Quand on marche saoul

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Quand on marche saoul, se déroule un instant de grâce qu’il faut savoir saisir. Il est fugace et propre à l’ivresse. C’est un moment accordé par les dieux où l’âme se dissocie du corps. Ce dernier dans un instinct primaire suit sa route. Celle du retour, celle du chemin choisi, celle de la perdition peut être. Et peu importe en fait. Le corps va, c’est tout ce qui compte. Et cela compte puisque de ce temps-là, l’esprit s’en va !

Il part aux divagations du moment, aux dernières pensées ou aux nouvelles. Il se laisse guider au pas lourd du corps. Il s’accroche aux branches des pensées qui le ramènent vers la jungle folle de la liberté. Celle-là même qui s'acquiert dans l’inconscience du monde environnant. Elle n’appartient en réalité qu’aux poètes, aux clochards qui savent le temps qu’il faut pour la voir, la savourer, en jouir pleinement. Elle est là comme un but pour tous et pourtant donnée aux renégats. Ainsi le financier ne la côtoie qu'ennivré. Là, il oublie son pas, sa destination, son but pour une fois. Il laisse tout cela à la liberté de son esprit. Pour une fois, il ne dirige pas mais se laisse guider par l’absolue inconscient de ses pensées. Il rejoint alors le monde, l’autre. Celui que l’on rejoint tous quand à défaut de vivre on pense. Celui qui apparaît quand le premier est un peu trop lourd. Celui qui nous propose autre chose quand le ciel est bas et les fréquentations oppressantes. Alors, face à soi-même, quelle que soit son origine, on est tous libre de se perdre dans cette jungle.

Il y a là-haut tout ce que l’on veut et ce que l’on refuse aussi de meilleur. L’espoir des branches vertes et pleines d’une sève riche en projets. Il y a aussi les branches mortes du passé. On tente ce que l’on peut, on remue le cerveau, on mélange les méninges. Un projet peut naître et grandir, devenir la base de la vie d’après. Ou juste un moment de méditation, de remise en question pour le reste.

Les jambes battent encore, la fumée peut grimper au ciel et rejoindre les volontés. Si l’on avance vers un métro, un bus ou une porte, les pensées peuvent rester, incapables de monter le mur de la réalité.

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