Chapitre 5

5 minutes de lecture

Au cours d’un de mes entretiens avec ma psychologue, je fus choquée, secouée et autres sentiments que je ne pourrais décrire, lorsqu'elle prononça ces mots :

— Il vous a bien abîmé quand même ! Vous avez été salie, abusée, vous ne croyez pas qu’il faut que ça s’arrête ? Ce qu’il vous a fait subir est de la maltraitance, il n’y a pas d’autre mot.

Maltraitée, moi, mais comment était-ce possible ? Comment n’ai-je pu rien voir ?

Ana m'ouvrit les yeux sur une chose que je ne voyais pas jusque là, elle me dit en se passant les mais sur son visage et en me demandant choquée :

— Ne me dis pas que c'est lui qui choisit tes vêtements !

Hébétée, je ne sus quoi répondre et je commençais à vraiment réaliser la situation.

Durant l’été je n’eus pas de nouvelles de Michaël, je pensais qu’il me laisserait tranquille dorénavant et qu’il avait bien compris mon intention de divorcer. J’appris de plusieurs personnes sa mise en couple officielle avec Margaux. Il m’appela pour m’annoncer ceci :

— J’ai réglé mes dettes avec mes fournisseurs, me dit-il gentiment, ce n’était pas à toi de les payer. Mais pourrais-tu t’occuper des autres ? Je lui répondis par l’affirmative, que je ferais les démarches nécessaires mais l’assistante sociale qui s’occupait de mon dossier me dit d’attendre et d’en discuter tout d’abord avec mon avocat. C’est alors que je reçu un courrier que j’attendais impatiemment : la décision d’aide juridictionnelle, elle fut accordée à quatre vingt cinq pour cent. J’appelais donc l’avocate qui avait été commise d’office pour prendre rendez-vous avec elle. Elle me demanda quel était le type de divorce et lui annonçais le consentement mutuel. Elle me dit alors de nous présenter – avec mon époux – dans son cabinet le lundi suivant. Je respirais un bon coup et décidais d’appeler Michaël au téléphone.

— Quoi ? me répondit-il visiblement énervé, je ne suis pas du tout d’accord ! Il faut d’abord qu’on discute des dettes et des enfants, tu fais tout derrière mon dos, je ne savais pas ! Tu projettes tout ça depuis cinq ans j’ai des preuves ! Et le fait de prendre les filles le mardi et le jeudi c’est du gros n’importe quoi ! Le sort de ton ex-famille ne t’intéresse pas ! Non non non je ne suis pas d’accord !

Je rappelais donc mon avocate qui me dit de me présenter seule dans son bureau dans ce cas-là. Je pleurais et tremblais tout le reste de la journée, mais pourquoi ne voulait-il pas me laisser tranquille ? Je lui proposais un accord à l’amiable, je ne réclamais pas de pension et lui promis de l’aider à régler les dettes, alors pourquoi ? Je ne me sentis pas bien le lendemain non plus au travail, je tremblais encore. Je reçus un message de Michaël sur mon téléphone en fin de matinée, il me dit qu’il ne voulait pas se lancer dans une procédure sans qu’entre nous, nous n’avions pas parlé des dettes et les enfants au préalable. Une fois ceux-ci réglés, il serait le premier à signer le consentement mutuel. Il me proposa de nous rencontrer le samedi suivant à la sortie de mon travail. Je lui répondis ne pas pouvoir cette semaine, lui me dit alors ne pas vouloir la guerre, mais il voulait que je mette mes promesses par écrit car il ne me faisait pas confiance. Il ajouta que jusqu’à présent il avait exécuté toutes mes demandes, mais là non. Je lui écris que justement ce serait fait devant un avocat pour que tout soit en règle, Pour toute réponse, il me sollicita pour prendre un nouveau rendez-vous, mais qu’il ne signerait rien du tout chez cet avocat.


J’avais rendez-vous le lundi suivant chez mon avocate, je m’y rendis seule sous les conseils de l’assistante sociale qui s’occupait de mon dossier. Elle me fit un résumé de comment se déroulerait la procédure. Je lui parlais des dettes que nous devions régler tous deux car elles étaient communes elle objecta, je n’avais pas à payer celles de la société de mon mari. Lui me rabâchait tout le temps que si nous en étions arrivés là, était parce que je n’avais jamais travaillé de ma vie. Mon avocate m'encouragea à proposer un nouvel accord à mon mari, par mail si pour moi c’était préférable, et d’aller déposer une main courante à la police municipale, pour déclarer que j’avais quitté mon domicile en raison des violences de mon époux. Cela n’avait pas été fait car, après être arrivée chez mes parents, je me rendis à la gendarmerie accompagnée de ma mère, mais les gendarmes me dirent qu’ils ne s'occupaient plus de ce genre de situation.

— Sinon on s’en sort pas, nous avait-on répondu.

D’autre part, j’eus un rendez-vous avec ma conseillère à la banque. Comme je vous l'ai expliqué au début de ce récit, Michaël était le seul à pouvoir y accéder et détenait ma carte. Lorsque la conseillère me questionna sur les mouvements d’argent et si je pouvais les justifier je ne pus y répondre.

— Si ce n’est pas vous qui clôturait ce compte, alors ce sera moi qui vais le faire ! me lança-t-elle d’un œil perçant, je pourrais très bien mener une enquête !

Je sortis de la banque, avec cette impression que tout tournait autour de moi. Je faillis, une nouvelle fois, faire un malaise tandis que je rentrai à pied chez mes parents.

Le lendemain, dès ma journée de travail finie, je partis comme tous les mardis chercher Lara pour aller nous promener avec Alicia. Je vis la voiture de Michaël garée à sa place, et après avoir demandé à Lara si son père était là, je pris mon courage à deux mains et toqua à la baie vitrée. J’expliquai à Michaël la clôture imminente du compte, un rictus se forma sur ses lèvres, il en secoua la tête. Tout était prémédité selon lui, et il me demanda si j’avais décidé de lui pourrir la vie. Une de nos connaissances m’avait croisé la veille à la banque, et avait averti Michaël. Il m’appela plus tard sur mon téléphone alors que nous étions en train de déjeuner avec les filles.

— J’ai des virements et des prélèvements à mettre en place, tu me mets dans la merde mais ça tu t’en fous !

J’essayais d’être le plus détendue possible en compagnie des filles, je ne voulais pas qu'elles voient que je tremblais à chaque fois que je lui parlais. Il me rappela le soir après que j’eus ramené Lara chez lui, et qu'il était absent, son ton de voix était tout gentil.

— J’ai un rendez-vous avec un conseiller dans une banque lundi, je comprends c’était une chose à faire et au moins c’est fait.

Il était tantôt gentil et compréhensif, tantôt agressif, impossible de savoir sur quel pied danser avec lui. Souffler le chaud et le froid, technique classique des manipulateurs.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Rose Maclin ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0