Le chemin pavé d'or

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Le Troubadour, Éric et Papillon-de-Givre demandèrent aux villageois s'ils pouvaient porter de leur part un message au Prince Charmant pendant qu'ils y seraient. Les villageois répondirent qu'ils allaient très bien comme ça, et que s'ils aidaient le Prince Charmant à défaire le Menerond, tout irait bien pour eux. Ils donnèrent à Papillon-de-Givre une belle robe d'or qu'un magicien leur avait laissé pour remplacer sa chemise de nuit et des souliers d'argent pour remplacer ses pantoufles blanches.

Puis le trio se mit en route vers le château du Prince Charmant, mais la neige rendait leur progression difficile, alors Papillon-de-Givre demanda au Troubadour :

« Est-ce que tu pourrais chanter pour nous encourager dans notre marche ?

-Bien sûr, répondit le Troubadour. Avec plaisir. »

Il commença à chanter quelque chose à propos de renards, de roses et de couchers de soleil, mais s'arrêta, confus, et murmura :

« Je n'ai jamais vu de roses... »

Éric se souvint que Marie avait dessiné des fleurs à l'école et lui avait donné le dessin. Il fouilla dans les poches de sa doudoune, écarta un paquet de bonbons multicolores et atteignit le dessin. Il le sortit et le montra au Troubadour, en lui disant :

« Voilà des roses ! »

Alors, le Troubadour s'écria :

« Attends, je crois que la musique revient ! »

Et, saisissant sa mandoline, il regarda les roses attentivement et improvisa une chanson à propos de roses, de princesses et de miches de pain. Puis il s'arrêta et s'exclama :

« Oui ! Merci, Éric ! La musique est revenue ! »

Papillon-de-Givre désigna le chemin sur lequel ils marchaient et dit :

« C'est toi qui a fait ça, Troubadour ? »

En effet, alors qu'il chantait, ayant retrouvé sa musique, la neige avait fondu, laissant apparaître sur trois ou quatre mètres un chemin pavé d'or qui semblait mener vers le château.

« La route du château ! s'écria le Troubadour. Oui ! Nous l'avons trouvée ! Je vais continuer à chanter, comme ça nous irons plus vite et nous ne nous perdrons pas. »

Il chanta ensuite, non plus sur les roses, mais sur eux trois, habillés d'or, de ciel et de roses rouges, qui menaient une quête pour sauver le royaume. Les trois amis coururent le long du chemin, en riant de leur chance et de leur bonheur. Ils arrivèrent bientôt au pied du château du Prince Charmant, dont les fenêtres étaient bardées de coupelles de lait. Le Prince les accueillit lui-même, et plein de joie leur dit :

« J'ai vu que vous aviez rompu le sortilège du Menerond ?! Troubadour, tu as réussi à retrouver la musique, et à faire fondre la neige et faire réapparaître les couleurs pour un peu de temps et un peu de chemin ! C'est un miracle. »

Il écouta Éric lui raconter toute l'histoire de leur quête, et dit :

« Je sais où habite le Menerond, mais je n'ai jamais pu m'attaquer directement à lui car sa magie est trop puissante. Mais maintenant que le Troubadour a retrouvé la musique et qu'il peut utiliser la magie, nous pouvons aller libérer le royaume, défaire le Menerond et libérer toutes les bonnes gens qu'il a pétrifié, et surtout le Grand Magicien Alexandre. »

Éric fut très surpris par cela, car Alexandre était le prénom de son Papa. Il se demanda si c'était le Menerond qui était la cause de la disparition de son père. Mais il n'eut pas le temps de poser des questions, car un corbeau blanc comme la neige arriva et, se perchant sur une fenêtre, il entreprit de pousser vers le vide une des coupelles de lait.

« Oh, non ! s'exclama le Prince Charmant. Cornix le corbeau du Menerond, qu'il a créé avec du bois, du métal et de la glace, est encore là pour tenter d'affaiblir nos défenses.

-Je vais essayer de le chasser, dit Papillon-de-Givre en déployant ses ailes et en s'envolant. Ouste, vilaine bestiole ! »

Elle agita les bras vers l'oiseau, qui disparut dans le lointain.

« Merci beaucoup, Papillon-de-Givre, dit le Prince. Maintenant, nous pouvons laisser le Château aux gardes et prendre mon traîneau pour nous rendre chez le Menerond. »

Il leur montra son traîneau, dans lequel ils montèrent tous, et un lion apparut pour le tirer jusque chez le Menerond. Le voyage dura encore quelques temps, mais ils finirent par arriver à l'entrée d'une grotte sombre et froide.

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