L’eau paisible entourait Argent comme une étreinte légère. Son torse fin et musclé brillait sous les rayons du soleil naissant, sa peau luisante de gouttes cristallines. Tout en lui respirait la grâce, l’élégance, une beauté presque irréelle.

Et pourtant, à cet instant, il n’était plus roi. Il n’était plus héritier. Juste un corps vivant, libre, dans un monde inconnu.

Il ferma les yeux. Écouter. Ressentir.

Mais quelque chose capta son attention.

Une lueur , sous l’eau.

Furtive. Douce. Vibrante.

Il rouvrit les yeux, curieux.

Tout au fond du lac, coincé entre deux rochers, une lumière battait, lente et régulière. Comme un cœur ancien.

Argent s’avança dans l’eau, intrigué. Puis, sans réfléchir, il plongea.

L’eau fraîche l’enveloppa entièrement. Son corps glissait avec aisance, naturel dans cet élément. Ses yeux dorés restaient fixés sur la source de cette lumière.

Il descendit. Approcha. Et vit enfin ce que c’était.

Une.sphère translucide, légèrement dorée, posée comme une offrande dans les entrailles du lac.

Elle brillait. Elle l’appelait.

Il tendit la main.

Ses doigts effleurèrent la surface lisse de l’objet.

Et soudain…

Plus rien.

La lumière s’éteignit d’un seul coup. La sphère devint terne. Froide. Muette.

Le contraste fut brutal. Même le silence de l’eau parut plus profond, plus étouffant.

Argent la saisit et remonta vers la surface, les sourcils froncés.

Il émergea, reprit son souffle, et regagna lentement la berge. Là, il s’assit, nu, les jambes repliées, tenant l’objet éteint dans la main.

Il l’observa longuement, pensif.

Puis, à mi-voix, presque troublé, il murmura :

> " Pourquoi s’est-elle arrêtée de briller…? "

La sphère resta muette, sans éclat.

Le jeune roi fronça les sourcils. Lui qui avait toujours eu le monde à ses pieds, qui n’avait jamais rien eu à mériter, venait pour la première fois de se heurter à un mystère… qui ne se pliait pas à lui.

Et dans cette lumière disparue, il sentit naître un frisson nouveau.

Celui de l’inconnu.