Saleté de mouche verte !

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L’entrainement se déroulait très bien, moi et mon coéquipier étions en super forme.
Coups droits, revers, topspins, blocs, je ne m’étais pas défoulé autant depuis des semaines. J’avais cependant toujours le majeur qui venait accompagner l’index sur une des plaques de la raquette, un vieux défaut qui ne partait pas. Qu’importe, cela faisait plusieurs années que l’entraineur ne m’avait pas repris sur ma prise en main.

Enchainant exercices sur les diagonales et pivots - un de mes favoris - j’ai finalement pris conscience de la douleur au dos de ma main droite, celle avec laquelle je jouais. L’élancement s’intensifia, j’avais subitement l’impression d’avoir un cure-dent planté dans la chair.

Les lumières du gymnase au dessus de moi s’estompèrent et je me retrouvai alors plongé dans l’obscurité.
J’étais dans ma chambre, le réveil sur ma droite indiquait 3h54 du matin. Un bourdonnement siffla tout près de moi. C’était encore cette maudite mouche verte. Cette saloperie qui ne m’avait pas lâché de la soirée, à virevolter nerveusement près de ma tête, menaçant au moins à deux reprises de rentrer dans l’orifice d’une de mes oreilles. Elles aimaient particulièrement se poser sur mon bras et, pour peu que je ne les chasse d’un revers de la main dans la seconde qui suivait, lécher ma peau de leur langue recouverte d’acide.

C’était pas la première fois ni même la première année que j’avais affaire à elle, ma mère non plus d’ailleurs.

En cherchant sur internet, j’ai appris qu’il s’agissait sûrement d’une « Lucilia sericata ». Une de ces espèces de mouche qui joue un rôle très important dans l’élimination des cadavres, rapprochement on ne peut plus flatteur avec l’état avancé de fatigue dans lequel j’étais.

J'ai alors pris un livre puis j’ai commencé à donner des coups un peu au hasard pour occire la bête. Mais ma réactivité face à l’insecte était malheureusement loin d’égaler celle que j’avais dans mon rêve. J’ai finalement renoncé en entendant mon père bouger à l’étage, probablement réveillé par l’effondrement de la pille de livre qui se trouvait sur ma table de chevet.

Par 29°C de température ambiante, j’ai opté à contre-coeur pour ce que j'appelle la technique de la « couette moustiquaire » qui consistait à me recouvrir de la tête aux pieds pour éviter tout contact avec l’extérieur.

Après ça, j’ai mis pas mal de temps à me rendormir mais le résultat était là, je ne l’entendais plus.

Le lendemain matin, je ne fus pas mécontent de retrouver la mouche coincée dans une des toiles de l’araignée qui logeait près de ma fenêtre. Je crois bien que pour cette fois là, l’arthropode à huit pattes avait ainsi payé son loyer pour tout l’été.

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