ai pris le cor de guerre du commandant, je présume qu'il était le commandant, et j'ai soufflé dedans de tout mon souffle. J'ai dirigé le son à gauche et à droite pour signaler mon acte.

J'ai ensuite lâché l'instrument pour reprendre mon épée, je l'ai levé au-dessus de moi en criant : "A la Guerre ! A la Liberté !" et comme cela avait fait pour le Chevalier Rollon, de mon épée sortie une lumière intense qui éclaira tout autour de moi. Elle éclaira surtout la Vallée Profane et l'armée de l'Enfer qui nous restait à vaincre. La lumière alla sur tout le monde, j'aperçu certains au-dessus de moi être prit de convulsion et en quelques secondes tomber à terre. J'en ai vu d'autre faire des pas en arrière et se pousser mutuellement. Les Orures, elles, ne flanchèrent pas du tout mais elles perdaient du temps à écraser sous leurs pieds les déserteurs.


 Mais, tandis que je pensais que c'était du cor monstrueux que venait ce bruit, le cri enragé refit surface à la suite de mon acte et je pus voir du dessus les Ops et les Orures reprendre de ce courage infernal que j'essayais de rompre. Puis un vent se leva qui venait du fond de la Vallée, au-delà de la forêt d'arbres brûlé que je voyais derrière la sombre armée. Ce vent faisait monter une odeur de flammes, d'incendie et de cendres chaudes. Quand soudain j'aperçu venir vers moi un immense monstre volant. L'envergure de ses ailes faisaient le diamètre de la vallée, sa gueule noire pointée vers moi faisait la taille du rocher sur lequel je me trouvais. Et cet Oraco, je devinais que cela en était un, arrivait à vive allure.

Avant qu'il ne m'atteigne, je fis un saut de toute la force de mes jambes pour l'éviter. Dans un grand fracas, il fit disparaitre le petit mont et repartit en volant au-dessus des plaines. Moi, je planais dans le vide, au-dessus de ma précédente position. Sans réfléchir plus que cela à ma position, je voulus poursuivre ce monstre et je le fis en volant dans sa direction.

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