Un plongeur trop ambitieux

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Trois hommes partent pour une partie de pêche sous marine, ils prennent un bateau et se dirigent vers une zone située à 30 mètres de la plage, là où sont installées de grandes pompes de désalinisation inactives. A 4 mètres de profondeur, leurs larges surfaces métalliques sont couvertes de grosses moules que nos pêcheurs s'empressent de collecter.

La pêche est excellente, car personne n'ose s'approcher de ces structures intimidantes. Patrick, 56 ans, s'en donne à coeur joie, la visibilité est bonne, la météo excellente, seul le remou incessant des vagues le fait un peu dériver de gauche à droite. Mais peu importe, il attrappe les moules à foison puis nage entre ces grosses colonnes d'acier.

Le courant est bien plus fort proche des structures, car le mouvement de l'eau y est contraint, de grosses colonnes en béton couvertes de moules servent à soutenir une grande plateforme sous laquelle il fait sombre et froid. A coté d'elle, une machine métallique rouillée, peinte en jaune et bleu abrite de nombreux coquillages, Patrick s'en approche, faisant fi de panneaux interdisant la baignade à proximité.

En l'espace de quelques secondes, le calme des vagues laisse place à un grondement industriel, l'eau s'agite et un crissement métallique résonne dans l'eau. Patrick sent que le courant change de direction, il est comme happé vers la structure jaune et bleue. Il bat des palmes, mais rien y fait, il se retourne et observe, impuissant, les palles en acier de la pompe qui vient de s'activer. Il s'accroche aux surfaces rouillées, mais son pied est déjà pris dans l'hélice, il est sectionné net, la machine ralentit, le temps de digérer ce qu'elle lui a enlevé, lui laissant un moment de répis malgré la douleur abominable. Bientôt elle reprend sa danse infernale et le happe, son bras part, il s'enroule autour du rotor et ne fait plus qu'un avec le métal, le voilà déchiquetté.

Ses collègues avaient déjà regagnés le bateau et n'attendaient plus que lui. Alertés par le bruit strident, la marre rouge et la remontée du corps de Patrick, ils plongent pour le secourir mais il est déjà trop tard.

Son corps sera autopsié 24h plus tard pour constater les dégats.

Ces pompes sont piégeuses, car elles sont inactives en apparance, puis s'allument de façon sporadique et imprévisible selon les besoins de l'usine, happant au passage tout plongeur imprudant décidant de s'en approcher, attiré par les nombreux coquillages qu'elles abritent et que personne n'ose prendre, et ce pour une bonne raison.

Ces accident sont extrêmement rares heureusement. Ces blessures sont plus souvent provoquées à l'occasion de collisions entre plongeurs et hélices de bateaux, un fléau faisant parfois la une des journeaux, que les institutions tentent de réduire en instaurant bon nombre de mesures de sécurité.

Mais être happé par une pompe, dans un enfer de métal et de lames, sans pouvoir s'en extirper et finir découpé, voilà quelque chose qui alimentera vos cauchemars.

Cet accident est vraiment arrivé.

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