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Pierrot
C’est, vrai ça quoi ! Il sont tous sympas dans cette famille, ils sont généreux, ils donneraient leurs chemises pour un étranger. Ils préteraient leurs outils, leurs masses et leurs tronçoneuses, mais question respect de l’intimité des autres…
Et puis, ils ne parlent pas, ils crient. Ça change de ma famille, chez nous, nous étions trop pudiques, tellement pudique, qu’il y avait des mots pratiquement tabous dans notre maison, je n’y ai jamais entendu le mot Amour. Je n’ai jamais entendu personne conjuguer le verbe aimer. Ils ne s’enguelaient jamais mes parents, ils se sont séparés c’est tout, sans cris, sans heurts, sans larmes…
Par contre, ici c’est vivant, presque trop !
Je ne le pensais pas tout à l’heure lorsque j’ai dit que je voulais quitter ce lieu, prendre le train , retourner à Paris ou rien ne m’attend, à part une famille en miette qui n’a jamais existé, des amis fantoches et insipides qui n’ont jamais comptés pour moi, un travail ininteressant à l’extréme que je bazarderais volontiers, même s’il nourrit bien son bonhomme. Ici, j’ai enfin trouvé ce que je cherchais depuis toujours, une famille, même si ce n’est pas la mienne, enfin pas encore, un terroir, même si je n’ai jamais vraiment su ce que ce mot voulait dire vraiment. Un bled, comme disent les africains, le pays de leur racine, même si ce ne sont pas les miennes de racines. Les miennes je ne sais pas d’ou elles sont, ce ne sont pas le genre de chose dont on parlait à la maison quand j’étais gamin, j’aurais du leur demander, je ne savais pas à l’époque que ça aurait pu être interessant de connaître ses origines. Je le leur redemanderai un jour, enfin, si j’arrive à renouer avec cette mére qui m’a lachement abandonnée et ce pére qui n’a rien fait pour me retenir...
Pendant que je me rase… oui je préfére me raser le matin quand je suis seul chez moi, mais la je profite de ces minutes de silence relatif, je les entend rire et chanter en bas dans leur grande piece de vie. Je sais que je vais les rejoindre tout à l’heure, mais je prend mon temps, je me bichone, je prend soin de moi…
oui, je disais pendant que je me rase, je sens que quelqu’un ou quelqu’une essaie d’entrer dans cette salle d’eau gigantesque dont la porte ne ferme plus à clé. Je n’ai pas besoin de dire entrer puisque je la sens déjà derriére moi ma Loulouttre. Sa main chaude caresse mon dos nu, mes cuisses recouvertes par un jean trop grand pour moi, elle ne parle pas, je lui en suis gré, j’aime bien moi, ces moments de silence. Une de ses mains titille un de mes tétons tandis que l’autre plus aventureuse fouille je ne sais quoi, sous la ceinture bien évidemment. Elle me l’avait dit tout à l’heure que le grand air ça lui donnait faim. J’avais bien compris que ce n’était pas que de nourriture dont elle parlait. Je pose mon rasoir, j’ai trop peur de me couper… je finirais le rasage plus tard, la barbe peut attendre. Je ferme les yeux, je me laisse aller.
Je lui demande de bloquer la porte, je ne voudrais pas être surpris, par le restant de la famille pendant que…
elle vérouille la porte sans dire un mot, tiens il marche alors le verrou ?
Je n’ai pas ouvert les yeux, ses mains me manquent déjà, elles sont de retour, elle me poussent, me palpent, me malménent, j’adore ça, je sens mon, enfin, vous avez compris, je ne vous fait pas de dessin. Goulument elle m’embrasse, ses lêvres ont le goût de fruit, pêche, il me semble. C’ est drole elle avait la bouche qui sentait la pomme ce matin. Elle a changé de parfum, rooo, elle a du chipper celui à sa sœur…
Je me laisse aller, c’est si bon, je sens ses fesses sur mon ventre, bon n’insistez pas, je ne dirais rien de plus… c’est si bon…
Alors que j’entend ses petits rales, c’est drole, je ne l’ai jamais entendue feuler de cette façon… j’ ai encore des choses à découvrir de cette femme, je n’ouvre toujours pas les yeux… je suis ailleurs à dix milles kilométres d’ici… je pense, enfin j’essai de me rappeller notre toute premiére rencontre sur cette plage gorgée de soleil, sur une ile enchanteresse des antilles dont je n’oublierais jamais le nom. Et je la rejoins !
-Pierrot, ça va, c’est quoi ce cri, tu va bien ?
Je vais pour répondre, me ravise, Loulouttre pourquoi cette question, bien sur que ça va… je réalise que cette voix ne provient pas de cette salle de bain, mais de plus loin, d’en bas du salon
Oh putain j’ouvre les yeux d’un coup, la descente sur terre est brutale, qu’il est dur cet atterissage, comme la fin de nos premiéres vacances à la Martinique il y a deux ans déjà, lorsque l’avion se posat sur le tarmak parisien, en plein mois de décembre. Quand nous sommes passés de l’été torride brulant à l’hiver francilien triste gris humide le temps d’un vol, en quelques heures.
La petite sœur, elle m’a bien eu. Je ne vais pas me plaindre,c’est ce que je voulais moi aussi, mais pas ici, pas comme ça.
Elle s’est écartée aprés avoir écrasée sa bouche trempée sur mes lêvres d’un baiser brulant qui parait sincére. Elle me chuchotta dans l’oreille avant de fuir comme une ombre :
- Merci, Pierrot, c’était magique, j’ai rarement joui comme ça…
Alors que je contemplais ces jolies fesses qui s’enfuyaient, j’entendais des pas lourds qui montaient les escaliers en bois d’un pas nerveux. Mon machin pendait flasque, lamentable, il fallait que je réagisse, et vite !
Ma loulouttre fondrait sur moi dans trois deux un …
-ça va mon Pierrot, tu as l’air tout drole ?
Alors que je cherchais une réponse convenable, je la vis fondre dans mes bras et m’enlacer tendrement. Je sentais mes larmes qui coulaient malgré moi, je l’aimais, c’était une telle évidence, je remerciait le ciel, elles ne s’étaient pas rencontrée en haut de l’escalier, c’était un miracle. Moi maintenant pour une raison que je ne m’expliquait pas je sanglotais maintenant sur l’épaule de celle que j’aimais comme un fou… alors que je venais de jouir au fin fond des fesses a sa sœur !
Suis-je un salaud ?
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