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Pierrot
Ouf, cette aprés midi est enfin terminée, je n’en pouvais plus moi de ces tracteurs super luxueux, de ces charrues surpuissantes, de ces semoirs doubles flux.. j’ai serré des paluches à un tas de gens très utiles pour ma future évolution profféssionelle… même ici à la campagne ils utilisent des mots valises et des phrases creuses maintenant. Les mêmes technocrates qui ont pourris le monde citadin que je ne supporte plus, sont en train de détruire le monde agricole.
Pour moi un paysan, c’est un gars qui ramasse la salade qu’il consommera à midi, qui distribue du maîs aux poules pour qu’elles donnent des œufs de qualité. Oui, c’est un petit peu ça , et beaucoup d’autre chose.
A certain moment de la journée, je me suis pris pour le président Chirac au salon de l’agriculture… et l’alcool que j’ai ingurgité… j’ai essayé leur café, d’abord, souvent ils y foutent de la gnolle dedans mais souvent il est tellement sérré, que le tramway parisien à l’heure de pointe, apparaît fluide à coté !
Et puis… on était entre mecs, males Alphas de plus de quarante ans, bien entendu. Un exploitant agricole du nord du département était accompagné de sa fille, c’était la seule meuf que j’ai vue de l’aprés-midi. La fille devait avoir autour des 25 ans, elle suivait son pére comme un toutou, elle était mignone, un peu forte mais migonne, je l’ai lu dans ses yeux j’avais l’air d’être à son goût. Elle me matait… son pére était lourd autant que ses congénaires, il a fait une allusion salace en rapport à mon physique présumé qui les as tous fait rire, la fille y compris .
- Oh Dagobert ! As t’il dit à mon beau pére, tu nous présente ton futur gendre, dis lui de faire attention à ma fille, c’est elle qui choisit les taurillon à la foire d’automne, d’un coup d’oeuil elle remarque s’il sera un bon reproducteur ou non, elle n’hésite jamais à tater les bourses
J’ai fait semblant de rire, la bienséance aurait voulu que je sorte une cochonnerie plus grosse encore, mais je trouvais que cette saillie verbale était déjà assez haute en couleur comme cela !
J’ai eu droit cependant à ma claque dans le dos, que j’avais vu venir, heureusement pour moi sinon j’en aurais été destabilisé.
Enfin l’aprés-midi avait pris fin. Je n’en étais pas mécontent, Je m’apprettais à passer une soirée en tête à tête avec ma chérie… mais elle était fatiguée, elle a préférée aller se coucher plus tot… Je pressentais qu’elle s’était prise le bec avec sa mère, j’essayais d’en savoir plus, elle m’envoya sur les roses vertement, sans que je comprenne vraiment pourquoi. J’insistais, elle finit par me répondre
- Tu sens le vieux male Alpha mangeur de viande et buveur d’alcool à plein nez, c’est pour oublier cette sorte de male que j’ai fui à Paris… rooo, tu n’y est pour rien mon chéri, tu as du passer une journée épouvantable toi aussi… laisse moi me reposer, s’il te plait ce soir, demain ça ira mieux… 12 part de cacke au citron, 25 cockie’s au chocolat et dix thés à la bergamotte m’on flingués le bide et la véssie, je ne te parles même pas de toutes ces conversations extrémmement intéressantes, mais ennuyeuses à mourir… je ne rêve que de dormir cette nuit… on débrieféra demain mon Pierrot
Elle me pris brievement dans ses bras, pour écraser un baiser mou et baveux sur mon museau avant de rajouter
- Si tu n’as pas sommeil, va te promener un peu, il y a de chouettes sentiers dans le coin, quand tu rentreras dans le lit, n’oublie pas de bien te laver, tu sens le taurillon de la foire agricole à plein nez… bisous mon chéri.
Effectivement, je n’avais pas sommeil, mais je me sentais lourd de tout cet alcool que j’avais ingurgité et de toute cette cochonaille que j’avais boulotté… je vous le disais, dans cinq ans je ressemblerais au Député de Tulle, le mari de Julie .
***
Le coucher de soleil était magnifique, de là où j’étais assis j’avais une vue dégagée sur les villages aux toits de tuiles rouges de Gouzon et de la Celle, je me sentais enfin bien.
Oui, à condition de piloter moi même mon avenir professionnel, je pouvais penser avoir un avenir ici. Ces verts prés à perte de vue, ces forêts de coniféres de feuillus où devaient pousser des cépes l’automne venu. Tout ça, ça me parlait, ma famille que je connaissait mal devait venir d’un coin comme ça, en tout cas, vivre ici, m’apparaissait comme une évidence. Oui à condition de faire les choses à ma façon et à la façon de ma Louloutre, on pourrait avoir un avenir ici… on en parlera demain, pour l’instant, je me laissait bercer par cette douce torpeur d’une fin de journée estivale en faisant le vide dans ma tête.
C’est drole, jusqu’à ce matin je pensais que John Deere était un célébre cow boy de l’ouest américain. Alors que fermant les yeux j’aurais pu m’endormir sur se banc, un tonitruant
- Bonne soirée, me tira de ma torpeur.
Marjo… elle ne boudait apparement plus, elle affichait un sourire… animal ! Elle avait le regard du fauve qui a longtemps traqué sa proie et se pourléche les babines. La fin de la traque semblait terminée pour elle !
Le petit broutard était là, a portée de crocs et de griffes, sans protections… avant de bondir sur sa proie, c’est à dire moi elle feula:
- Tu n’as pas été gentil ce matin avec moi, si en te trainant à mes pieds tu quémande des excuses, peut être te les accorderais-je !
- Euh !
J’étais à nouveau cet aprés midi, face à tous ces vieux beaufs qui ricanaient à leurs blagues stupides… la seule fille du groupe, une charmante blonde aux joues rouges… me matait comme un taurillon…
Comme le taurillon, en question je sentais un gros afflux sanguin qui descendait dans mon bas ventre !
J’avais fermé les yeux, j’entendais qu’on me parlait, je sentais une main qui testait mon entre -jambe… serais -je un bon reproducteur ?
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