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Loulouttre
Alors que j’étais, dans la salle commune avec mes chers parents. Que nous dégustions en apéro leur délicieux vin de noix, maison, bien évidemment, en grignotant des amuses gueules à base de cochonaille J’entendis un bruit, provenant de l’étage, comme s’il s’était agi d’un cri d’extase.
Je devais rêver, Pierrot était tous seul dans la salle de bain . Enfin, normalement.
Alors que je me coupais une nouvelle tranche de ce délicieux saucisson aux noisettes, j’entendis encore mon homme crier. Putain, ma sœur n’était pas dans le séjour avec nous, elle avait pretextée une migraine cette garce, j’en étais certaine désormais, cette, cette… il n’y avait aucuns mots pour décrire mes réflexions en général et ce que je pensais d’elle en particulier.
Je lui demandais si ça allait, ( oui j'ai la voix qui porte quand je suis inquiéte ) et n’obtenant aucune réponse, bien entendu, suis-je donc si bête, pourquoi aurait il répondu. Etais je donc si conne que ça, n’avais je donc pas vu leur manége ?
Je montais les escaliers quatre à quatre et entrais en trombe dans la salle d’eau. Il était seul, avais -je donc révé ce bruit insolite, avait il eu un malaise, ou alors étais-ce un cri d’extase digne d’un collégien découvrant les plaisirs des jeux manuels solitaires ?
Je trouvais mon Pierrot bizzare, hagard, mal à l’aise, complétement nu à moitié barbouillé de mousse à raser. Quelque chose ne tournait pas rond, bien évidemment, mais quoi ?
Ne sachant que faire ni que penser, je le pris dans mes bras. Sa réaction me surpris, il éclata en sanglots contre ma poitrine.
Il était fatigué mon Pierrot voila tout, nous ne nous étions pas reposés, ces derniers temps et surtout il devait avoir eu sa dose d’émotions. Je le serrais encore plus fort, contre moi, je trouvais cela mignon moi, un gaillard de sa trempe qui explosait dans les bras de sa belle a la moindre contrariété.
Je me sentais nulle , j’avais pensé au pire ! Je le savais maintenant, j’aurais dû m’en douter, Pierrot était un mec bien, je n’avais pas à craindre le pire. Ma petite sœur était une sale morveuse qui aurait mérité une bonne leçon, mais je n’avais rien à craindre de mon chéri, il serait capable de la repousser si elle s’approchait trop prés de lui, ma jalousie maladive, il fallait que je la range dans mes profondeurs, avec les autres peurs.
Ils avaient raisons les psy que j’avaient vu, juste aprés le départ de Marc, le connard qui avait emporté la plus grosse partie de mon coeur avec lui, quand il m ‘avait trahi. La jalousie n’était qu’une maladie qui dénotait d’un manque de confiance en soi
Toute contre lui, lui caressant le dos les épaules, alors qu’il était secoué de soubressauts je le laissait pleurer tout son saoul. Ensuite je l’aidais à finir de se raser, a s’habiller, je faillis m’exclaffer quand je le vis ainsi attifé d’un pantalon trop grand, d’une chemise trop vaste qui baillait au niveau des épaules et du ventre.
Demain nous prendrons notre journée comme nous nous le sommes promis, je l’écouterais, je crois que je ne l’ai pas assez écouté ces derniers temps.
Alors que je l’accompagnait, lui donnant le bras pour le soutenir et surtout pour lui montrer mon attachement, je croisais Marjory qui ne semblait plus avoir la migraine. Elle me demanda comment allait Pierrot. J’aurais du lui répondre qu’elle devrait aller se faire voir chez les Héllenes avec ses amis grecs.
J’avais été inquiéte que cette Diane de pacotille chasse sur mes terres le même gibier que moi, je la savais inoffensive maintenant, elle n’interessait pas mon chevalier blanc. Je n'aurais plus peur d'elle désormais, je la laissait, faire, elle voulait donc prendre le bras de mon amoureux, se frotter contre lui... grand bien lui fasse.
C’est encadré par deux jeunes et jolies filles que mon homme qui souriait maintenant fit une entrée remarquable et remarquée à table. Mon père hilare l’aceuillit prés de lui et lui proposat un vin de noix. Sans attendre la réponse il lui en versa une généreuse rasade dans le verre.
Ce soir, nous partagerons la vie de famille et le repas en commun demain, nous prendrons notre destinée en mains. Loin de cette famille aimante, mais envahissante je lui demanderais quels sont ses plans, ses désirs, je saurais l’écouter, je saurais rester à ma place, celle de la femme aimante qui laisse son mari mener la barque du ménage et qui l’accompagne dans ses choix à lui.
À table, avec ces gens que j’aimais plus que tout, je me sentais mieux que bien, Je faisait les gros yeux à mon pére, cet ogre fantastique qui avait été longtemps mon héros, il faisait boire mon pierrot plus que de raison, il souhaitait sans doute, qu’il remplisse convenablement sa chemise. Je riais, heureuse, j’avais un nouvel héros désormais, mon homme que je dévorais des yeux.
J’aurais du me méfier, une autre aussi le dévorait du regard, elle n’était peut être pas si inoffensive que ça finalement. Mais ce soir je m’en fichais, j’avais de la merde dans les yeux, de la peau de saucisson et j’étais heureuse.
Vous connaissez la chanson, non* ?
* Il s'agit de la chanson de Bernard Lama
je suis content, j'suis cocu , mais... content !
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