12h52

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Une brise fraîche entre par la fenêtre sur sa gauche, puis une seconde balaie son dos. Ses doigts sert une petit anneau en frottant la texture lisse de l'ébène. Ses yeux se soulèvent de l'établi sur le quel repose encore quelques petits copeaux, sa tête pivote à droite pour observer Serge qui assemble des planches.

— Papa !

D'un geste calme, Serge s'arrête, s'assure que rien ne puisse tomber, se relève et marcher vers Alice.

Je suis trop fière d'avoir la même couleur de cheveux que papa.

D'un mouvement nerveux, elle tend l'anneau, Serge le saisit et l'observe. Un léger silence s'installe avant qu'une voix hésitante dotée d'une intonation confiante ne franchisse les levrès d'Alice.

— Tu en penses quoi ?
— Ce n’est pas trop mal.

D'un léger soupir, elle regarde Serge dans les yeux.

— Le centre n'est pas assez affiné, il faut le poncé plus.
— J’ai essayé, mais je n’arrive pas à passer la toile correctement.

Serge saisit la lime ronde sur l'établi avec un geste calme.

— Si tu n’y arrives pas avec la toile, il y a une petite astuce.

Il l'envelloppe de toile de ponçage et attache les extrémités avec de la ficelle.

Je me demande ce que papa va faire ?

Il positionne l’anneau entre deux cales de bois enveloppées de chiffon et les maintien dans un étau. Comme hypnotisé, son regard suis les gestes de Serge, mais très vite elle relève ses yeux afin de croiser ceux de son père.

Son regard azur est vraiment beau.

Les frottement de la lime attire son attention qui dévie vite sur le bras gauche de Serge.

— Comment tu t’es fait cette cicatrice ?

Serge affiche un léger rictus.

— Un manque d’attention avec une scie, alors reste concentrée.

Il montre différent mouvement de ponçage lent mais précis.

— À toi, jeune fille.

Sa main saisi la lime, puis la fait glisser sur le bois sans effort.

— Avec cette méthode, ça va être facile. Merci, Papa.

Serge reste près d'elle et surveille ses gestes, après plusieurs manipulation, il hausse la voix.

— Je vois que tu te débrouilles !

Alice sourit sans pour autant s'arrêter.

— Quand tu auras fini, aide-moi avec le montage de l’armoire.
— Bien sûr, tu peux compter sur moi.

Les mains d'Alice continuent leur geste méticuleux, Serge s'éloigne d'un pas lent qui résonne sur le placher de l'atelier.

J’espère que maman va rentrer avant la nuit. En plus, Charlotte est partie manger à l’auberge.

Je ressens une détermination profonde chez Alice, j'entends aussi Serge qui manipule de nouveau les planches. Cependant, mes perceptions changent...

Je sens sa rage et son obsession. Comme lui, je la désire, je veux qu'elle soit mienne. Je ne la vois pas comme un être vivant, c'est un objet dont j'ai...

Je dois me concentrer, un observateur est neutre, il ne faut pas que je perde le contrôle.

La fusion des conscience est horrible, je comprend mieux pourquoi il disait de ne jamais laisser sa conscience à un observateur... Qui me disait cela... Peu importe.

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