Saint Valentin
Je me réveillais, le baume au coeur et le sourire aux lèvres. La Saint Valentin était enfin là. J'envoyais un message à mon amoureux pour le prévenir que j'étais réveillée, et que j'avais hâte d'être à ce soir. Nous avions prevu il y a quelque semaines de nous retrouver pour pouvoir passer la soirée ensemble. Cinéma, restaurant, et observation des étoiles et du clair de Lune était au programme du jour. Il n'était que neuf heure du matin, et je ne m'étonnais pas de ne pas recevoir de réponses immédiates. Je me levais, décidée à aller manger un bout et à prévoir ma tenue du soir. Je me devais d'être parfaite. Mon téléphone vibra. Ce n'étais rien qu'une notification qui m'indiquait qu'une amie avait publier une story. Je me laissais convaincre et passa plus de temps que voulu à regarder les démonstrations d'amour de mes proches et des célébrités que je suivais sur les réseaux sociaux.
Il était déjà midi, et je n'avais aucunes nouvelles de mon copain, et voir tant d'amour étalé partout, tout en étant seule n'arrangeait rien à mon moral.
Je passais le temps, grignotant ici et là, envoyant quelques messages un peu desesperé à Théo et m'éfforçant de sourire, malgré l'inquiètude qui montait.
Il était dix huit heures vingt, et je sortais de la salle de bain, habillée d'une robe rouge et des bijoux qu'il m'avait offert à notre anniversaire, quelques mois auparavant. Théo était censé arrivé d'ici dix minutes. Je stressais, tant par son absence, tant par l'idée de passer une soirée avec lui, quand bien même nous étions ensemble depuis déjà trois ans. J'avais toujours cette euphorie des premiers jours, et il me rendait plus heureuse que jamais. J'enfilais mes talons, achetés spécialement pour l'évenement, et me dirigeais dans mon entrée, prête à partir si j'entendais le klaxon de sa voiture résonner dans l'allée. Malgré les minutes, il n'arriva pas. Je finissais par l'appeller, à plusieurs reprises. La voix monotone et automatisée du répondeur était la seule qui me répondait. Je n'arrivais même pas à être en colère, tant j'étais angoissée.
Vingt et une heure trente, je sortais de la salle de bain, démaquillée et en pyjama. J'avais abandonnée notre programme et mes yeux brillaient de tristesse. Mon portable sonna, et le nom de Théo s'afficha sur l'écran. Les mains tremblantes, je prenais l'appel. Mon "âllo" sonna plus sec que je l'aurai voulu, et mon coeur se serra lorsque j'entendis non pas la voix de mon amoureux, mais celle de sa mère. D'abord serré, mon coeur se brisa entièrement lorsqu'elle commença à parler. Je ne comprenais pas tout sur le moment. Elle me parlait de peur, de Théo, de sang et d'hôpital. Je lui demandais de répeter, plusieurs fois. Rien ne changeait, son discours restait le même. Théo avait été renversé la veille au soir, par un chauffeur qui semblait lui être rentré dedans. Il avait été conduit à l'hôpital immédiatement, et, dépassés par les événements, personne ne m'avait contacté. Mes jambes cedèrent sous l'émotion et me retrouvait sur le sol, les joues humides, la voix cassée et les mains tremblantes.
Comment tout pouvait il déjà être terminé ?
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