13h49

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Les doigts de Shana font glisser les pièces entre ses mains.

— Quarante pièces de bronze et deux de fer.

Elle ressert sa main et la tend vers Mizuki.

— Prends-en la moitié...

Ses pupilles légèrement sur la gauche se fixent rapidement sur Shana.

— Je n’en ai pas besoin, garde-le.

Il se cache dans les buissons, mais je ne ressens aucune hostilité.

Souriante, sa tête s'incline en avant pendant que Shana glisse l'argent dans une bourse en cuir.

— D’où viens-tu exactement ?
— Du village de Hanakaze.

Shana pose son pouce sous son menton avec un air réfléchi.

Il est situé à cinq kilomètres à l’est, tu veux m’y accompagner ?
Je ne peux pas laisser les corps de mes compagnons, mais…

La gestuelle de Shana montre ses doutes, peurs et hésitations.

— Je dirais aux gardes de venir chercher leur corps.

Sa main droite saisit celle de Shana.

— On pourra discuter en chemin.

Shana lui sourit et acquiesce d'un hochement de tête.

— D’accord...

Ses pas assurés guident ceux de Shana qui avance à sa droite au même rythme. Son ouïe entend les insectes reprendre leurs activités alors qu'elles arrivent à l'entrée de la clairière. Très vite se sont les animaux qui copie. Sans mot, les filles empruntent le chemin, mais après court instant, la voix encore fébrile de Shana retentit.

— Quel âge as-tu ?
— Quinze ans.

Un souvenir traverse mes pensées... Mirina disait que chaque créature possède une utilité, elle me sursurait le prénom de Noran à l'oreille... Je suis donc bien, Noran...

L'intonation curieuse de Shana me ramène à mon observation.

— Quelle est ta date d'anniversaire ?

Ses lèvres esquissent un sourire.

— Le vingt-un luminea, comme celui de mon frère.
— Comment as-tu appris les arts martiaux ?
— C’est papa qui me les a enseignés en même temps que le yoga.
— Après t’avoir vu en action, je suppose que tu pratiques régulièrement !
— Exact ! J’ai même développé le mizuara.

Les yeux de Shana ne lâchent pas ceux de Mizuki.

— Est-ce lié à ton prénom ? Mizuki, mizuara, c’est assez proche.
— Je n’avais pas fait attention, mais non.

Son regard suit les fleurs le long du sentier.

— C’est le nom d’une plante.
— Une plante ?
— La mizuara est très rare !
— Comment est-elle ?
— Clémente et cruelle !

Ses poumons inspire, puis elle expire.

— Je l’ai vu dans un livre de botanique que j’étudiais avec Yumi. Elle ne se laisse toucher que par ceux qui ne lui souhaitent aucun mal et des pétales noires incandescentes irradient le ciel.

Ses pupilles suivent le chemin bordé d’arbres et de ronciers en fleurs avant de revenir sur Shana.

— C’est ton tour, parle-moi de toi ?
— Je suis née dans un hôpital de la capitale.

Shana pose son index sur sa joue gauche.

— Il y a seize ans, le seizième jour de nympha.
— Donc en été ! J’adore cette période.

Un léger rire se fait entendre avant que Mizuki ne poursuive.

— Il fait super chaud, c’est parfait pour se baigner.
— Je suis d’accord !

Après un court silence, Shana enchaîne.

— Mon père est un célèbre aventurier de rang platine nommé Alaric.
— Mon papa était aventurier, mais maintenant il a son plus grand trésor !
— Qu’est-ce que c’est ?
— Moi et Michel ! Et ta maman, qu’est-ce qu’elle fait ?
— Elle s'apelle Esther. C'est la propriétaire du ‘Palais Au Mille Saveur’. Son restaurant est mon lieu préféré. Je compte en reprendre la gestion plus tard.

Malgré leur discussion mes réfléxions me laisse me rappeller que les Chishiki sont les gardiens de la connaissance. L’une des cinq races anciennes créées génétiquement en l’an 2463 juste après les Eien et les Hahaoya. Je suis né beaucoup plus tard, en l’an 2696. Mirina et moi cherchions un moyen de rétablir l’environnement sur Terre !

Cependant, il n'est pas temps de me perdre dans mes souvenirs, la voix joyeuse de Mizuki résonne.

— Esther a l’air d’être une super cuisinière.
— En effet, Maman est impressionnante !
— Moi, je ne suis vraiment pas douée en cuisine.

Mizuki marque un léger silence avant de poursuivre.

— Thomas m’a dit que la capitale était loin de Hanakaze ?
— Environ trois cents kilomètres, mais qui est Thomas ?
— C’est le professeur de l’école de Hanakaze !

Ses pas ralentisent légèrement et Shana suit le mouvement.

— Est-ce que tu peux me décrire la capitale ?
— La grande place accueil nobles et artisans.
— Ce sont les commerce qui y sont installés à Hanakaze.

Shana rit légèrement.

— En haut de celle-ci, le grand escalier mène au palais royal.
— Henri m’a dit un jour qu’il y travaillait dans sa jeunesse !
— Henri ?

L'intonation de Mizuki devient vigoureuse.

— C’est le chef des gardes d’Hanakaze, il est grand et musclé !
— Il doit faire une sacrée impression.
— Annie m’a dit que c’était dur de communiquer à la capitale.
— Les relations sont cordiales, mais puis-je savoir qui est Annie ?
— C’est la coiffeuse et esthéticienne de Hanakaze.

Ses yeux clignent une fraction de seconde alors qu'elle poursuit.

— C'est aussi la femme de Henri !

Shana avance un peu et s'assoit sur un large rocher plat.

— Laisse-moi te parler de l’animation grâce aux lampadaires.
— C’est quoi un lampadaire ?
— Un grand poteau avec une lanterne en verre.
— Comment ça marche ?

D'un pas léger, Mizuki se rapproche et poses ses fesses sur la pierre.

— Il est alimenté par un cristal d’ERA, chargé par l’élément de lumière.
— Qu’est-ce qu’il y a d’autres ?
— Les tavernes et les théâtres sont très appréciés.
— Il y a aussi le plus grand temple du monde où la déesse est vénérée.
— Un temple ? Nous ont pris n’importe où, Mirina s’en fiche.
— Je suis d’accord, le bâtiment est destiné aux fidèles.

Shana prend la main de Mizuki dans la sienne et lui sourit.

— D’ailleurs maman n’y va jamais. Elle dit toujours :
Ce n’est pas une déesse qui va me nourrir, moi ou ma famille.

— Je suis d’accord avec Esther !
— Il y a aussi la guilde. On y vient pour demander ou proposer de l’aide.
— Qu’est-ce qui t’a poussée à devenir aventurière ?
— Je cherche mon père qui a disparu il y a quatre ans.
— Tu sais s’il va bien ?
— Aucune idée, mais je suis ses traces !

Shana se relève et s'étire, Mizuki fait de même.

— Je peux voir que tu es forte, mais tu manques de souffle.
— Tu m’as analysée, on dirait !
— Un peu.
— Parle-moi plus de ta famille ?
— Mon frère Michel est un épéiste, intelligent, beau et musclé.
— Un garçon charmant ?

Mizuki reprend la marche, Shana la suit tranquillement.

— Il mesure cent soixante-quinze centimètres.
— Six de plus que moi, d’ailleurs on fait la même taille, non ?
— Perdu, j’en mesure un plus. Michel est gentil, prévenant, sociable.
— Il n’a que des qualités, on dirait.
— Il est parfois un peu manipulateur, mais dans le bon sens.
— Est-ce qu’il te ressemble physiquement ?
— Pas vraiment, ses cheveux ont la couleur du jais et ses iris sont ébènes.
— Michel ressemble plus à ton père ou à ta mère ?
— Il ressemble à Papa, mais a le plus de points communs avec Émilie .
— Émilie ? Est-ce le prénom de ta maman ?
— Non, c’est la maman de Michel.
— Donc tu es sa demi-sœur ?
— Légalement, je suis sa sœur adoptive.
— Comment ça ?
— J’ai été trouvée bébé à l’entrée de Hanakaze et papa m’a adoptée.
— Donc Émilie est ta mère adoptive ?
— Non, elle est morte lors de l’accouchement de Michel.
— Comment était sa maman ?
— Elle était très jolie. Michel a un portrait dans sa chambre.
— Est-ce que tu aimerais rencontrer tes parents biologiques ?
— Oui, mais je ne suis pas pressée.
— Si tu décides de partir un jour, on pourrait voyager ensemble ?
— Je te préviendrai si c'est le cas.

Je suis curieuse, mais ce n’est pas le moment.

— Mizuki, tu crois qu’on pourrait s’arrêter un instant vers la rivière ?
— Bien sûr, tu as sûrement besoin de te laver le visage et de te changer.
— En effet…

Je me souviens avoir conçu le nouveau calendrier à dix ans en deux mille sept cent six. Il est reparti de zéro sur une base plus efficace en s’ajustant automatiquement. L’apparence de Mizuki, Miki et Ayame est celles des Hahaoya. Le comportement de Meita suggérerait qu'il sait.

Pete devient brusquement mon hôte.

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