Machinerie macabre

5 minutes de lecture

La porte s'ouvre sur un homme, enfin, je crois. Il a le même textile que les saintes précédentes, à un détail prêt. Son corps est lacéré par des files noires qui déforment sa peau, son visage. Tous les filaments de métal partent en direction de son dos comme tiré. La douleur doit être immense, sous la plupart des câbles le sang perle.

Il se retourna en laissant la porte ouverte, pas de doute, je dois suivre mon nouveau guide dans les couloirs tortueux de ce vaisseau.

Dans son dos, une macabre machinerie où se trouvent trois manivelles. J'en déduis vite l'utilité, tendre les câbles encore plus fort.

Le plus impressionnant reste sa démarche, elle n'est pas entravée le moins du monde malgré les câbles qui le l'acère de la tête au pied. Ma fascination étrange pour cette personne reste inchangé malgré le long chemin parcouru dans les couloirs interminable du vaisseau. On ne croise toujours personne, ça ne m'étonnerait même pas qu'il y ait un protocole à cet effet.

On s'arrête finalement devant une porte, plus grande que les autres croisées le long de notre cheminement. Il frappe trois fois et elle s'ouvre sur un homme. Celui qui tenait le plateau en or, toujours dans la même tenu rouge et orange. Mon guide lui tourne le dos et je compris vite à son visage se déformant et au sang surgissant tout le long de son corps que l'homme de la sainte autorité manipulait la machinerie. Il ne gémissait pas, il était silencieux, du rouge surgissant des câbles le lacérant.

Dans ça démarche tout aussi assuré, il répartit dans un des couloirs, laissant une traine de sang derrière lui. J'aimerais pouvoir dire que j'étais sous les effets de l'encre, que ma perception était altérée, malheureusement cette machinerie existe.

Je passe la porte qui mène sur un hangar, une seule navette en son centre et des dizaines de personnes en tenu grise afféré à leur tâche ici et là. J'en aperçus plusieurs avec la même machinerie et câble. Un frisson me parcouru tout le corps, certains ne ressemble presque plus à un homme.

La navette est tout ce qui a de plus standard, un modèle APX quelconque, mais efficace. Elle me fit un bien fou, enfin quelque chose de normal depuis mon arrivée. Un repère de normalité dans ce vaisseau putride. Mais les personnes affairées à son entretien me ramène vite à ma réalité plus proche de la folie. Toutes les cicatrices visibles aux travers des tissus gris. La plupart sont quasiment nues tant leur tenue laisse tout voir. Des vies de souffrance. Le sol autour de la navette est maculé de sang, sûrement lié au passage des homme et femme apprêté de câble.

La porte latérale de la navette étant ouvert, je me glisse dedans, et m'assied sur un des fauteuils, je suis seul entouré de deux personnes en tenu rouge.

Je suis donc le seul à avoir pris l'enveloppe. Le saint home referme la porte sans rien dire. Puis le bruit caractéristique du claquement sec des moteurs de ce modèle de navette se fait entendre, suivit de la pousser vertical et le décollage du vaisseau.

– L'enveloppe damnée. La voie me surprise, c'était l'homme à ma gauche. Je pris le bout de papier et l'ouvris. À l'intérieur, un papier, un nom. Ordikor.

-Pour effectuer votre tâche, la dague. C'était la femme à ma droite, elle me tendit une pochette fermée avec la dague du salut enchâssé des échardes de chaque personne de la cohorte et mon fils.

-Pour sauver l'âme de toutes ses personnes, vous devez exécuter Ordikor avec la dague et faire couler son sang sur chacune des échardes. Ainsi, vous sauverez les vôtres et réhabiliterait la dix-septième cohorte de la garde Phœnix. Ils avaient parlé à l'unisson.

-Merci, je suppose. Plus de cartouche non plus ? ma voix m'était presque étrangère depuis le temps. Aucun des deux ne réagi à ma question.

Sur le long trajet sans hublot, je suis étrangement, serein, et si l'Arche ce n'était pas si terrible. Si c'étaient des légendes, après tout beaucoup de personne y vont de leur plein gré. Mais une petite voix dans ma tête me remontre l'image de ses personnes avec la machinerie, les câbles, les cicatrices.

La décélération se fit sentir et l'impact d'un atterrissage tout sauf doux. Les harnais de sécurité ne se détachent pas, mais la sécurité impact se déclenche sur mon fauteuil. Cinq renforts entravent entièrement mes mouvements, je ne peux plus bouger.

La femme et l'homme se lever et prennent un objet dans une armoire, une sorte de visière noir avec beaucoup trop d'aiguille d'un côté.

-Vous foutez quoi, ce n'est pas dans le protocole sa putain.

-Votre connaissance dans la foi nous consterne Damné, le chemin de rédemption est toujours scruté pas les saints. C'est la seule façon de montrer votre parcours aux Dieux, car vous ils ne vous écoutent et ne vous voie plus depuis bien longtemps.

Il approche la visière et la plante sur mes yeux, une douleur aiguë et puissante me transperce les tempes, je ne peux retenir des cris. Il fait noir, je sens une machinerie remuer, tourner, tirer, déchirer ma peau et mon crâne. C'est interminable, le goût de mon sang m'arrive sur les lèvres. Puis le noir.

J'ouvre les yeux, la lumière me brule, le sol est chaud, pas de l'acier, des pavés. Faire le point, vite analyser, écouter, se recentrer. J'ai vécu des déflagrations de grenades plus violentes. En levant la tête, je ne suis plus dans le vaisseau.

Une douleur au front et mes yeux me lance. En passant mes doigts, la présence d'une plaque d'acier se fait sentir. Ils m'ont soudé une machine à même mon crâne. Autour de moi, des personnes, beaucoup de monde. Ils ont tous des plaques sur la tête. Au vue de la plaque et des lentilles, c'est sûrement pour filmer. Ils semblent tout aussi déboussolés. Ils foutent ça tout le monde.

Il faut que je me calme, que je saisisse les informations, faire le trie, j'ai fait la guerre, beaucoup trop. Tout le monde est désorienté, ils ont tous de longue tenu grise. Ce ne sont pas des dangers immédiats. À ma gauche un bâtiment, à droite une sorte barrière fermée. En face, un mur trop haut pour passer par-dessus. Derrière, oh merde, l'espace le vide à même pas deux mettre de moi. Par reflex, je recule dans la direction opposée.

Il y a un homme près du vide, il titube et tombe, il flotte bientôt mort dans le vide. Aucune technologie ne permet ça normalement. Ce n'est pas le premier à tomber, une vision d'effrois, des milliers de cadavres flottent sans vie.

Un bruit grave se fait entendre, par reflex, je me couche sur le sol, je suis trop formaté. Le portail fermé est ouvert. Je me dirige avec la masse de personne, passe le portail tourne et au bout d'un couloir la place principal de l'arche.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire L'ingenieur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0