Chapitre 3

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J'acceptai d'aller manger une glace un après-midi avec un jeune homme dont j'avais fait la connaissance. Je l'invitai un soir à la maison, suivant le conseil et avec la complicité de mon époux, qui avait organisé une soirée chez un ami pour nous laisser l’appartement libre à tous deux. Ce soir-là, je ne pus rien faire, je me sentais mal à l’aise dans cette situation car même si Michaël le savait, il me semblait dans tous les cas le trahir. Je n'ai plus revu Enzo, il mourut prématurément d’un arrêt cardiaque à l’âge de vingt-quatre ans alors qu’il buvait un café, et j’en fus attristée, puis Gabriele mon collègue de travail, avec encore les encouragements de Michaël. Je fis également la connaissance d’un autre jeune homme qui fréquentait régulièrement le bar. Une journée du quinze août où nous étions à la piscine, je finis toute habillée à l’eau. Il plongea presque aussitôt pour sauver mes vêtements de la « noyade ». Leo devint un amant régulier, toujours avec l’accord de mon mari. Malgré sa gentillesse je finis par me lasser au bout d’un certain temps de cette situation, ce n’était pas ça la vie de couple, et ne répondis plus à ses messages.

Durant cette période, mon mari invitait régulièrement à la maison des amis qu’il avait rencontrés. Ceux-ci, une fois leur journée de travail terminée, se retrouvaient dans notre appartement. Ils mangeaient et quelques fois dormaient dans le grand canapé d’angle du salon. J’avais l’impression que des soirées toujours plus intéressantes étaient organisées lorsque j’étais absente. J’avais repris mes horaires de nuit au bar, et mes jours de congé, il n'y avait plus personne. J’en venais à me demander s’ils appréciaient ma compagnie (je l'ignorais, mais c'est une stratégie de manipulation, ils font des choses bien plus intéressantes que vous). Un soir, au moment de partir travailler alors que ses invités arrivaient Michaël me lança d'un ton de défi :

— Tu vas voir un de tes « amants » ce soir ?

Je répondis par la négative, que je me dépêcherais pour rentrer le plus tôt possible.


Ce petit groupe d'amis finit par être présent et dormir tous les soirs à la maison, nous vivions pratiquement en communauté. Cette situation fit beaucoup jaser dans le petit village, où tout le monde se connaissait, nous étions la cible de toutes les rumeurs possibles et imaginables. Ce qui m'a donné l'inspiration pour écrire, j'eus l'idée d' « Une semaine comme les autres » (Et hop, petite pub au passage). Quand je fis lire ma petite histoire à Michaël, il me dit :

— Je ne sais pas qui c'est moi ces personnages ! Tu passes de l'un à l'autre, on ne comprend rien ! Ça n'a aucun sens !

Je lui arrachai des mains les feuilles que j'avais imprimées, et les rangeai au fond d'un tiroir. Je me dis que ce n'était pas la peine de continuer, j’étais nulle et que l'écriture n'était pas faite pour moi. Je n'ai plus écrit une ligne pendant des années.

Ça fonctionne ainsi : vous cherchez sans cesse l'approbation d'un manipulateur, mais sachez que vous ne l'aurez jamais.

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