La journée avait été longue, mais magnifique, faite de route, de paysages qui défiles et de petites escales. Faite de rires, de musique et de chansons en coeur. Dans leur cocon roulant, il leur semblait que rien ne pouvait les atteindre ; le monde les attendait, rempli de ses promesses et de ses merveilles. Après toutes les angoisses, les disputes, le travail et le rythme effréné du quotidien, ils avaient enfin su tourner le dos à une façon de vivre qui les rongeait de l'intérieur. Les jours n'étaient plus monotones et vides de sens. Chaque lever de soleil éclairait de nouvelles opportunités et un chemin vers de nouvelles expériences. Le temps leur semblait s'arrêter, les laisser respirer, exister.

Ce soir, ils avaient garé la roulotte sur une plage entourée de petites falaises. Le coucher de soleil enflammait le ciel alors que Marie s'affairait à installer des guirlandes sur le véhicule tandis que Charles préparait le feu. Une vingtaine de minutes plus tard, ils dégustaient du poisson en papillote accompagné de légumes cuits. Ils discutaient tantôt de tout et de rien, tantôt de leurs espoirs, de leurs rêves et même de leurs peurs. Ils leur semblaient ne pas s'être parlé ainsi depuis des années et ils se découvraient à nouveau.

La pénombre s'installa petit à petit, ils entendirent bientôt les criquets chanter dans le boisé plus loin et les lucioles joignirent ensuite leur lumière à celle des étoiles. Emmitouflés dans leurs couvertures, sur le pas de leur maison nomade, ils songèrent au passé et se dirent qu'ils ne regrettaient rien. Ils ne savaient de quoi allait être fait l'avenir et enfin, ils l'acceptaient.