15h19
La place centrale est toujours aussi animée.
Son regard suit celui de Meita.
— Donc, vous n’avez aucune habitation fixe et ne restez jamais près de votre famille ?
— Tu as bien suivi.
Meita croise les bras et affiche un sourire en coin.
— Le lieu que vous définissez chaque année pour vous réunir change à chaque fois ?
L’intonation de Michel est ferme.
— En effet.
— Comment arrivez-vous à parler toutes les langues connues ?
Celle d’Emma est montante.
— C’est aussi naturel que respirer pour nous.
Michel place sa main gauche sur sa hanche.
— Votre population globale d’environ vingt mille personnes à travers le monde est assez faible.
— C’est une estimation, mais nous ne sommes pas en danger d’extinction.
Emma hausse les sourcils.
— Comment est-ce possible ?
— Notre espérance de vie moyenne est de 300 ans en bonne santé.
Elle relit rapidement les notes de son carnet.
— Nous n’avons pas parlé de vos méthodes d’éducation, je serais curieuse de les connaître.
Alors qu’Emma pose sa question, Meita la fixe.
— Nous déterminons très tôt leurs capacités, puis les affectons à leurs domaines de prédilection.
Le ton de Meita est serein.
— C’est donc la raison pour laquelle les parents n’élèvent pas leurs enfants.
Meita se tourne vers Michel.
— Exact, mais je suppose que les humains trouvent cela cruel.
— Je ne peux pas parler pour les autres, mais vos méthodes et vos traditions vous appartiennent.
— Donc tu n’émets aucune critique ?
— Ne pas mettre les enfants en danger est la seule priorité. Il n’y a pas de solution universelle.
— Je vais finir par aimer ce village. Tu es un homme intéressant.
— Merci, mais je vous laisse discuter. J’ai envie d’aller voir les autres stands.
Ses sensations s’effacent et mes perceptions se connectent aux sens de Will.
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