Chapitre 3

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Ma décision était prise et j’attendis que la fête d’anniversaire d'Alicia se soit déroulée pour annoncer mon intention de divorcer à mon mari. Nous avions choisi de nous retrouver dans un petit café proche de chez mes parents. Nous avions déjà eu une conversation à cet endroit quelques semaines plus tôt pour discuter des dettes que nous avions en commun, où Michaël m’avait lancé cette phrase :

— Ça va, c’est pas comme si t’étais une femme battue, je t’ai frappé que trois fois.

— Une fois, c’est déjà celle de trop, avais-je répondu.

Mes parents m’annoncèrent qu’ils ne me laissaient que dix minutes pour cette discussion et viendraient me chercher. Mon cœur battait très fort et je me répétais sur le chemin les phrases que je devais lui dire. Quand nous fûmes assis, il me demanda tout d’abord de payer la moitié de son loyer, sans y vivre, car il n’arrivait plus à le gérer. Je refusai catégoriquement, je n’en avais pas les moyens. À sa question si j’avais l’intention de divorcer je gardais mon calme le plus possible, et tentais d’avoir un ton ferme :

— Oui, tu m’as fait vivre des choses que je ne veux plus vivre. Et je t’en ai fait vivre que tu ne veux plus vivre non plus, c’est mieux comme ça. Tu mérites mieux.

Sur ce point il fut entièrement d’accord avec moi, il me répondit :

— Ça c’est sûr que je mérite mieux !

Nous convînmes d’un jour pour récupérer mes affaires, et il me dit que je pouvais prendre ce qui m’intéressais dans l’appartement car il avait l’intention de déménager. Il ajouta :

— Je sais que de toute façon si tu gardes ton argent c’est parce que tu économises pour t’installer avec Jonathan.

Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer en entendant une telle absurdité. Je lui rétorquais que ce n’était pas le cas et me dit alors qu’il lui aurait accordé sa petite punition qu’il mérite pour nous avoir fait séparer. Lassée, je me levais de mon siège en lui disant d’arrêter de rabaisser les gens car s’il en venait à les frapper c’est parce qu’il se sentait supérieur à eux. Mes proches voulurent connaître l’issue de notre discussion et attendaient impatiemment mon appel. Tous les jours en arrivant au travail, j’informais ma cousine Monica sur le déroulement de la situation. Elle me donna de précieux conseils sur les personnes que je devais rencontrer pour la suite de mes démarches, et j'entamais une procédure de divorce.

Lara avait accepté de venir dormir le week-end chez me parents, mais la situation changea rapidement. Elle trouvait à chaque fois un nouveau prétexte, qu'elle n'arrivait pas à bien dormir car le canapé-lit était trop petit pour toutes les deux, qu'elle passait la journée seule le samedi parce que je travaillais et autres choses encore. Je compris, un jour qu'on déjeunait avec Alicia chez mes parents, en les raccompagnant chez elles, que tout ceci venait de leur père. Alicia me dit que celui-ci avait peur que les grand-parents de ses filles ne parlent mal de lui derrière son dos. Il n'avait cessé de me répéter tout au long de notre mariage, que mes parents ne l'aimaient pas et qu'ils seraient ravis de notre séparation, ce qui n'était pas du tout le cas. Il leur fit des allusions sur le fait que ce n'était pas très marrant chez mamie et papi, il n'y avait pas d'apéros tous les soirs ou des déjeuners organisés le dimanche avec tous les amis à la maison comme elles en avaient l'habitude chez elle.

C'est avec ce procédé et ce genre de phrases que les personnes toxiques éloignent leur victime de leur famille et créent l'isolement.

Je reçus un message de Michaël sur mon téléphone pendant que je travaillais quelques jours après notre discussion.

— Dis-moi Rose, on pourrait avoir une vraie discussion pas en quinze minutes et sans prise de tête juste parler ? Si tu veux même avec les filles ? Mais je préférerai tous les deux, je pense y avoir droit non ?

Je m’informais auprès d'Ana si elle en savait quelque chose et effectivement, il ne voulait plus divorcer. Je lui répondis que je lui avais dit tout ce que j’avais à dire et il m’envoya ce message :

— Ok, mais moi non… C’est pas grave… Je te souhaite que du bonheur à plus alors.

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