De la différence entre les générations.

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Aujourd'hui, l'un de mes parents m'a dit quelques choses que je ne peux pas accepter. "La vie, c'est fait pour avoir une femme et des enfants." "Les cadeaux, c'est un truc de femme."

La personne m'a même cité un philosophe pour donner crédit à cette vision du monde que je ne partage absolument pas. Je trouve ces affirmations dignes d'un esprit étriqué et intolérant à tout fait qui le contrarierait. Je n'ai pas pu laisser passer ces choses-là ; c'était s'attaquer à l'essence de ce pour quoi je suis considérée par mes parents : le domaine intellectuel, celui de la pensée, notamment. Ca m'a beaucoup faite réfléchir, en fait.

Nous sommes vraiment différents, mes parents et moi. Déjà que je suis la seule gauchère de la famille, ou presque (ma tatie l'est), et que ma personnalité est différente... En effet, je ne suis pas fan d'interactions sociales, à cause de ma tendance à l'introversion (que je revendique comme une fierté aujourd'hui), mais j'y travaille, car cela m'handicape dans la vie de tous les jours. Ils ne comprennent juste pas que je ne prétends pas tout savoir (bien que j'aie déjà un peu pris la grosse tête quelquefois... on a toujours su me faire redescendre, ne vous inquiétez pas.), que le silence m'est cher comme un ami le serait, et qu'à contrario l'agitation et le bruit me déconcentrent (j'ai dû faire avec, de toute façon, je n'avais pas le choix), que je cherche à tout comprendre, que j'aime apprendre et que je ne peux concevoir une vie sans apprentissage, que j'ai besoin d'espace physique, que je suis cérébrale, pas manuelle, (bien que cela puisse s'apprendre, comme beaucoup de choses), et que j'aime réfléchir sur des concepts abstraits tels que la vie et la mort plutôt que faire des tâches plus terre à terre, là où je suis maladroite et peu à mon aise -j'y travaille également.

Ils ne comprennent pas non plus que je n'aime que parler des cours, de ce que j'apprends et que je ne sois pas comme les autres jeunes de mon âge, à batifoler dans tous les sens et à sortir dans les soirées. Ils s'inquiètent que je sois éternellement célibataire, mais je n'ai que dix-neuf ans... Pendant un temps, on m'a aussi beaucoup poussée à essayer l'alcool, mais je n'en aime pas le goût.

Ils ne comprennent pas ce qui peut passer par ma tête (mais qui leur en voudrait, je ne me comprends pas moi-même encore trop souvent), ni pourquoi je m'habille souvent à la garçonne, que je ne suis pas féminine, que je ne mets pas de maquillage, que je ne consomme pas à outrance, toutes ces choses qui au quotidien nous définissent comme différents et qui me font culpabiliser de ne pas être comme eux voudraient que je sois... J'essaie de m'affirmer, mais c'est difficile ; jusque-là, je faisais tout pour leur plaire, j'essayais de me plier en quatre pour eux. Peu importe si je réussissais, ce n'était jamais assez. Jamais de vrais remerciements, jamais de bonjour le matin ou à midi, jamais de "je suis fier de toi" ni de "je t'aime".

C'est terminé, tout ça.

Je cherche à être moi-même, tant pis si cela ne leur plaît pas.

Souvent, on nous dit qu'ils n'auraient pas fait d'enfants, s'ils avaient su. Je cherche toujours à savoir si c'est une "blague" ou si c'est sérieux.

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