Prologue : Cosmo Tango

11 minutes de lecture

Un illustre pilier se lève, réussissant l’incroyable exploit de se dévisser l’arrière-train du tabouret.
La porte s’ouvre, et une bouffée d’air froid s’engouffre dans le bouge suffoquant. Un instant, les vapeurs d’alcool, la fumée des cigares ; véritables habitantes de ce cagibi ignoré ; semblent s’éclipser, se perdant dans les bruyantes pétarades d’une astro-chopper.

Jorj se savait différent de ces ploucs. Même si, objectivement, il leur ressemblait ; il y avait un détail qui ne trompait pas : Son .700 Torgaro.
Placidement attaché à sa ceinture, le colossal canon rayé scrutait, grondant, qui souhaiterait en découdre avec le cogneur. Son éclat ne laissait planer aucun doute : Si Jorj semblait détester le monde tout entier ; son flingue était alors son seul ami. Choyé, soigné et perfectionné.

« Billy. Un aut’ sky ; du Tue-la-Mort. »

Non, en effet, lui il n’était pas une lopette sans but ni avenir.
Lui il avait un foutre d'objectif. Un bordel de but. Une putain de cible.
Et le verre qu’il tenait entre les mains, la clope dans la goule ; c’était pour attendre.

C’est ce qu’il faisait.

Attendre.

Il était devenu bon à ça.
À chaque fois, il avait loupé son coup.
À chaque fois, elle lui avait échappée.
À chaque fois, ça se terminait dans un de ces bars piteux, à composer avec ce qu’il avait réussi à ramener, à mettre sur pied la prochaine battue.

Sa rivale était une formatrice comparable à aucun autre. Une garce scandaleuse, méprisable, sans nom.

Il déglutit une dernière gorgée. Un sourire au coin des lèvres.
Ouais. Il se faisait baiser ; mais c’était bougrement excitant. Il savait qu’un jour ou l’autre c’était lui qu’allait gagner. Autant laisser courir et rire un instant.

« Billy. Un aut’. »

Le raffut se tut, les lumières se laminèrent.
À l’autre bout de la pièce, l’estrade était devenue le centre de toute l’attention.
Rideaux tirés, Jorj reconnut immédiatement la plus fameuse des voix de la région.
Louiz Forbra.
Vêtu d’atours rubis brillants. Une chevelure d’onyx rutilante. Des yeux saphirs tentateurs, des lèvres sensuelles.
Égérie du Rétro-Futuro-Electro-Jazz, elle était une native de la Lisière ; ou plutôt du Lisier Solaire, pour un peu qu’on soit honnête. Il n’en était pas un fan furieux, mais il savait en apprécier l’originalité ; à mi-chemin entre l’hématémèse musicale, et la nostalgie geignarde.
Elle était partie il y a une décennie de sa patrie, pour faire connaître son art à l’Intérieur. Mais voilà qu’elle était revenue de Latère, pour se ressourcer disait-on. Jorj eut un petit rictus. Soit Louiz ne pouvait qu’être appréciée des bouseux de la bordure. Soit les baleines de la Bleue ou les boudins de la Rouge étaient incapables d’être friands de sa chanson.
Du bruit de pécore des Cayes.

À cette idée, le défourailleur ressentit la soudaine envie de se vider la vessie.
Un pochetron assoupi nichait toujours dans les chiottes, marquant son territoire de manière peu originale : pissant au sol, gerbant par terre.

‘Fait chier.

Alors il fallait se les cailler à l’extérieur, se lâcher contre un mur magnanime qui n’avait alors rien demandé.
Il ouvrit la porte du pub, pour tituber dehors avant de s’asseoir sur une poubelle étalée, là, juste en face.
Il avait soudainement la flemme de se lever. Peut-être qu’une petite pipe l’aiderait à trouver la motivation ?
L’étincelle émoustilla la tige. Il finit par lever les yeux, l’air dans le vague.
Loin en haut, on pouvait distinguer la basse-ville périphérique du Sas, dans leur style si typique de tôles emboîtées. On distinguait d’ailleurs les venteries, ces raffineries d’air qui refourguaient du gaz qui schlinguait le carbu’ à cargo-vraquiers.
On voyait également, plus à gauche, quelques-unes de ces gigantesques usines de démontage. Des repères de contrebandiers, de receleurs et autres rapaces.

Maintenant qu’il contemplait ce beau monde avec ses yeux explosés, il trouvait que le plafond recelait une ressemblance avec le ciel nocturne.
Ici les quartiers s’incarnaient constellations.
Là les aciéries se faisaient astres aigris.
Là-bas, les faubourgs devenaient vides sidéraux.

Mais par-dessus tout, l’Ambassade brillait d’une débauche d’éclats de Soleil ; bercail des cadres corrompus, des pourritures de Latère, de la Pègre Coloniale.

(9696) SCRB. Le joyau insipide ; un galet rêche et âpre ; la pomme pourrissante de la Ceinture des Cayes-peur.

Il projeta son mégot par-dessus le bord de l’abyme, virevoltant au gré des courants.
L’envie n’était plus à contenir, et la cloison du troquet lui faisait de l’œil.
Ou était-ce l’holo-bimbo qui conviait les badauds à pénétrer dans son bouzin ?
Avec sa queue de chat fichée dans on-ne-sait-quel orifice ; son saint-frusquin fourrure d’ocelopard, et ses bracelets bling-bling. C’était là la quintessence du style, de la mode des Cayes.
Des andro-cagoles, saveur « alcool d’imitation » et odeur « atmosphère viciée ».

Il s’approcha de la machine d’étude pornologique.
Le remarquant immédiatement, elle lui fit signe de venir. D’un mouvement obscène de la main, bruitant grossièrement avec la bouche, elle afficha le prix de la commission : Seize mille deux cent vingt six millionièmes de Bitecoins.
Il rit doucement, défaisant sa braguette.
Elle sourit niaisement, pensant harponner un chaland.
Mais avant que l’ordinateur contracte la moindre transaction, Jorj se libéra, urinant à flot continu, bruyamment, exhalant un râle de plaisir, inondant la base de la machine.

Rouvrant les yeux sur ce qu’avait été l’électro-traînée, il n’en restait qu’un tas de ferraille et de lumières clignotantes, crépitantes, à l’odeur relevée.

« Stupide machine. »

Il imita Narcisse, contemplant son reflet dans la flaque a ses pieds. Sous la lumière blafarde du néon ringard et suranné, sa veste désuète à paillette allait sacrément bien avec ses santiags éculées.
Il n’avait vraiment rien à voir avec ces rocheux, paysans du Caillou.
Il se refroqua, retournant à la place qu’il avait abandonné quelques minutes plus tôt.

« I stand motionless
In a parade of falling rain
Your voice I cannot hear
As I am falling again »

Les soubresauts d’une basse obsolète fit comprendre que le concert avait commencé pendant son absence. Étonnamment, l’assemblée dissolue habituellement dissipée était là captivée, béate.
Le déhanché lent et mesuré de Louiz avait un petit quelque chose de fascinant, il était vrai.
La mélodie, aussi, magnétisait l’ouïe de sa mélancolie ; si habile à asservir les esprits de ces pionniers des confins du Système.
Au moins, le spiritueux que Billy venait de lui resservir en serait peut-être moins merdique.

Masqué par le vacarme du spectacle, personne ne prêta l’oreille au tape-cul claquant.
On vint s’asseoir à l’autre bout du bar, occultant la vue qu’avait Jorj sur l’estrade.

« I have often told you stories about the way
I lived the life of a drifter
Waiting for the day
When I'd take your hand and sing you songs then maybe you would say
Come lay with me, love me
I would surely stay »

Une paire de brodequins. Sobres et efficaces, mais usés.
Un fute étroit, qui ne se payait pas le luxe de dissimuler une immense protubérance ; cette paire de guibolles soutenait un braquemart remarquable, ou alors un pistolet plus qu’honorable…
Des mains aux doigts déliés, des bras délicats, mais qui trahissaient par leur perfection des implants subtils. Jorj en eut une remontée ; il détestait ce qui touchait de près ou de loin aux hautes-technologies ; sauf son flingue. Et qu’il trouve ce genre d’abomination un tant soit peu attirante, c’était peut-être là la preuve que ces saloperies étaient inacceptables.
Il poursuivit son inspection, à la fois intrigué et agacé.
Cette chimère portait sur le dos un perfecto bigarré d’une débauche de badges ; ici le blason de la compagnie de prospection de Fobos, plus loin l’insigne des maraudeurs de Ganiméd et là, l’écusson de feu les trafiquants d’Enselad. Un parcours impressionnant. Un itinéraire plongeant dans la transgression de toutes les lois de Latère.


« Waiting to fail
Failing again
If death should take me now
Count my mistakes and let me through
Whisper in my ear, you've taken more than we've received
And the ocean of sorrow is you »

Finalement, Jorj plongea ses yeux dans ceux du nouveau venu.
Et il comprit.
L’œil clair, l’autre entièrement sombre, il y voyait son propre reflet, seulement ponctué par quelqu’étincelles virtuelles.
Et il comprit.
Ce visage asymétrique ; fascinant, envoûtant, captivant.
Ce sourire plein d’attachement, de complicité, de défi.

Sétus de Sérès.
Face à lui, dans ce bar douteux, au fin fond du Système.
Elle avait l’audace de le provoquer, après des décennies de course-poursuite, ici-même.

Il ne la laissera pas s’enfuir.
Elle ne s’échappera pas.
Il mettra la main sur elle.
Sur elle… Et elle…

Mû par l’instinct, son bras se tend, .700 en main ; son souffle se fait sonore.
Sétus n’allait pas attendre plus longtemps ; elle bondit sur le côté.
Un trait blanc traverse la salle noire.
Le chant se change en hurlement. Dans le fond de la pièce, Louiz s’effondre ; son bras vaporisé par le faisceau accéléré. Derrière elle, un musicien la rejoint, l’abdomen ouvert.

« F‘chier. »

La gueule mortelle se tourne vers la porte, d’où vient de s’extraire sa cible.
Nouvelle inspiration.
Le mur explose ; contenants et contenus flottent ; encore manqué, mais cette fois-ci personne n’est fauché par le rai.
Jorj quitte le comptoir et s’élance à la poursuite de Sétus. À peine le pied posé à l’extérieur, qu’un flash le manque de peu. Il n’y prête pas plus attention.
Plus loin, Sétus court le long de la corniche, l’allure leste et preste. Il se jette vers elle, l’air enragé.
Elle est là !
Il tend les doigts.
La touche presque.
Elle braque son katano-blaster.
Le touche presque.

Au-dessus du vide, où de grandes bourrasques font voltiger des feuilles vulgaires, elle s’est figée.
Au-dessus du vide, on aperçoit des vaisseaux serpenter entre des tours à la renverse ; des lumières bariolées projetant leurs ombres sur les parois qu’elles rencontrent.

Jorj se stoppe net face à Sétus. Il la met en joue. Le souffle lourd du Torgaro musèle tout SCRB.
Le visage sardonique, il lui crache avec véhémence :

« Ça y est ?! C’est terminé ? »

Un sourire.
Sans réponse.
Est-ce là sa manière de me moquer ?

‹ Tu fatigues vieillard ! Dépassé, délaissé, crois-tu seulement m’arriver à la cheville ? Ces mains grossières, calleuses, lésées ! À peine soutiennent-elles le poids de ton pistolet ; peuvent-elles au moins caresser autre chose que ton fut !? Cette gueule cassée, du passé ; reflet du damné à l’opiacé, guettant sa panacée. C’est là le tableau qui conclut avec panache un portrait qui n’a nulle part où aller ; sans appétit, désir, ambition. Rien. Tu n’es RIEN. ›

Voilà ce que crache son silence !

Cette salope, il la détestait, elle ne pouvait s’empêcher de le hanter, l’entraver, le déstabiliser.

Il pressa lentement la détente. Le cyberœil de Sétus réverbérant l’éclat du canon. Mais son visage provocateur s’esquiva au dernier instant ; laissant derrière lui, dans le lointain, une funeste déflagration.

Sétus avait préférée s’abymer dans le vide.
Mais cette vipère avait des ressources insoupçonnées.
Se penchant par-dessus le bord, il l’observait tomber le long des étages de quartiers ; avant de finir par glisser sur des toitures alors qu’elle traversait la zone de modulation gravitationnelle.
La chute verticale s’était mue en course horizontale.
Insoupçonné. Elle était un gredin des égouts, enfant des infortunés des Cayes ; évidemment qu’elle connaissait tous les recoins de ce caillou.

Il rengaina son .700 Torgaro. Sétus allait lui échapper définitivement s’il n’embarquait pas au plus vite. Il avait garé son épave en devenir non loin.
Entre deux gratte-ciels, enchâssés dans la roche de l’astéroïde ; son engin patientait de travers, bancal.
La machine répondit par une plainte fatiguée lorsqu’il commanda l’ouverture du hayon.
La plaque, un peu rouillée, s’ouvrit lentement. Crissant alors que les vérins donnaient tout ce qu’ils pouvaient pour accomplir leur unique tâche.
La tôle frappa le bitume sans ménagement et Jorj put enfin s’installer aux commandes.
La clef dans l’allumeur, l’éclairage clignota quelques secondes, dénudant un bordel monstre : Fringues s’exhibant à gauche à droite, bouteilles liquoreuses mouillant le sol ; l’intérieur évoquait l’extérieur, en tout honneur.
Le panneton tourna et le ronronnement asthmatique de la carlingue résonna jusqu’aux oreilles.

Un signal d’erreur beugla.

« TRAINS-D’ATTERRISSAGE-BLOQUÉS.
PHARE-AVANT-GAUCHE-ENDOMMAGÉ.
RÉTROFUSÉES-OBSTRUÉES.
TUYÈRE-SECONDAIRE-DROITE-ENDOMMAGÉE.
PORTE-DE-LA-SOUTE-DE-LARGAGE-BLOQUÉE.

ALLUMAGE-IMPOSSIBLE.
VEUILLEZ-RÉITÉRER-APRÉS-INSPECTION. »

Cette putain de machine allait-elle aussi lui mettre des bâtons dans les roues ?!
Il frappa un grand coup sur le tableau de bord ; l’écran passa au noir ; ses pieds jonglèrent sur les pédales de poussée.
Le vaisseau s’essora, s’extirpant à la gravité des murs de la cité.
De nouveau, les écrans se mirent dans tous leurs états ; mais cette fois-ci, rien pour empêcher Jorj de manœuvrer comme bon lui semblait.

Là-haut, vers le Sas, une corvette couleur cobalt tapageur s’échappait de SCRB.
Il mit les gaz, se stabilisa et fusa droit vers elle. Un œil fuyant contrôla le rétroviseur, le scintillement chamarré des ambulances et miliciens avait cette manie de sublimer la ruine qu’était cette colonie transneptunienne.

Son attention revint à la corvette, qui venait de traverser le Sas sans subir l’inspection imposée ; des tocsins carmins secouèrent les tours de contrôle.
L’intercom’ de Jorj reçut une sommation.
Mais il n’avait pas à le faire. Il ne pouvait pas. Sétus était juste là !

Des navettes policières commencèrent à lui barrer la route. D’un mélange de signaux sonores et visuels, on exigeait son arrêt.
L’œil mauvais, le sourire sardonique ; il mit pied au plancher, tuyères criant à tue-tête ; son astronef passa de justesse entre les deux immenses vantaux, alors bientôt verrouillés.

L’impassibilité de l’espace l’embrassa.

Et l’absence de nuisance le sonna un instant ; ayant niché dans cette ruche, ce trop longtemps, la remembrance du silence lui avait échappée.
Ici nulle sirène, nul soufflage, nul grabuge.

Seulement le Néant.

Lui.

Et Sétus.

Dansant entre assidérites et sidérolites, elle nageait gracieusement dans cette mer de météores, elle volait affablement dans ce ciel du soir.

Tous deux isolées ; loin des braises, loin des mondes, loin de la raison.

Elle l’attendait, poursuivant sa valse nuptiale entre visées et velléités.
Il la talonna dans le dédale spatial, dessinant courbes et lacets entre les galets tords.

La corvette le menait dans un secteur obstrué. Avant de redresser soudainement et lécher une surface funestement rocheuse.
Jorj tenta de ralentir sa course, de lever le nez de sa navette.
Mais ; comme prédit par l’ordinateur, devin informatique ; les rétrofusées refusèrent de faire leur affaire.
Le temps se suspendit, et l’idée lui vint.
Il tira le périscope de visée. Actionna la gâchette. Et dans l’éther un trait tarauda la pierre. Le treuil tendit l’attache et détourna la traversée au rythme déchaîné, cauchemardesque.

Leur lien plus que jamais palpable, il fit lâcher le fil.

À travers le vitrage, il n’y avait plus de bolide ; le champ d’astéroïdes avait cédé sa place au désert sidéral ; le Vide, véritable maître de ces milieux.

Et elle était là.
Au cœur de son réticule.
Le sien manqua un battement.

Elle était là.
Aux creux de ses mains.
Sans échappée possible.

Ses doigts se dénouèrent.
Détachèrent l’opercule, couvrant un bouton rubis.
Hésitèrent à tordre ce brasier à l’éclat de plastique.

Et le flottement cessa ; il appuya de toutes ses forces ; la torpille thermonucléaire fusa.

Elle dessina un trait cinglant sur cette toile noire tachetée de points blancs.
Un trait qui, se rapprochant, érigeait en réalité un lien qui était resté trop longtemps terré dans l’esprit de Jorj.
Un trait qui se planta dans la coque d’acier, qui hurla sa haine, vomit son aversion, brossant l’horizon d’un flash orangé. Orbe qui ne faisait que grossir et grossir, vociférant en silence son nihilisme sans considération.

Jorj ferma ses yeux, sans pour autant que la lumière de feu se taise et disparaisse, le froid de l'espace, en lui, s'était éteint.

Le destructeur de mondes était affamé.
Il lui dévora la vue, puis ses souvenirs, et enfin son âme.

Ses mains frémissaient.
Sa poitrine se pressait.
Sa gorge, sa bouche, arrachèrent un râle enragé, rugissement fébrile.

QU’AVAIT-IL FAIT ‽

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Caracal Le Scribopolite ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0