Se trouver au centre du péristyle du Tholos, au pied des Phédriades, entouré des monts du Parnasse, quelques 2800 ans après la fondation de ce sanctuaire à l'origine de la Grèce éternelle, voué au culte d'Apollon-Python, dieu du rayonnement et de la connaissance, mon cœur bat très fort comme celui de chacun de ces merveilleux athlètes qui gravirent le site jusqu'au stade à ces instants élevés des Jeux pythiques...

Omphalos… centre du monde... Pythie… vestale prêtresse au service de l'Oracle... vestiges doriques, en fûts colossaux de marbre ivoirin, dressés, épars, du temple de Phoebus… Trésors aux merveilleuses colonnes ioniques, Aurige altier aux yeux de braises sur son char de feu, dirigeant quatre chevaux fougueux... monts escarpés au-dessus de gouffres sans fond, Ésope précité y devisant ses fables, crêtes hérissées du Parnasse, tout ici, nous plonge aux origines de l'humanité, en passe de se déifier.

Paix et tumultes, immobilismes et mouvements, prières, danses et sports, âmes et corps, esprits et matières, en si vigoureuses polarités, se rencontrent dans ce creuset du monde, y forgent des sanctuaires, y sculptent le ciel, y terrassent les reliefs, y dynamisent les peuples, y fécondent leurs créations, y transcendent leurs œuvres, y subliment leurs prières, y accordent ou refusent leurs vœux d’hégémonie, y régissent leurs destins grands et petits...

Lumières du temps, feux des espaces, scintillements des esprits, ciel et terre se rejoignent précédant l'horizon, la volonté devient pensée et la pensée volonté, reste ce sentiment puissant du Beau uni au Juste, cela fait de Delphes un pivot de l’Évolution autour duquel tournent les siècles d'élaborations et de constructions nées sous le regard des étoiles.

Je reste coi, béat, enchanté, ravi... niais à force de plaisirs, ivre du trop plein des grâces délivrées par ce Haut Lieu...

Tels souvenirs grandioses, impérissables, encore chauds, me restent d'un voyage inoubliable, d'un baiser ardent fait au monde se civilisant au nom des dieux sanctifiés par des hommes et des femmes épris des beautés de cette Grèce des Arts, de cette Grèce berceau de notre culture, terre des aèdes, des philosophes, des héros intrépides et immortels, des dieux capricieux à en devenir trop humains et des grands conquérants porteurs de civilisations.

Delphes aux sublimes rayonnements, ce sont des Français – EfA – qui ont mis à jour ces racines du ciel, révélant au monde ton indicible beauté !...