Qu’il est beau de se retrouver dans un cocon de couvertures. Si seulement toutes les histoires pouvaient commencer ainsi… Je couvre la lumière de l’ordinateur de mes bras. Il fait sombre dans la chambre tout d’un coup. J’attends que le bruit des pas dans le couloir se soit estompé avant d’oser relever le clapet. Les touches frémissent de nouveau sous mes doigts, petits tapotements bien trop audibles dans le silence de la nuit.

J’aime retrouver mes personnages une fois tout le monde endormi. Le calme de ces heures si particulières, quand le sommeil n’insiste pas trop pour m’emmener dans le monde des rêves, me permet de coucher à chaque fois une petite partie de leurs aventures sur l’écran. Et, lentement, le livre s’écrit.

Nouveau bruit. Je sursaute et cache encore la lueur orangée qui me trahit. Car c’est interdit. Si je me fais attraper à ne pas dormir la nuit, ce sera reparti pour un sermon. Alors je ne bouge plus et retiens ma respiration. Bientôt, seul le tic-tac de l’horloge murale se fait entendre. Je souffle et recommence à aligner les mots.

J’efface une phrase.

Je me rends soudain compte que je suis en train d’écrire sur moi, mais que cela ne fera pas avancer mon roman ! Et, à quasiment une heure du matin, je décide qu’il vaut mieux changer de document. Ou même aller dormir. Pour rêver de mondes à raconter.

Mais avant… Je file quand même poster ce texte ! Bonne nuit !