Ô Vie, ô Vie, devant ces retrouvailles,
Dans la chair de tes entrailles,
Quel tendre lyrisme ou symbole
Pourrait défier la douce Mort ?
De quel chuchot, de quelle parole
As-tu pris forme sans formole ?
Et quel monde, et quel tort
T’a mené à ton triste sort ?
Quel malheur, quel calvaire
A fait de toi un tortionnaire ?
Et quand tu eus terminé,
Quelle plaie as-tu laissée ?
Quelle vision ? Quelle vision ?
Quand as-tu été légion ?
Et quel amour ? Quel esprit, quelle âme
A pu rompre cet amalgame ?
Sous un dédale de décombres
Que tu as créé de bon nombre,
Est-elle si heureuse que ça ?
Celle qui n’attend que ton trépas ?
Ô Vie, ô Vie, devant ces retrouvailles,
Dans la chair de tes entrailles :
Quel tendre lyrisme ou symbole
Oserait défier cette douce Mort ?