Chapitre 2

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— Réveille-toi.
Ethan ressentit une douleur intense dans sa joue droite. Du sang coulait de sa bouche. Il ouvrit avec difficulté les yeux et voulut se frotter le visage mais ses mains étaient attachés dans son dos. Il était adossé à un mur au fond d'une petite pièce sombre. Il reconnut le grand brun l'ayant empêché de partir. Il était accroupit devant lui, une cigarette à la main.
— Bien dormi ?
Il ne semblait pas se soucier de sa réponse alors le jeune homme choisit de l'ignorer.
— On est où ?
— C'est moi qui pose les questions.
Il ne lâcha pas l'affaire.
— Est-ce que je peux au moins connaître votre nom ? Vous connaissez le mien, ça ne vous coûtera rien de me donner le vôtre.
— Alec.
Ethan était satisfait et ne demanda rien de plus.
— Je voudrais savoir qu'est ce qui t'as poussé à tuer cet homme, lui lança Alec.
— C'est… Plutôt c'était un gangster qui me voulait du mal.
— Pourquoi ?
— Parce qu-
L'unique porte de la pièce s'ouvrit en grinçant bruyamment, l'interrompant. Une silhouette apparut dans le cadre de la porte. Alec salua l'individu d'un petit mouvement de tête et recula de quelques pas. Il ne semblait en aucun cas vouloir s'en approcher. À cause de l'obscurité, Ethan ne le voyait pas bien. En plissant un peu les yeux, il comprit que c'était un homme de grande taille. Il avait des cornes incurvées d'une couleur sombre et semblait avoir couvert son visage à l'aide d'un masque. Ses yeux émettaient d'une douce lueur violette. Ethan n'en avait jamais vu d'une telle couleur. L'homme le fixa pendant quelques secondes avant de s'approcher. Le jeune homme dû se tordre le cou pour arriver à voir son visage. Il avait vu juste : il portait un masque kitsune noir et or. Un joli masque. Si joli qu'il ne put s'empêcher de le regarder avec admiration. Une voix grave s'éleva soudain, le sortant de sa rêverie.
— Bonjour, Ethan.
Le jeune homme resta sans voix. Comment connaissait t-il son prénom ? Un frisson parcourut son échine. Je suis dans une telle merde… se dit-il. Il se contenta de marmonner un "bonjour" à peine audible et empli de terreur.
— Puisque je connais ton nom, à moi de te donner celui par lequel tu dois m'appeler, King.
Il marqua une pause, planta ses iris améthyste dans ceux d'Ethan et reprit :
— Je vais la faire courte. Je suis le chef d'un gang, Hydrogen. Il y a moins de deux semaines, un autre gang nous a contacté pour retrouver un gamin qui leur causait des problèmes. En cherchant un peu, nous avons découvert que c'était toi. J'ai demandé à Caleb et Alec de te surveiller jusqu'à ce que tu fasses un pas de travers. Et hier soir, tu as tué un homme appartenant à ce même gang.
Une petite lumière s'alluma soudain dans le cerveau d'Ethan.
— J'ai passé les trois dernières semaines chez moi, et je ne suis sorti que pour aider Aubrey à faire les courses, marmonna t-il.
— Tu vis encore chez tes parents ? A dix-neuf ans ? Demanda Alec d'un air sournois.
— C'est près de l'université. Mais c'est pas le sujet. Vous m'espionniez depuis l'immeuble d'à côté, pas vrai ?
Alec se figea, devint pâle et jeta un coup d'œil en direction de King. L'homme lui lançait un regard noir. Ethan avait vu juste. Il avait remarqué quelques jours auparavant quelqu'un le regarder depuis l'immeuble voisin.
— Possible, répondit Alec. Très possible.
— Maintenant que tu es au courant de ce qu'il se passe, soupira King, je te donne le choix. Soit je te livre au gang et qui sait ce qu'ils te feront subir, soit tu deviens un membre d'Hydrogen et je te fais passer pour mort au yeux de la ville, mais tu échappes à une mort réelle, douloureuse et sanglante.
Ethan resta sans voix. Le premier choix était-il vraiment nécessaire ?
— Pardon ?
— Je te laisse décider, soit tu vis, soit tu meurs, lui lança King.
— Et qu'est ce que j'y gagne, moi, si je rejoins Hydrogen ?
— Un endroit où vivre, un boulot, une "famille".
Il mima des guillemets avec ses doigts. Peu convaincant aux yeux d'Ethan. Il patienta quelques secondes, passa derrière le dos du jeune homme et détacha ses mains.
— Rentre chez toi, réfléchis à ma proposition et passe me voir demain à 10h à cette adresse.
Il lui tendit une petite carte sur laquelle était notée le nom d'un bar accompagné d'une adresse. Il la glissa dans la poche de son short. Avant de partir, il voulut poser une dernière question.
— Depuis combien de temps je suis ici ?
— Hier, en fin d'après-midi.
Sa famille devait s'inquiéter. King le raccompagna jusqu'à la sortie. Il pensait se trouver en ville, dans un vieux bâtiment, mais le lieu dans lequel il avait passé la nuit était en fait une gigantesque villa à l'architecture moderne en plein milieu de la forêt qui entourait la ville dans laquelle il avait passé la majeure partie de sa vie, Gold.
— Donc c'est là que vous vivez ? C'est joli. Si j'accepte, je peux venir habiter ici ?
King hocha la tête de haut en bas et l'incita à partir. Ethan s'éloigna de la maison et marcha pendant une vingtaine de minutes avant d'apercevoir les bâtiments les plus haut de la ville. Il se dirigea vers le quartier dans lequel il vivait et entra dans son immeuble. Il ouvrit la porte et fut accueillit par une femme qui se précipita pour l'enlacer. Ses longs cheveux retombaient sur ses épaules et son visage
— Je peux savoir où tu étais passé ? On s'est fait un sang d'encre, ton père et moi ! Qu'est-ce que… Qu'est-ce qu'il est arrivé à ton visage ?!
Ethan laissa échapper un bref soupir accompagné d'un rictus presque indétectable. En effet, il l'avait remarqué en passant devant la vitrine d'un magasin, un bleu commençait à se former sur sa joue droite.
— Désolé Aubrey. J'aurai dû t'appeler. Et pour mon visage… C'est rien, je vais bien.
— Tu t'es encore battu ? Ethan, tu m'avais promis !
Peut-être qu'il lui avait promis de ne plus se battre, oui. Malheureusement pour elle, il était un aimant à problèmes. De toute façon, il commençait à en avoir marre qu'elle se mêle de ses affaires comme ça et il n'avait plus grand-chose à faire des savons qu'elle lui passait quand il rentrait le visage en sang. Elle n'était même pas sa vraie mère. Juste la femme qui l'avait adopté. Il ne la laissa pas ajouter un mot et fila dans la chambre de sa petite sœur adoptive, Mary. Il voulait lui parler de la proposition de King. Il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Il toqua et entendit une voix féminine lui demandant d'entrer. Mary était assise à son bureau. Comme à son habitude, elle dessinait. Ses longs cheveux bruns, identiques à ceux de sa mère, étaient attachés en un rapide chignon. Elle leva ses yeux pervenche vers lui et se redressa pour le prendre dans ses bras. Elle ne dit rien, mais Ethan comprit qu'elle s'était inquiétée. Aubrey et Samuel lui avait fait promettre de toujours leur envoyer un message dès qu'il savait qu'il ne reviendrait pas le soir, et ce tant qu'il vivait chez eux. Il leur devait bien ça. Il avait été un sacré fauteur de troubles quelques années plutôt et leur avait valu un bon nombre de détours au poste de police.
Il s'assit sur le lit de Mary et elle lui tendit un mouchoir.
— Pour ton nez.
Il la remercia, essuya le sang séché en dessous de son nez et lui raconta ce qui lui était arrivé ainsi que le dilemme devant lequel l'avait jeté King.
— Ça veut dire qu'on ne pourra plus se voir, si tu accepte de les rejoindre.
— On se débrouillera. On aura toujours des moments pour se donner rendez-vous dans un parc ou un café, lui assura t-il.
Elle acquiesça mais ne semblait pas très emballée.
— Qu'est-ce que tu me conseilles ?
— Qu'est-ce que je te conseille ? Répéta t-elle. T'es vraiment partagé entre l'idée de mourir et celle de vivre ?
— Je dirais plutôt… vraiment mourir ou mourir seulement aux yeux de mes proches. Mais, oui. Je vais devoir quitter l'université. Je perdrais mes potes. Aubrey et Samuel vont s'en vouloir. Et moi… je vais avoir des remords.
— Papa et maman s'en remettront. Il l'ont toujours fait.
Il réfléchit quelques secondes de plus et tout compte fait, décida de choisir une fausse mort plutôt qu'une vraie. Il se leva en remerciant Mary qui le retint et ajouta :
— Et pour… ce que tu caches dans ton dos, tu comptes leur en parler ?
Ethan ne prononça pas un seul mot. Puis se retourna, la bouche à demi ouverte et les yeux écarquillés. Elle n'était pas sensée savoir.
— Comment… Quand est-ce que je me suis trahi ?
— Il y'a quelques mois. J'ai commencé à trouver des plumes à certains endroits de la maison. Dans le canapé, en dessous du lavabo de la salle de bain. Je croyais qu'un oiseau était rentré et avait perdu quelques plumes en essayant de sortir. En rentrant du lycée, un jour, la porte de la salle de bain était entrouverte et j'ai vu tes ailes. C'est comme ça que j'ai compris que…
— Que je suis un hybride. Et pour répondre à ta question, peut-être bien que je leur révèlerai en même temps qu'en leur annonçant que je vais vivre autre part.
— C'est ça ton excuse, que tu vas vivre autre part ? T'as dix-neuf ans et t'as jamais quitté la maison parce que t'étais plus à l'aise ici pour aller à l'université, et tu penses qu'il mordront à l'hameçon si tu leur dit que tu veux partir du jour au lendemain, sans aucune raison ?
— Tu sais, la fougue de la jeunesse…
— Me fais pas rire, se moqua t-elle, la seule fois où ta "fougue de la jeunesse" se manifeste c'est quand il n'y a plus de yaourts dans le frigo.
Sa remarque arracha un sourire à Ethan qui se leva et se dirigea vers la porte.
— De toute façon, ils ne peuvent pas me retenir, je suis majeur.
Il quitta la pièce et se rendit dans sa propre chambre pour rassembler ses affaires. Après avoir préparé une valise, il s'allongea sur son lit et croisa les doigts pour pouvoir oublier tout ce qui lui était arrivé pendant au moins quelques heures. Même ça, il n'y arriva pas. Il passa le reste de la journée sous sa couette. Il se réveilla le lendemain avec l'impression de ne pas avoir dormi du tout et décida de sortir pour aller déjeuner quelque part avant de retrouver King. Il s'arrêta dans un petit café en centre-ville et prit le temps de boire un cappuccino en regardant les passants traverser les rues bondées. Le soleil l'éblouissait dès qu'il levait ne serait-ce qu'un peu les yeux. Il quitta le café une fois son déjeuner terminé et marcha tranquillement jusqu'à l'adresse indiquée par King. Il se retrouva devant un bar à la façade sobre. Il était écrit en grande lettres lumineuses : "Studio 52". Il entra et dut scruter les alentours pendant plusieurs secondes avant de reconnaître King. Ses cheveux brun foncé étaient coupés court et ses cornes, qu'il parvenait à distinguer mieux que la veille, se révélèrent être d'un beau violet foncé. Il fut surprit de le voir sans son masque et s'approchant. Il le fixa longuement, les sourcils légèrement froncés. Une cicatrice partait du haut de son sourcil et s'arrêtait au milieu de sa joue.
— Bonjour Ethan. Bien dormi ?
Il ne se donna pas la peine de répondre et attendit qu'il continue, les yeux toujours fixés sur son visage.

— Je me suis pris un coup de couteau il y a quelques années, lui raconta King en voyant bien que le jeune homme mourrait d'envie de lui demander d'où cette cicatrice venait. Mais je ne suis pas là pour te raconter ma vie. Tu as pris ta décision ?
Il acquiesça.
— Je vous rejoins. Je suis pas assez fou pour préférer mourir.
King sourit légèrement et lui dit :
— Je passerai te chercher devant ton appartement à seize heures. Fait tes affaires et tes adieux à ta famille.
Ethan acquiesça, quitta le bar et fit le chemin qui l'avait conduit jusqu'ici en sens inverse. Il aurait espéré que leur discussion durerait plus longtemps. Il avait la boule au ventre. Il regrettait de devoir faire ça à sa famille et regrettait d'avoir joué au con avec ces gangsters. Mais c'était trop tard pour s'apitoyer sur son sort, il fallait qu'il aille de l'avant. Il ne visualisait pas très bien ce qu'il allait devoir faire une fois qu'il aurait rejoint Hydrogen. Il réfléchit à la question et arriva bien plus vite qu'il ne le pensait devant chez lui. Il était environ dix heures et demie, personne n'était là. Il s'affala sur le canapé dans le salon et alluma la télé. Il passa plusieurs heures à ne rien faire, dormit un peu mais profita surtout de sa dernière fois dans cet appartement. Petit, il n'avait jamais été très pratique mais leur suffisait, à eux quatre. Le seul mobilier du salon se composait d'un canapé à peine assez grand pour trois personnes, d'un petit écran plat et d'une bibliothèque. Simple et assez sobre, il s'était pourtant habitué à l'ambiance vide que dégageait la pièce.
Vers quinze heures, alors qu'il somnolait enfoui sous un plaid, il entendit quelqu'un déverrouiller la porte. Il fut surpris de voir entrer ses parents adoptifs et sa petite sœur.
— Vous êtes passés chercher Mary en chemin ? Demanda t-il.
Aubrey acquiesça brièvement. Il leva les yeux vers elle. Elle semblait énervée ou déçue, il ne sut pas choisir entre les deux. Elle paraissait sur le point de lui hurler dessus.
— Tout va b-
— Alors comme ça tu veux quitter la maison ? Toi qui n'a jamais mis les pieds dehors et qui a déjà du mal à aller faire les courses seul ?
Sa voix était pleine d'émotion. Je sais faire les courses tout seul, pensa t-il. Il se tourna vers Mary qui baissa les yeux. Il ne lui en voulait pas. Cela devait être dur de garder pour soi le fait qu'une des personnes avec qui l'on a vécu toute sa vie veuille partir du jour au lendemain.
— Oui, je vais partir, annonça t-il. J'ai besoin d'avoir mon indépendance. Mais je n'oublierai pas ce que vous avez fait pour moi depuis… mes six ans.
Il se sentit soudain coupable. Coupable de partir et de ne plus jamais revenir. Il soupira longuement et reprit :
— Je dois vous montrer quelque chose. Vous pouvez venir vous asseoir sur le canapé ?
Aubrey, Samuel et Mary s'exécutèrent. Il enleva son tee-shirt et se tint debout face à eux.
— Qu'est-ce que… commença Samuel.
Ethan posa son doigt sur ses lèvres pour lui intimer de se taire. Il souffla un bon coup et ses ailes se déplièrent lentement, sorties de nulle part. Ses parents adoptifs le regardèrent les yeux écarquillés.
— Mon Dieu… Alors tu en fais partie toi aussi, marmonna Aubrey. Quelle horreur…
Il n'espérait pas cette réaction. Il fut surpris par ses paroles. L'ambiance de la pièce changea radicalement et devint tendue.
— Tout compte fait, tu fais bien de partir. Je ne veux pas vivre sous le même toit que ceux de ton espèce.
Sa mère adoptive attrapa la main de sa fille et la blottit contre elle. Cette réaction provoqua une colère intense chez Ethan qui la garda tant bien que mal enfouie. Il avait l'impression d'être traité comme un monstre. Ce petit mouvement de la part d'Aubrey signifiait bien qu'elle voulait protéger Mary. Mais la protéger de quoi ?
— Alors c'est comme ça, hein ? Vous n'aviez jamais remarqué que je suis un hybride, et maintenant que vous êtes au courant vous me traitez comme quelqu'un de dangereux ? Je vous ai jamais touché. Jamais j'oserai ne serait-ce que penser à vous faire du mal !
— On ne peut pas savoir, avec les gens de ton espèce, murmura Aubrey.
— Vous faites chier.
Il ramassa son tee-shirt et se dirigea vers sa chambre. Il dût claquer la porte un peu trop fort au goût de Samuel qui se leva brusquement et entra en trombe dans la pièce.
— Je pense que tu devrais te calmer un peu ou ça risque de mal se terminer ! Hurla t-il en le pointant du doigt.
— Comment ça je devrais me calmer ?! Je croyais qu'on pouvait tout se dire !
"Voyons, Ethan. Il ne faut pas avoir peur, nous sommes une famille, on peut tout se dire." Ce furent les paroles d'Aubrey quelques années auparavant.
— Faut croire que vous m'avez raconté des conneries. Je sais pas si entre nous c'est moi ou vous les connards, poursuivit-il.
Il n'avait plus aucune limite. De toute façon, il s'en allait, alors à quoi bon se retenir ? Samuel agrippa le col de son tee-shirt et le plaqua contre le mur.
— Que je t'entende traiter ma femme de connasse encore une fois et je brise tes putains d'ailes, lui souffla son père adoptif.
Ethan ricana et tenta de se dégager de sa poigne de fer mais son poing atteignit la joue droite du jeune homme, lui arrachant un gémissement de douleur.
— J'ai encore rien dit ! Protesta t-il.
— Tu la méritais quand même.
Il le lâcha et quitta la pièce. Ethan serra les dents, enfila son tee-shirt avec difficulté et attrapa ses affaires. Il essuie le filet de sang qui coulait le long de ses lèvres et quitta à son tour sa chambre. Son esprit hésitait entre pleurer et hurler. Il se sentait trahi par ces gens qui l'avaient adopté et élevé comme leur fils malgré les problèmes qu'il leur avait apporté. La seule à qui il n'en voulait pas, c'était Mary. Elle n'avait rien dit tout le long de leur discussion, mais il avait bien vu qu'elle n'était pas d'accord avec l'avis de ses parents. Ils étaient toujours assis devant le canapé quand il sortit. Il passa devant eux, déposa ses clés sur la table basse, leur jeta un dernier regard et non sans murmurer "je vous aime", sortit de l'appartement. Sa nouvelle vie commençait.

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