ZIOUT !

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ZIOUT !

À nouveau ce bruit ! Je me réveille une nouvelle fois en sursaut. Mais… qu’est-ce-que je fais au lit ? J’étais au beau milieu d’une réflexion intense, quel gâchis !

- Heureuse de vous revoir, John. Fait une voix que j’ai déjà entendue.

La femme de tout à l’heure est assise sur une chaise face à mon lit. Cette fois, sa tête est entièrement découverte, laissant apercevoir sa chevelure blonde et ses tâches de rousseur. Une vraie beauté ! Elle tient quelque chose dans sa main droite qui me fait penser à une sorte de bloc-notes. De mauvaise humeur suite à ce réveil brutal, je maugrée d’un ton désagréable:

- Bon dieu de merde ! On vous a jamais appris à frapper ?

- Veuillez m’excuser de vous avoir effrayé tout à l’heure, je n’ai pas tout à fait l’habitude de ce genre de chose. Je débute, voyez-vous. Dit-elle d’une petite voix en baissant les yeux.

Sa timidité la rend extraordinairement mignonne. Mignonne ou pas, je reste désagréable :

- Je vous ferai remarquer que moi non plus je n’ai pas l’habitude de ce genre de situation ! Allez-vous enfin m’expliquer ce qu’il se passe ici ?

Une silence suit ma question.

- Très bien, John, je vais tout vous expliquer…

Une explication plus tard

- Quoi ?! M’exclamé-je. Ce n’est pas possible !

- J’ai réagi comme vous la première fois que le docteur Jokis m’en a parlé, mais je vous assure que je vous ai dit la vérité, toute la vérité.

D’un bond, je sors du lit. Je ne peux pas rester calmement couché à entendre des sornettes pareilles ! Salaud de docteur Jokis de mes deux, je viens te trouver. D’un pas décidé, je fonce vers la porte coulissante.

BAM !

- Mon dieu ! Vous allez bien John ?

Merde… J’étais sûr que la porte s’ouvrirait. Voulant ne pas paraitre trop ridicule devant la belle demoiselle, j’arrive à articuler malgré ma douleur :

- Oui, tout va bien.

La porte utilise un système de reconnaissance faciale. Lance-t-elle de sa chaise. Vous ne pourrez pas sortir sans mon autorisation.

Péniblement, je me relève et retourne m’asseoir sur le lit. J’ai la tête qui tourne, mes yeux ont des difficultés à rester ouverts comme si j’avais un peu abusé de la bouteille.

- Laissez.. Laissez-moi sortir… balbutié-je.

Elle se lève, me regarde avec compassion et dit :

- Reposez-vous, John. Nous verrons cela demain.

- Atten.. Attendez…

ZIOUT!

Elle est partie. La tête lourde, je ne tarde pas à tomber dans les bras de Morphée.

Mon sommeil est agité par un curieux rêve dans lequel un groupe de scientifiques, dirigé par un certain docteur Jokis, m’a enlevé à bord d’un vaisseau spatial nommé L’Arche afin de me sauver d’une mort certaine car je suis le dernier espoir de l’humanité.

- John ? Vous m’entendez ?

A moitié endormi, l’esprit embrumé, je ne reconnais pas tout de suite la personne qui se tient souriante au-dessus de moi. Tiens c’est marrant, elle ressemble drôlement à la psychologue de mon rêve, en plus jolie même. Une minute… Mais c’est la psychologue de mon rêve ! Par un réflexe instinctif, je tente de fuir et me retrouve vite par terre, emmêlé dans ma couverture.

- Ce n’était donc pas un rêve… murmuré-je pour moi-même.

- Bon dieu John, pourquoi êtes-vous toujours par terre ? Fait ironiquement une voix grave d’homme.

Je redresse la tête et découvre mon nouvel interlocuteur quand Cisa s’écarte. C’est un grand homme en blouse blanche, à la mine sérieuse et au teint pâle qui le fait un peu ressembler à un fantôme de docteur. Il porte des lunettes rectangulaires qui ne font que renforcer le carré que forme sa tête.

- Vous êtes le docteur Jokis, c’est bien cela ? Hasardé-je.

- Lui-même, en chair et en os ! Hahaha ! Pardon de ne pas avoir pu me libérer plus tôt pour venir vous voir, mais j’avais du boulot par-dessus la tête. Enfin bref, je suis là maintenant et c’est cela qui importe.

Son amabilité forcée et son air supérieur m’irritent au plus haut point. Et aussi le fait qu’il m’ait enlevé. Sans que je me rende compte, mes poings se serrent, mes sourcils se froncent.

- Vous allez me le payer !

Dans un geste fou, je me précipite le poing en avant, prêt à défoncer le crâne du gentil docteur qui me regarde, impuissant. Soudain, Jokis lève les bras et crie :

- Cisa, non !

PUNCH !

Ce n’est pas Jokis qui se prend ma patate mais la psychologue, ce qui la fait tomber sur le sol dans un bruit sourd. Le docteur est atterré, la bouche ouverte. Il observe, le regard vide, le corps inconscient de Cisa. Il n’en revient pas et moi non plus. Quelle idiote de venir se planter devant l’autre blaireau au moment où je viens lui casser la gueule ! Le docteur détache son regard de son acolyte et le reporte sur moi. Un air de défi semble maintenant l’habiter. Dans un mouvement lent, il se lève de son siège, menaçant. Tout en avançant vers moi, il m’apostrophe furieusement :

- Vous êtes complètement malade ! C’est comme cela que vous nous remerciez de vous avoir sauver la vie hein ? Espèce de sale petite…

Il n’a pas le temps de finir sa phrase tant je suis rapide à le détente. Mon poing vient se fracasser sur sa joue gauche, provoquant un craquement terrible et me procurant une grande sensation de joie. J’hurle :

- Dans ta gueule, sale con !

Il tombe lui aussi dans les vapes. Enfin libre ! Je fonce vers la porte..

BAM !

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