Chapitre 1

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Lara ne voulut pas venir avec moi chez ses grands-parents. Je dormais dans leur salon, dans un petit canapé lit, elle préféra rester dans sa chambre, ce que je compris. Le jour où j’avais annoncé à Michaël ma décision de partir, il me dit également penser qu’il serait mieux tout seul. Il me proposa toutefois une sorte de « pacte » de séparation : passer une dernière nuit tous les trois avec Valentin. J’ignore encore pourquoi mais j’acceptais cette requête à contrecœur, je pensais sûrement naïvement qu'après ça il me laisserait tranquille. Le soir fatidique, je faillis me mettre à pleurer et voulus être à un tout autre endroit que celui-ci, je fermais les yeux et m'imaginais être ailleurs, je ne rêvais que de m'enfuir de l'étreinte de tous deux. Je me sentis une nouvelle fois violée par mon mari.

Je trouvais du travail un mois après mon départ, dans la même grande surface que lorsque nous étions rentrés en France, et quelques extras avec la maman de Jonathan. Nous décidions d'aller au cinéma voir le film que nous voulions depuis quelques temps. Un soir Michaël m’invita au restaurant pour discuter de notre séparation et pour me demander si j’avais revu son ami, ce que je confirmais. Il me dit que lui passait du temps avec Margaux, mais cela ne signifiait rien. La soirée se poursuivit en boîte de nuit, il voulut que je m’habille très provocante et me sollicita à aller sur la piste de danse au milieu d’hommes, il me fit cette requête particulière :

— Tu leur dit que tu es ma sœur.

Lorsque je rentrais chez mes parents le lendemain, il me pria, avant de partir, de ne plus voir son ami et qu’il ferait tout pour me récupérer.

C’est à ce moment qu’un phénomène étrange se produisit (ma psychologue m'en a donné le nom, mais je ne m'en rappelle plus) : une chanson entra dans ma tête. Ce n’est pas comme quand vous avez un air que vous chantez toute la journée, non, la chanson était tellement forte qu'elle couvrait la voix mes collègues de travail. Lorsqu'elle me parlaient, la chanson « Tous les cris les S.O.S. » de Daniel Balavoine, devenait plus forte. Dès qu'elles s'adressaient à moi, ça hurlait :

— TOUT LES CRIS LES SOS, PARTENT DANS LES AIRS...

Elle me provoquait des maux de tête atroces, j'avais l'impression de recevoir des coups de marteau sur mes tempes. J'essayais de la stopper en prenant la tête entre mes mains, mais en vain.

Un jeudi après-midi, Ana m’appela pour me demander de passer chez elle, au ton de sa voix, je sentis que ça n’allait pas. En effet quand j’arrivai elle m’expliqua que Michaël allait nous rejoindre car il lui avait expliqué que j'avais revu Jonathan. Nous discutions de vive voix quand Michaël fit un geste qui choqua Ana autant que moi. Il tapa très fort la paume de sa main contre sa poitrine dans un geste de possessivité :

— Tu es MA femme ! avait-il hurlé.

Et à ce moment, je me sentis prise pour un objet, je me suis sentie lui appartenir. Nous prîmes la décision de n’avoir aucun contact pendant au moins un mois, ni appels, ni messages, rien. Il dit alors :

— Si moi je n’ai pas le droit, alors lui non plus !

J’acquiesçais et promis de n’avoir aucun contact ni avec Michaël, ni avec Jonathan. Il me fit une dernière requête avant de partir – chose qu'il n’avait pas voulu me concéder quelques mois auparavant quand je lui avais demandé – celle d’aller consulter une psychologue. Il voulut absolument que ce soit une femme, et c’est lui qui l’aurait choisi, pour ensuite commencer une thérapie de couple.

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