Accomplissement

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Soixante cinq lunes sont passées depuis les début du Botaniste Sacré Zahir. Il est renommé et admiré par les deux peuples. Il a permis aux ZaÏra de retrouver une force disparue depuis des lunes.
Il considère Belly comme son adelphe et Gadja passe beaucoup de temps à explorer avec lui. Il ne s’est jamais senti autant entouré et n’a pas eu autant d'interactions sociales depuis l’enfance. Seulement, plus le temps passe et plus le vide se fait sentir en lui. Il a de plus de plus besoin de se connecter à la Terre pour se sentir vivant. Depuis une lune, il apprend à faire des greffes pour donner naissance à de nouvelles plantes. Gadja ne parvient pas à mettre en pratique les savoirs de sa mère et lui a demander de le faire. Belly s’occupe des productions d’hybride et Zahir fait leurs réinsertion dans l’écosystème. Les associations ne se font pas au hasard mais par les déséquilibres constatés par Maître Gadja en exploration. Ils maintiennent l’équilibre des lieux sacrés des Terres de Loïs.
Avec son instinct de la Terre, il s’est rendu compte que toutes les plantes n’avaient pas les mêmes fréquences. Une espèces est reliée au Mont Doïa, elle perdure en se divisant au niveau des racines et se régénères. Les spécimens ont des milliers de lunes et ne peuvent être prélever que lorsqu’elles se regénèrent dans le Lac Tipoo. Elles le fascinent mais ont une particularité qui l’intrigue, elles ne donnent pas de fleurs. Zahir veut greffer des têtes de Yue sur la base de cette plante mais son idée n’a pas été accepté par Maître Gadja.
Frustré et vexé par ce refus, il rejoint Belly dans la serre des bébés plantes. Iel s’affaire à préparer les bains de pierres lorsqu’il arrive.

- Zahir ! Je vous attendais pour énergiser les plantes. Vous allez être fière de notre dernière Yue. Elle est absolument sublime !

Belly remarque tout de suite le mécontentement de Zahir déjà penché sur les pierres au font de l’eau.

- Ah non ! Vous n’allez pas ramener cette mauvaise humeur dans la serre ! Vous savez pertinemment ce que cela provoque sur nos bébés plantes ! Allez donc faire un tour avec Gadja, cela vous changera les idées.

- Je viens de voir Gadja et elle s’oppose à toutes mes idées sous prétexte qu’elles ne servent pas la biodiversité ! Pourtant, je ne cherche qu’à améliorer nos superbes terres. Imagine si elles s’installent sur les terres arides ! Nous pourrions conquérir de nouveaux espaces…

- Je comprends pourquoi Gadja refuse mais je ne comprends pas pourquoi s’obstiner dans ce sens. Vous faites des merveilles et nous n’avons pas connu une flore aussi massive et forte.

- Justement ! Je m’ennuie. C’était si excitant de développer notre fonctionnement… Maintenant, je n’ai plus rien à faire.

- Et comment on énergise les plantes sans vous ? Comment on guérit les plantes blessées sans vous ? Même les conflits entre humains sont dissolus grâce à vous. Je ne vois pas comment vous pourriez être plus utile à notre communauté. Je n’ai jamais passé de si bons moments qu’à vos côtés… Sans vous je serai toujours obligé de faire les tâches les plus ingrates…

Belly perd espoir et comprends que la frustration de Zahir ne passera pas avec un discours comme toutes les autres fois où le doute l’a assailli. Il regarde autour de lui pour s’assurer de ne pas être entendu et s’adresse à Belly.

- Tu penses pouvoir garder un secret Belly ?

Iel se rapproche de lui, l’œil pétillant déjà excité.e à l’idée d’entendre ce fameux secret et lui sourit.

- Bien sûr que je peux garder votre secret !

- Pour commencer, j’aimerai que tu arrêtes de me vouvoyer. D’accord ?

- Entendu.

- Nous allons faire la greffe dont je te parle depuis des mois. Sans Gadja.

Zahir prends une pause affirmé et fière en disant ses mots. Belly n’est pas tout à fait convaincu par cette élan de liberté… Il se recule, baisse la tête et bégaye des mots que Zahir ne comprends pas.

- Je sais que tu aimes Gadja de tout ton cœur même si tu montres le contraire Belly. J’ai besoin de toi pour la greffe, je ne peux pas le faire seul. J’ai confiance en toi, en ton instinct… et ton savoir.

- Je ne sais pas… Je ne suis pas prêt à trahir Gadja…

- As-tu déjà vu des Miolys, Belly ?

- Des… Miolys ? Vous… Tu sais très bien que je ne suis jamais allé au Lac Tipoo !

Iel est mécontent de penser à la frustration de ne toujours pas être allé.e au-delà de la Vallée d’Osis. Il pense à Gadja, à son intransigeance à son égard. La frustration monte et iel aperçoit du coin de l’œil le sourire revenu sur le visage de Zahir.

- Tu joues avec mes émotions Zahir ! Tu exagères ! De toute façon, Gadja n’acceptera jamais que je vienne. Ton plan échoue avant même d’avoir commencé… Tu ne devrais pas insister.

- Si je parviens à la convaincre. Je peux compter sur toi ?

Iel persuadé.e de ne prendre aucun risque acquiesce de la tête et quitte la serre sans se retourner, encore retourné par toutes ses émotions. Zahir termine la journée de travail puis se rend chez Gadja. Dès qu’ils le peuvent, ils se réunissent pour manger ensemble et leur relation est semblable à celle de frère et sœur. Gadja a vu sa maison se transformer au fur et à mesure du temps. La présence de Zahir dans sa vie lui a permis de passer plus de moments en dehors de ses responsabilités. Elle a rendu sa maison plus chaleureuse et apaisante pour passer de bons moments avec lui. Il entre et s’installe comme à son habitude dans le creux d’une racine, elle dépose les verres devant eux et s’assoit à son tour.

- Tu ne m’en veux plus pour tout à l’heure ?

- Non. Je sais que tu as raison de me retenir dans mes élans trop fous…

- Hum… J’ai tout de même l’impression que tu as une idée derrière la tête.

- Tu n’as pas tort… Te souviens-tu de notre voyage initiatif ?

- Bien sûr Zahir… Ce n’était pas de tout repos au départ…

- C’est vrai… Mais nous avons su nous ouvrir l’un à l’autre et tu as été une très grande pédagogue… Tu m’as permis de connaître cette vie… Paisible et productive.

- Où veux-tu en venir ?

- Je pense que Belly fait des progrès de plus en plus grand chaque jour. Pourquoi l’empêches-tu encore de faire son propre voyage ?

Gadja croise les bras et sent le rouge monter à ses joues. Zahir comprends instantanément.

- Tu as peur qu’iel soit plus puissant.e que toi ?

- Arrgh ! Tu m’énerves à toujours tout lire sur mon visage ! Ce n’est pas aussi bateau que cela mais je ne suis pas sûre de pouvoir comprendre et contrôler son instinct… C’était déjà difficile avec le tiens…

Elle se tourne vers Zahir l’air étonnée et comprends pourquoi il lui parle de Belly. Elle se rapproche à quelques centimètres de son visage, rouge de colère cette fois.

- Que crois-tu faire de plus que moi Zahir ?

- Calme toi tout de suite Gadja. Ne me dit pas que tu fais aussi la compétition avec mes capacités de pédagogue ?

- Très bien ! Tu veux le prendre comme ça. Dès demain, je ne veux plus vous voir au village. Tu penses pouvoir faire mon travail sans entrainement, très bien !

Elle rejoint la porte de la maison et la pointe du bras, en rage face à cette affront de Zahir. Il sort de la maison sans lui dire un mot et se rends directement chez Belly pour lui annoncer. Surpris mais contraint de son engagement, il se prépare pour le grand départ.
Le voyage commence par une nuit dans la vallée d’Osis, contourne la forêt Borjo pour rejoindre le Lac Tipoo plus rapidement. Ils s’installent pour de longues nuits à observer plusieurs passages de plantes mais surtout celles des Yues et des Miolys.

- J’arrive pas à croire que je suis ici. C’est absolument sublime de pouvoir voir toutes ses plantes de si près et participer à l’enrichissement de nos connaissance. Je suis fasciné.e.

- Je suis très heureux de faire ce voyage avec toi Belly. A la tombée de la lune, nous allons descendre nous cacher proche de l’eau. Quand les Miolys arriveront, j’irai dans l’eau pour prélever un spécimen. Tu attendras sur le rivage pour récupérer le prélèvement et le sécurisé. Une fois chose faite, tu ne réfléchi pas une seconde et remontes dans la cabane. C’est compris ?

- Compris ! Je ne vais pas te décevoir Zahir… Merci de me faire confiance… Mais comment vas-tu t’y prendre ?

- Les racines externes permettent à la plante de se déplacer, celles internes ne sont pas complètement développées et remplaceront les externes trop abimées par le temps. Lorsque je serai dans l’eau, mon instinct me permettra de garder des repères. Il faut que je me glisse entre les racines externes pour faire le prélèvement.

- Que vas-tu faire de sa plaie ?

- J’ai préparé un mélange parfait pour l’aider à cicatriser. Regarde, c’est une pâte facile à appliquer et qui ne se mélange pas dans l’eau. Nous avons assez discuté, mangeons pour être en forme. L’heure approche.

Iels mangent ensemble et descende de la cabane pour se poster sur la berge. Derrière les gros buissons très feuillus, Belly écoute attentivement les sons de la forêt pendant que Zahir se met en méditation pour rester stable et aiguisé son instinct. La lune monte peu à peu dans le ciel et éclaire la surface très calme de l’eau. Le vent se lève et fait scintiller les

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