Chapitre 4

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Notre petite Alicia naquit au mois de juillet. Mon mari quant à lui, se languissait de mon retour de couche. Il me pressait pour avoir de nouveau des rapports, alors que je n'en avais pas du tout envie à ce moment-là. Il rétorquait que la raison était que je ne l'aimais pas (les mainupulateurs usent souvent de ce chantage affectif pour accéder à leurs fins). J'accédai à sa requête un jour, en n'y prenant aucun plaisir bien au contraire. Quelques temps après, nous avons dû emmener Alicia aux urgences pour un problème aux yeux où nous restâmes à l'hôpital toutes les deux pendant quelques jours. Michaeël m'appela au téléphone en pleurant, pour m'annoncer qu'il avait eu un accident en conduisant. « Je ne vous mérite pas », avait-il dit. (Une autre phrase classique de manipulation). La voiture que m'avaient offerte mes parents était irréparable. Quand il me rejoignit le soir dans la chambre d'hôpital, il s'allongea à côté de moi sur mon petit lit d'appoint et se mit à me caresser partout et tenta d'ôter mes vêtements. Je lui répondis que ce n'était pas le moment, j'étais préoccupée par la santé de ma fille et lui dit qu'une infirmière pouvait rentrer à tout moment. Il se leva, fâché, et objecta qu'elles avaient l'habitude de voir des couples dans les lits avoir des rapports sexuels, c'était normal et partit presque en claquant la porte, et ne se retourna pas. Finalement, ce n'était rien de grave et nous avons pu rentrer à la maison. Quelques mois plus tard je m’aperçus avec enthousiasme que j’étais de nouveau enceinte. (Oui, j'ai bien dit "enthousiasme" parce qu'à cette époque j'étais heureuse d'être mariée et maman, je croyais que c'était l'accomplissement pour une femme. Je pensais également que c'était de l'amour que nous éprouvions l'un envers l'autre). En revanche, je n’appréciais guère les remarques de certaines personnes de ma famille qui, au lieu de me féliciter pour mon heureux événement, me traitèrent de folle en arguant que ça m’allait être très difficile d’élever deux enfants, surtout avec une si proche différence d’âge. Quelques commentaires blessants m’avaient profondément attristée. Nous partîmes cette année-là en vacances en Italie dans un petit village, où l’une de mes tantes s’était installée quelques temps plus tôt car son mari avait été muté là-bas. L’endroit nous plût aussitôt et nous décidâmes d’élever nos filles dans ce pays. Je me souviens du jour de notre grand départ ; je regardais peu à peu le village dans lequel j'ai grandi, s’éloigner, sans regrets. Nous partîmes vivre en Italie, avec mes parents, ma grande sœur avec son fils et son compagnon, ainsi que ma jeune sœur. Michaël devait nous rejoindre plus tard car il devait terminer son contrat et régler les dernières affaires, comme il disait. Quelques jours après notre arrivée, il m’appela au téléphone pour me raconter ses mésaventures avec ses amis en riant, je sentis qu’il voulait rester avec eux. Il me fit comprendre qu'il était « obligé » de me rejoindre car il ne pouvait me laisser alors que j’attendais notre deuxième enfant. Il me rappela également pour m'annoncer qu'il avait eu de nouveau un accident et que notre seconde voiture était irréparable.

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