Chapitre 3

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Un soir, alors que j’attendais Michaël pour dîner comme très souvent – il buvait son apéro tous les soirs au bar avec ses amis avant de rentrer à la maison – il s’emporta fortement. Je l’appelai au téléphone pour savoir s’il avait l’intention de rentrer manger, dans ce cas-là je l’attendrai. Bien souvent, je l’attendais des heures et des heures avant qu’il ne daigne rentrer, et quelques fois il me dit qu’il n’avait pas faim quand il passait la porte, car il avait grignoté par-ci par-là. Ce soir-là, il me répondit avec une phrase que j’entendais continuellement :

— Je fini mon verre et j’arrive !

Sauf que son verre ne se terminait jamais.

— Oh mais tu comprends, me répétait-il, je ne peux pas refuser de boire un verre avec mes amis, ils risqueraient de mal le prendre.

Je n’eus plus de ses nouvelles par téléphone à partir de onze heures du soir ; je ne sais pas s’il avait volontairement éteint son téléphone ou bien s’il n’avait plus de batterie. (comme c'était souvent le cas, très pratique oui...) Je n’obtenais aucune réponse et je commençai à m’inquiéter car bien que son permis lui avait été retiré, il continuait de conduire. Il devait être près d’une heure du matin quand Michaël passa le seuil de la porte. Je lui demandai alors ce qu’il avait bien pu faire de sa soirée, il me répondit qu’il était chez un ami, qu’il n’avait pas vu l’heure passer et qu’il avait trop bu, en titubant. J’étais en colère d’avoir dû l’attendre une nouvelle fois, ce qui le mit dans une rage folle, il me dit :

— Si ton problème est que ton mari ne rentre pas à la maison alors t’as rien compris à la vie !

Il prit la table basse et la retourna à terre, elle était composée de deux plateaux de verre l’un au-dessus de l’autre, et dans un grand fracas le plateau du dessus se brisa en mille morceaux. Je montai me coucher lassée, fatiguée, et il s’endormit dans son canapé. Au réveil le lendemain, j’aurai voulu qu’il m’aide à nettoyer la maison mais comme il dormait et de peur que les filles ne descendent et ne se blessent, ou bien qu’un de nos chats ne pose la patte sur un débris de verre, je pris le balai et ramassai tous les morceaux de verre que je trouvais, pendant que Michaël dormait tranquillement à côté de moi.

Les personnes toxiques ont souvent une dépendance, et ils vous entraînent dans leur chute. Quand nous allions au bar et que Michaël me demandait ce que je voulais boire, si je lui répondais un sirop de citron, il s'écriait (en riant toujours, jamais méchamment) :

— Ah non, tu vas me faire honte ! Bois quelque chose de plus sérieux.

Et il commandait un rosé pour moi, puis deux, puis trois... Ensuite vous savez comment se passent les tournées des bars, j'en étais écœurée de cette boisson. Si quelqu'un faisait une réflexion quant à sa consommation d'alcool, il répondait :

— Et ma femme alors ? Elle est pire que moi !

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