Ma maison
Une minute de lecture
J'aime ces murs épais aux ombrages intimes,
Où passa mon enfance, en rêve évanescent,
Où l'horloge ingénue de son tic-tac anime
Entre les chers objets, la valse des absents.
Oh ! Te revoir, Maman, en tablier à fleurs,
T'affairer en causant de la table au buffet,
En attendant Papa, qui viendra tout à l'heure
Déjeuner, souriant, tout de sciure poudré.
Mette encor une bûche au giron généreux
Du fourneau qui rougeoie, et s'y chauffer les mains ;
Jouer à se taquiner, être contents de peu,
Se réjouir encor d'innocents lendemains
Où la vie qui s'enfuit n'a pas mis d'hypothèque,
Où l'on a bien le temps de lambiner à souhait,
Sans qu'on ne vous assène d'angoissants peut-être...
Oh ! Retrouver l'avant, le chérir désormais !
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