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Pierrot
J’ espére, qu’il ne va pas encore me foutre le cul sur un tracteur, me mettre une fourche ou une tronçoneuse dans les mains… Sinon je me casse !
Aî ! Ça ne commence pas bien, il me prend par les épaules et m’appelle mon petit Pierrot, je n’aime pas trop ça !
Ah mais, je ne connaissait pas cet endroit encore, un autre hangar, plus petit que les autres celui la. Il me demande de me retourner pendant qu’il compose le code confidentiel. Ici me dit-Il, c’est le Graal de l’exploitant agricole moderne, seul les VIP ont le droit d’y rentrer, les copains du syndicat, la vétérinaire et la conseiller finançiére. Les emmerdeurs du fisc, il restent à l’extérieur, comme les fonctionaires du ministére de l’agriculture… sauf si elles sont jolies et court vétues, bien entendu !
Dans un coin s’étalent des bidons ornés d’une tête de mort, une cuve à mazout et des sacs de céréales bleues ou roses au fond de la piéce, entre un ordinateur dernier cri, des classeurs énormes, un GPS et une cabine de de vidéo surveillance, un immense canapé italien s’étale...jouxtant un bar.
Il me sert un cognac vingt ans d’age et me demande de m’installer confortablement.
- Ici mon petit, C’est le QG de toutes les grandes batailles, un paysan qui laboure connement à longueur de journée tout en gavant ses bêtes de foin n’aurait rien compris à la vie s’il n’avait pas une salle de repos dernier cri. Mais ne t’inquiete pas, je t’apprendrais tous les rouages du métier. Pour l’instant, je voudrais juste te mettre en garde, conseil d’ami gratuit ! Tu plais grandement à ma fille, c’est visiblement partagé, j’en suis très heureux. Mais, je te l’ai déjà dit, moi, je n’aime pas les broutards, ou alors si, je les aime avec des flageolets autour. Si tu continue à te comporter comme cela avec mes filles, tu va te faire plumer comme un coq faisan lors de l’ouverture de la chasse, mon pauvre. Tu as remis à sa place la petite, c’est très bien, je me demandais quand tu allais enfin le faire, je me desespérais. Oh elle joue avec toi, laisse la jouer. Si elle boude, laisse la bouder. Tu en as bien assez de ma libellule, elle a son carafon elle aussi, ne la laisse pas te marcher sur les pieds. Montre lui que t’es un mec et tout ira bien.
Rooo, cette conception du patriarcat, qu’elle était donc démodée, mais, chut ! Ne le dites à personne, là dans ce bureau bunker... Oups, j'ai failli trop parler. Ce qui s'est dit dans le bunker, doit rester dans le bunker.
Mais il était fichtrement bon ce cognac, je commence à bien m'entendre avec le beau pére moi !
Chuuut, il ne faut pas le dire ma Louloutre, je crois qu'on va être heureux ici.
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