Tempête
La tempête nous appelle à la vigilance, prévient de possibles épisodes dangereux souvent accompagnés de vents violents, d’orages ou de tout autre phénomène.
Ce n’est pas de cette tempête dont je veux vous parler, mais de celle de mon cœur. Je me rappelle du jour de notre rencontre. Tu es apparue sur le ponton surplombant les mers, avec pour arrière-plan les maisons colorées de Manarola. Telle une sirène échouée, perdue au milieu de cette foule, je te sentais peinée. Je n’oublierai jamais tes cheveux couleur or ondulant au gré du vent, les volants de ta robe rouge virevoltants.
Mon cœur a chaviré, je ne pouvais plus détourner mes yeux de ta silhouette élancée et gracieuse. Tu as tourné la tête, nos chemins se sont croisés. Un tourbillon de sentiments nouveaux m’a enveloppé. Tes yeux bleu azur m’ont hypnotisé, ta bouche rosée et sensuelle m’a immobilisé, éveillant en moi un désir incommensurable.
J’imaginais déjà la vie avec toi. Deux âmes aux apparences si contrastées, moi le Napolitain aux cheveux noirs et toi, l'Anglaise blonde comme les blés. Tu m’as souri. Séducteur-né, je t’ai offert mon plus beau regard charmeur en retour. Tes joues se sont teintées de rouge pivoine, tu as baissé la tête. Tout mon corps frissonna d’excitation. Une tempête amoureuse s’est emparée de moi. J’aspirais désormais à une vie moins banale, tourmentée, agitée, et brûlante de passion.
Je te voulais pour moi. Alors je me suis approché. Mais tu as reculé et un homme aussi blond que toi est venu t’enlacer. Vous vous êtes embrassés, puis main dans la main, vous avez marché le long du rivage, passant devant moi sans même me voir.
La tempête a fait fausse route, se transformant peu à peu en désespoir. Une nouvelle tourmente s’est insinuée en moi, tumultueuse et ravageuse, pointant du doigt ma lourde désillusion, balayant ainsi cette promesse de bonheur.
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