De la déception au désespoir philosophique

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Je commence doucement à comprendre pourquoi je ne prends plus aucun plaisir à mes cours actuels de philosophie, contrairement à l'année d'avant.

Depuis quand les cours de philosophie sont-ils devenus des cours normaux, j'entends au titre du fameux apprendre-recracher qu'est l'éducation à la française ?

Je ne retrouve plus ce fameux "penser, c'est dire non" d'Alain, du début de l'année dernière. Je n'arrive plus à penser contre moi-même, à présent, peut-être parce que mes connaissances se sont élargies, peut-être aussi parce que la pensée est plus contrainte : j'ai comme l'impression que certaines pensées sont valorisées par rapport à d'autres (évidemment, c'est un biais prévisible, avec seulement 4h/semaine. Et j'insiste sur le seulement : si j'avais le pouvoir d'en décider, je reviendrais aux 8h hebdomadaires, bien plus confortables pour explorer les chemins de pensée des hommes.), comme les pensées des philosophes antiques (pourquoi pas les philosophes asiatiques par exemple ? Eux aussi ont un héritage temporel et culturel énorme...).

Le fait que l'on passe trop de temps à répéter les mêmes choses n'aide pas non plus, c'est peut-être bienfaisant pour les élèves qui ne viennent pas de Littéraire, mais pour moi c'est plus que frustrant. C'est du temps de perdu, des connaissances gâchées, qui ne m'apportent plus rien. Du prédigéré, comme on dirait dans le jargon. Or, je n'en peux plus de cela. C'est insupportable, surtout que je cherche à progresser, pas à stagner, même si apparemment ce que je produis est très bien, et porte de bonnes notes ainsi que de bonnes appréciations. Etrangement, ma moyenne a bondi vers le haut depuis le début de mon année en prépa.

De douze, treize de moyenne, je suis passée à quatorze, quinze, alors que c'est censé être bien plus difficile, comme dans les autres matières. J'ai donc pensé qu'on nous avait bien préparés, mais de là à ce que je me sente trop en avance... or, cela ne fait que me rappeler cette chose qui s'agite dans mon être et qui me dit que je suis peut-être bien plus différente que ce que je ne pense déjà. De plus, en me replongeant dans mes anciens cours et mes anciens textes, je me rends compte que c'était en comparaison plus difficile que maintenant... Qu'en penser alors ?

Je songe maintenant à me lancer en autodidacte, tellement je ne supporte plus la perspective d'étudier la philosophie en cours. J'en serais presque dégoûtée, c'est un comble pour une personne qui adore littéralement cela ! Le monde tourne à l'envers, et j'aimerais bien qu'il me renvoie en arrière, là où j'ai laissé celui qui m'a appris à penser.

Ces cours-là étaient bien trop stimulants pour mon esprit, réveillant un monstre de curiosité, de questionnements tous azimuts et assoiffé de connaissances. Tellement que j'avais du mal à m'endormir sous le poids des questions qui m'assaillaient et dont j'ai fini par faire part, des questions que je me rappelle poser à mon entourage à l'âge de six ou sept ans, lorsque pour la première fois j'ai été confrontée à la mort, qui reste aujourd'hui une vraie fascination.

Cette personne qui m'enseignait reste aujourd'hui pour moi un modèle en termes de libre-arbitre, de sagesse, de prudence, d'humilité, de bienveillance, de perfectionnisme, et surtout de connaissances. C'était un esprit brillant et passionné, qui a dès le tout début réussi à me transmettre sa lumière et pour qui je n'aurai jamais qu'une gratitude et une admiration infinies.

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