Chapitre 4

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Le jour vint où je dû récupérer mes affaires dans mon ancien appartement. J’étais très stressée d’y aller seule et ma mère le comprit ; mes parents m’accompagnèrent donc pour accomplir cette tâche. Je savais que Michaël voulait à tout prix que je signe un document attestant sur l’honneur que j’avais quitté le domicile et je m’inquiétais de ne pas lui tenir tête. Je répétais mon texte à voix basse dans la voiture sur le chemin alors que nous ramenions Alicia et Lara chez elles. Celles-ci avaient déjà rassemblé mes affaires quelques jours auparavant, j’aperçus dans l’entrée les sacs poubelles (oui oui, les gros sacs noirs qui d'habitude servent à contenir les déchets) dans lesquels tout y était déposé. Pendant que mes parents et les filles chargeaient toutes mes affaires dans la voiture, Michaël me sollicita pour lui signer le dit papier. Lorsque je lui demandais pourquoi il le voulait il me répondit que c’était pour le protéger. Je refusais et rétorquais avoir déjà fait les démarches de notre séparation officielle à qui de droit et j'avais déclaré être hébergée chez mes parents depuis le quinze mars précédent. Je lui expliquais également ce qu’était le consentement mutuel, sans aucune raison de divorce, mais ni lui ni moi ne pouvions demander de pension alimentaire. C’était bien cela sa peur : que je lui réclame une pension.

— Je ne veux absolument rien du tout ! répétais-je. Et il en était ainsi, je ne veux plus rien qui provient de ses mains. Il s’assit sur le siège du bureau et je le rejoignis car je devais récupérer des documents personnels ; il me dit alors à voix basse de peur que quelqu’un ne l’entende :

— C’est dégueulasse quand même, j’aurais voulu qu’on discute avec les filles. Je réalisais à cette phrase qu’il ne m’avait jamais demandé ce que je voulais moi, il continua :

— Je ne comprends pas pourquoi tu me donnes pas une autre chance, tout ça pour partir avec quelqu'un d'autre ! Je secouais la tête en répondant que non, il me dit alors :

— Et c’est par rapport à quoi ? Totalement paniquée l’instant d’une seconde, je ne me rappelais plus ce que je lui avais expliqué quelques jours plus tôt mais cela me revint en mémoire :

— C’est par rapport au fait que tu m’as fait vivre des choses que je ne veux plus vivre, je ne veux plus, je ne veux plus, je ne veux plus ! Je ne pus aller plus loin car ma mère m’appela sur le seuil de la porte pour m’annoncer que toutes mes affaires avaient été chargées dans la voiture. J’embrassais les filles et quittais l’appartement mon dossier à la main. Quand je dis au revoir à Michaël, il ne me répondit pas ; il s’attendait peut-être à ce que j’insiste mais je n’en fis rien. Lara me rappela pour me donner un parfum qu’elle avait oublié de me donner, mais quand je voulus la rejoindre à l’étage, Michaël se mit sur les premières marches pour m’empêcher de monter. Je remerciais ma fille et repartis à la voiture en saluant mais toujours sans aucune réponse. Jeus tout de même avec une boule au ventre, je pense que je venais enfin de réaliser la situation, je quittais réellement ma famille. Chez mes parents, je me dépêchais de ranger toutes mes affaires dans des cartons pour désencombrer du milieu. Au fur et à mesure que je pliais mes vêtements, outre le fait qu’il n’y avait que mes strictes affaires, et non pas comme il me l’avait dit de pouvoir prendre ce qui m’intéressait dans l’appartement, je notais une petite chose : toutes les petites tenues que Michaël m’avait offertes pour Noël n’y étaient pas. Cela ne me surpris pas vraiment, il avait dû fouiller dans mes affaires pour récupérer ses cadeaux. Eh bien tant pis, je n’irai certainement pas lui réclamer. Je n'ai jamais pu récupérer, des ustensiles de cuisine et autres, ce qui m'appartenais dans l'appartement. J'étais de retour chez mes parents avec une voiture et trois sacs poubelle.

Le jour où j'avais débarqué chez eux, au mois de mars, je n'avais qu'un billet de dix euros dans mon portefeuille, et pas de travail ni de compte en banque.

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