Chapitre 3

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Pendant notre séparation, je sortis avec Michaël et l’un de ses amis en discothèque. Ce dernier me fit comprendre de lui plaire. Nous nous revîmes quelques jours plus tard à un anniversaire où mon mari était absent. Lorsqu’il quitta la soirée, il me proposa de le rejoindre chez lui. J’envoyais un message sur le téléphone de mon mari lui expliquant la situation, celui-ci me répondit d’y aller. Je pris donc ma voiture et je conduisis jusque chez Patrick. Pourquoi je vous raconte ça ? Eh bien c'est pour vous faire comprendre que sous l'emprise d'un manipulateur, on doit constamment lui demander la permission. Pour tout.

Dans cette situation, je lui demandais l'autorisation de coucher avec son ami. Il en allait de même avant d'accepter un emploi ou autre. Alors là, je ne parle pas de consulter votre partenaire de vie pour une décision, ce qui est bien normal de connaître son avis et de décider ce qui est mieux pour vous ensemble (et j'insiste sur le mot : « ensemble »). Si vous lui demandez : « Est-ce que je peux... ? » ici il est vraiment question d'« autorisation » à faire quelque chose, et la décision finale ne vous revient pas.

Lors d’un de ces soirs où j’étais seule, Michaël m’appela au téléphone pour me prévenir qu’il arrivait accompagné d’un ami. « Va te mettre une tenue sexy, j’arrive avec Thomas » Je courus mettre une petite nuisette. Nous restâmes tous les trois dans le canapé du salon. À aucun moment je n’étais tranquille, les yeux rivés sur les escaliers, car les filles dormaient à l’étage et je ne voulais pas faire de bruit.

Il était clairement question d'un ordre que me donnait mon mari.

Un peu avant que Michaël ne soit hébergé chez son ami, il voulut une nouvelle fois m’emmener dans un club échangiste. Nous partîmes à destination de Cannes pour la nuit. Nous étions installés pour dîner avec un autre couple, qui était également présent pour la première fois. Monsieur voulait voir madame en action. Lorsque nous finîmes le repas, nous nous souhaitions mutuellement une bonne soirée. Nous marchions le long des couloirs du club où de chaque côté de ce qu’ils appelaient « les coins câlins », les corps commençaient à se dénuder et se mélangeaient les uns sur les autres. Je marchai sans vraiment regarder, je ne me sentais pas à mon aise. Michaël le vit, il me le reprocha en secouant la tête et il me lança un : « pff n’importe quoi ». Il ne comprenait pas que je ne voulais pas aller au milieu de tous ces gens. À un moment nous passâmes devant un de ces « coins », et vîmes nos voisins de table sur un lit, et madame entourée d’hommes. Mon mari se tourna vers moi et me dit :

— Tu vois, elle sait s’amuser, elle, au moins ! Elle le fait pour faire plaisir à son mari, pas comme toi qui ne veut jamais rien faire !

Je finis donc par me retrouver aussi dans un de ces « coins », sur un lit avec d’autres personnes qui commençaient à arriver autour de moi et Michaël observait. Par chance pour moi, il n'y eut pas plus que des caresses ce soir-là.

Tout ceci pour vous dire que je me pliais aux volontés de mon mari, quoi qu'il me demande. Finalement, je n'étais devenu qu'un objet, une poupée. (Je reviendrai plus tard sur la perte d'identité, car c'est un point important aussi). Pourquoi je prends cet exemple-là ? Parce que ça ne réfléchit pas, une poupée. Vous vous rappelez quand vous (ou vos enfants) jouiez avec, vous la modeliez, vous la coiffiez, vous l'habilliez, et elle ne vous contredisez jamais.

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