08h18

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Tout en discutant joyeusement, son regard balaie les champs parcourus d’un canal étroit, s'arrête un instant sur le bassin empierré entouré de nombreux tonneaux. Elle hume les odeurs terreuses des déchets végétaux et animaux entassés dans les enclaves, écoute le bruissement des insectes et le piaillement des oisillons.

Au nord, la maison des Ashura est encore visible...

Soudain, Walter sort un sac de petites graines rondes. Mizuki sautille de joie en les regardant.

— Vous plantez des taternias ?
— En effet, tu veux qu’on t'en garde quelques-unes ?
— Oui ! Je les planterai dans le potager de Yumi cette année.

Walter fixe une seconde les iris noisette de Nora.
Aurélie scrute la tenue de Mizuki de haut en bas.

— Ces vêtements sont jolis et te correspondent bien.
— Merci ! J’aime le ruban noir qui maintient tes cheveux bouclés en tresse.

Edward s'approche doucement de Mizuki avant de croiser les bras.

— Tu te rappelles ce qu’on a planté ici l’année dernière ?
— C’étaient des harmonicaires !
— Exact. Pourquoi change-t-on de culture ?
— La rotation permet de préserver les sols.
— En effet. Que pourrait-on semer en plus ?
— Du bliria.

Avec un grand sourire, Edward tapote l'épaule de Mizuki.

— Tu as une très bonne mémoire. De plus, il permet de maintenir un sol riche et fertile sans être invasif et produit aussi une très bonne farine une fois transformé au moulin.

Aurélie prend rapidement les mains de Mizuki.

— Tu as vu tous ces terranus qui parcourent les champs ?
— Oui.

Walter passe sa main dans ses cheveux courts pour faire tomber la terre.
John se relève en haussant la voix.

— Les harmonicaires seront près de l’auberge cette année !

Aurélie le regarde tranquillement.

— J’adore leurs légumes, tout comme les apinas raffolent de leurs magnifiques fleurs bleues.

Mizuki souriante fixe Aurélie du regard.

— Elles offrent une vue splendide et leurs fruits sont sucrés, poivrés et salés.

Nora intervient d'une intonation stricte.

— Ils sont également faciles à manger, même sans préparation.

Edward termine une plantation, puis intervient avec calme.

— Comparés au taternia, les harmonicaires nourrissent la terre. Sais-tu pourquoi ?

Mizuki observe un court moment sa coupe en dégradé.

— Non, je l’ignore. Est-ce que tu peux me l’expliquer ?
— Les harmonicaires libèrent de l’azote atmosphérique, grâce à une bactérie appelée rhizobium.
— C’est quoi, de l’azote atmosphérique ?

Mizuki regarde les cheveux ébène d’Aurélie un instant, puis fixe de nouveau Edward.

— C’est un gaz invisible à l’œil nu.

John intervient rapidement d'un air moqueur.

— Depuis que ce prof de la capitale est venu, tu n’arrêtes pas avec tes trucs scientifiques.
— La science nous apprend plein de choses utiles pour l’agriculture.

Nora rétorque avec vigueur.

— Ce n’est pas une raison pour abandonner nos traditions !
— Je suis d’accord, mais c’est bien de se diversifier.

John soupire vivement.

— Je ne suis pas vraiment pour, mais on verra en fonction des résultats de tes essais.
— Exact ! Après tout, je n’ai pas de certitudes que cela fonctionnera.

Mizuki affiche un visage souriant.

— Je suis contente d’avoir appris quelque chose.

Walter passe son bras contre la taille de Nora.

— Je suis toujours émerveillé quand les harmonicaires divisent leurs fruits !
— Moi aussi. Mizuki, tu nous donnes un petit coup de main pour les semis ?
— Bien sûr !

Aurélie tend rapidement des vêtements à Mizuki.

— Tiens, c'est pour ne pas te salir.
— Merci !

Mizuki enfile une salopette, puis des bottes, des gants et un chapeau de paille.
John affiche un air curieux.

— Nora, c’est quoi cette coupe de cheveux ?
— Une coupe militaire ! Est-ce que ça me va, John ?
— Ce que j’en pense n’a pas d’importance. Tant que c’est ton choix.

Edward sourit en regardant les iris noisette d'Aurélie.

— Ta tête va mieux depuis la semaine dernière ?
— Oui, merci. Yumi m’a dit que je garderais une petite cicatrice.
— Ne t’en fais pas, elle est à peine visible.
— Merci.

Mizuki se met à genoux...

Elle commence à planter les graines avec rapidité et efficacité.

— C’est agréable, j’adore ces moments simples où on travaille en discutant.

Les sensations de Mizuki s'estompent...

Le lieu change.

Mike devient mon hôte.

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