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Pierrot

J'ai plus de bras, j'ai planté une dizaine de piquets pendant que futur beau papa plantait les autres, tous les autres... une petite centaine. J'ai plus de bras et plus d'ongles au pouce de la main gauche, il me l'avait dit, pourtant.

Le premier coup, c'est comme si tu caressais une femme, le second plus fort, au troisième tu vérifies que le piquet est bien droit et tu n'oublies pas d'enlever ta main... et bien entendu, j'ai oublié. Il a rigolé, comme à son habitude il m'a claqué l'épaule, je n'étais pas bon sur mes appuis, j'ai terminé le nez dans une taupinière.

Il m'a dit, en se marrant comme une baleine :

  • Quand tu auras perdu trois ou quatre ongles et que tu auras eu deux ou trois échardes dans la paume de la main, tu sauras planter des piquets droits, en attendant tu as une jolie voix quand tu cries !
    Ainsi la matinée se termina sans événements majeurs, il se mit dans la tête de m'apprendre le maniement du tracteur, conduire droit ça je savais faire... mais reculer avec une remorque au cul tout en surveillant la fourche à l'avant... ça, c'est plus compliqué. J'ai rajouté une bosse ou deux à la remorque.

Cet après-midi, il me montrera le maniement de la tronçonneuse... si l’on a le temps, on ira voir s'il y a des cèpes, c'est un peu sec d'après lui, mais avec la petite pluie qu'il y a eu l'autre jour, il est passionné de météo aussi, il me montre au passage sa mini station météo... il m'explique encore des trucs, mais un grognement de mon ventre me fait perdre le fil de son récit.

  • ... Tiens v’là les miss qui reviennent de la bronzette...

Je me retourne, effectivement elles ont sorti leur plus beau sourire juste pour moi, finalement c'est pas mal la campagne. Je ne me verrais pas y faire ma vie, mais deux trois jours...

  • Tu sais Pierrot, la c'est pour de la rigolade tout ça, tout ce que j'ai, si j'étais gamin, je ne pourrais pas en vivre, mon exploitation est trop petite. Heureusement, il y a le Dédé qui est plus tout jeune, il voudrait céder son exploitation, parait-il, pour une bouchée de pain, tu parle, radin comme il est.. C'est un petit gars comme toi qu'il faudrait pour ça, au début ça suffirait, il n'a qu'une centaine de broutards et deux douzaines d'hectares de foin, plus dix de céréale bien entendu, juste pour les bêtes. Je dis ça comme ça, mais je trouve que tu ne t'es pas trop mal défendu... Surtout ma fille à l'air heureuse avec toi, je ne te dis pas tous les cons qu'elle s'est enfilés avant toi. .


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