Il était une fois un dragonnier tombé tout droit du ciel, qui atterrit tout droit dans une maison de pain d’épices….

…. sur un lit de guimauve…

Pinocchio redevenu à la fois un pantin de bois et l’IA de la maisonnée (nous allons savoir pourquoi tout à l’heure) était affublé maintenant du sobriquet de « chatgepetto »

Pinocchio lâcha brusquement sa cuillère en bois remplie de caramel et découvrit un personnage haut en couleurs responsable d’un trou béant dans sa maison de pain d’épices dernier cri. La fée Clochette complètement affolée se mit à virevolter dans tous les sens tandis que pour la premiére fois la Belle aux bois dormant s’agita ; …enfin c’est ce que les Bonnes Fées qui la veillaient à son chevet depuis des éternités remarquèrent…

Et si le prince charmant tout droit arrivé du ciel pouvait la réveiller ?

- « Qui êtes-vous ? » lança au dragonnier un Pinocchio complètement toqué pour préparer le repas de ses chers et tendres compagnons.

- « Où suis-je ? » répondit par une autre question le dragonnier « et où est le dragon ? »

- « il y a bien la sorcière Maléfique qui est un peu dragon … mais à part ca, je ne vois pas » répondit Pinocchio en riant

- « Un dragon en chair et en os ! » répliqua le dragonnier

- « En tout cas ce n’est pas moi ! » s’esclaffa Pinocchio il n’y a pas de dragons, pas d’or non plus !

Le dragonnier se leva, scruta la maison, la scanna, peut-on dire, Il y avait plein de friandises en tout genre, des gâteaux, des odeurs de caramel roussi, des portes en pain d’épices, des sacs remplis de sucre jonchant par terre, du chocolat de partout, des bibelots en pâte d’amande, etc.

Le dragonnier, arbalète en main et équipement « spécial chasse aux dragons » toisa Pinocchio.

Pinocchio, fin diplomate, lui proposa un verre de jus de fruit fait maison accompagné de petites douceurs, du coulis de chocolat à volonté puisé à la fontaine juste à côté de lui « ceci vous fera recouvrer des forces » lui dit il

« Je pensais plutôt à un bon steak avec des frites et du ketchup répondit le dragonnier à un Chatgepetto qui s’était déconnecté momentanément, le bruit de la chute lui ayant coupé ses circuits d’analyse ; ainsi Pinocchio ne sembla pas comprendre, la viande pour lui c’était pour les ogres et ça lui rappela de mauvais souvenir …un certain Monstro ou Maestro ?

Tous ses feux étaient passés au rouge et avaient paralysé ses neurones d’analyse.

Les Bonnes Fées s’approchèrent tout doucement et examinèrent le dragonnier « un peu brut de fonderie » dit l’une d’elle, « un visage tourmenté » dit l’autre tandis que la troisième plus pragmatique s’exclama « Et nos pouvoirs alors ! » Un silence pesant s’ensuivit… La troisième Bonne Fée de ce nom poursuivit « il peut devenir un Prince digne de ce nom ! » Tout le monde se mit à rire et en même temps à espérer…

Maintenant debout sur son coussin constitué de pudding, Jiminy Cricket déclara d’un air interrogatif «  Y a-t-il vraiment un dragon ? »

La question essentielle s’imposa vraiment

Sur ce, voilà que les nains arrivent pioches et pelles à l’épaule

- « salut les copains ! »

- « Que nous vaut l’honneur de votre visite ? » demanda Pinocchio encore un peu déconnecté…

- « On rentre du boulot » répondirent les nains en chœur, et Prof expliqua qu’ils avaient entendu une détonation n’étant pas de leur fait… il faut dire que pour trouver des pépites d’or il fallait quelques fois provoquer des explosions dans la roche.

Dans la foulée Prof désigna le dragonnier et demanda :

- « c’est qui ce gaillard là ? »

Le dragonnier expliqua, il ne sait comment, qu’il était tombé du ciel en plein dans la maison et qu’il chassait un dragon.

- « Quoi un dragon dans le coin » s’affolérent les nains « il a du sentir l’odeur de l’or, notre butin chéri ! »

- « On y va « dit le Dragonnier d’un air décidé 

- « Comment ça on y va ? Non non et re-non, on ne va sûrement pas vous montrer notre cachette ! » répondit Prof

- « Je me fiche de l’or ! »  rassura le dragonnier ! « c’est le dragon que je veux exterminer et si je ne viens pas avec vous, il va vous voler votre magot et tout détruire avec ses lances de flammes ! »

Vînt alors une idée à Chatgepetto qui avait maintenant retrouvé ses esprits ou plutôt ses connections.

- « Voilà comment moi je vois les choses : si les Bonnes Fées transforment le dragon en prince charmant, plus de problème ! »

Les bonnes fées dubitatives exprimèrent quelques réserves :

- « Si on transformait le dragon en prince, il ne sera pas charmant ! sa personnalité bien acérée, ses humeurs agressives seront toujours en lui et ce n’est pas du tout ce qu’on souhaite pour notre « Bellissima » fustigèrent-t-elles.

- « Bon on y va ? ordonna le dragonnier brut de fonderie et qui n’était pas ici pour spéculer

- « Ce qu’on craint exprima la Bonne Fée en chef c’est que le dragon se soit d’abord senti attiré par la borne de méchanceté de la mauvaise sorcière Malèfique…et qu’ensemble ils fomentent quelques plans….»

Les bonnes fées se concertèrent : « Bon il va falloir demander de l’aide et faire appel à la Fée du lac de Lancelot, à Merlin l’enchanteur et à la Fée de Chatgepetto… ah oui ! celle-là a pris sa retraite sans laisser d’adresse….

- « Et moi ! » se fit entendre la Fée clochette Je peux grâce à ma baguette magique créer un mur invisible autour de ses malfaisants, pas sains du tout ! » A ces mots elle devînt rouge de colère

- « Sauf, ironisa une Bonne Fée, que la sorcière possède un balai pour voler et qu’un dragon, ma foi, ça vole par essence » et poursuiva ainsi «voyons déjà s’ils prennent le thé ensemble !, façon de parler bien-sûr ! »

- « Donc Chatgepetto c’est à toi de jouer… fait l’analyse de la teneur en souffre émise dans l’air par le dragon et cartographie son itinéraire et si ça tombe « pile-poil » chez Maléfique on saura s’ils sont réunis ! »

Ce qu’on a manqué de dire c’est que la Fée de Pinocchio, à la demande de ce dernier, l’avait transformé à nouveau en un pantin de bois et aussi doté d’un système informatique interne puissant pour qu’il puisse avoir une connaissance centralisée de toute chose… plus facile d’ailleurs que d’étudier à l’école, d’apprendre, et d’utiliser un ordinateur…Le rendant de la sorte autonome, la Fée de Pinocchio avait posé une condition… : être dédouanée de toute demande ultérieure de la part de Pinocchio et de prendre sa retraite dans un endroit inconnu y compris de l’IA …mais bien sûr elle lui laisserait le pauvre Jiminy Cricket déjà très vieux pour ne pas dire usé. Ce dernier se prélassait sur un cousin fait de pudding et n'intervenait auprès de Sieur Pinocchio seulement quelques fois pour pouvoir apaiser sa conscience….la sienne en fait.

Donc Pinocchio petit pantin de bois se sentait vraiment concerné par les flammes du dragon et il fallait agir vite !

Pinocchio ou bien Chatgepetto remarqua que le souffle sulfureux du dragon menait tout droit à la maison de la sorcière, celle-ci l’ayant renseigné sans aucun doute sur les allées et venues des nains mais pour Maléfique la séquestration de Blanche neige dans sa demeure était la meilleure option pour forcer les nains à avouer et en contrepartie Blanche neige serait libérée !

….les suppositions de nos amis s’avérèrent vraies et voilà Blanche neige capturée dans l’antre de la sorcière. Le dragon attisant le feu de l’âtre pour faire bouillir la marmite de la sorcière et la sorcière dans un acte sadique, mais ceci est un pléonasme, offrant une belle pomme rouge à Blanche neige pour calmer une petite faim, soi disant.

Leur deal à la sorcière et au dragon était simple et maléfique : faire de Blanche neige l’esclave de la sorcière, qui au final n’aurait pas du tout respecté ses engagements auprès des nains.

Quant au dragon, celui-ci s’emparerait de l’étincelant butin des nains et repartirait bien loin. Ainsi, selon le plan machiavélique dessiné par la sorcière et le dragon, les nains seraient démunis et seuls, et la sorcière répondant à sa nature profonde, pourrait ricaner à l’envi pendant que Blanche neige ferait les carreaux !

Un tableau chaotique, de désolation, la petite maison de pain d’épices ratatinée et ses habitants tristes à souhaits car la sorcière Maléfique évidemment n’aime ni la joie, ni la douceur et ni les gentilles fées …

- « Bon, décide Pinocchio, il faut agir sans tarder…. » « Vous les bonnes fées, à l’ouvrage ! , baguettes en main … »  « fini de veiller depuis des lustres sur une princesse endormie !» et Pinocchio continua à expliquer sans discontinuer :

- « Il faut neutraliser la sorcière, un mur de magie en forme de cube invisible autour d’elle, c’est possible oui ou non ? et pour le dragon on lui « coupe le sifflet » dit Pinocchio bien énervé. «Je ne sais pas moi… au lieu de cracher du feu, pourquoi pas lui faire cracher de l’eau…non pas de l’eau ! Mauvaise idée ! »

Jiminy Criket enfin sorti de sa torpeur propose l’idée lumineuse de faire en sorte que plus rien ne puisse sortir de la bouche du dragon et qu’il devienne tout petit petit…

C’est ce qu’il advint : la sorcière neutralisée, un petit volatile autrefois appelé dragon qui se traine de branche en branche, un dragonnier reconvertit en prince charmant, une Belle aux bois dormant se réveillant car la sorcière est défaite de tous ses pouvoirs d’avant et d’après , les nains et Blanche neige chantant, et chatgepetto et ses amis bien décidés à ouvrir une auberge du bonheur avec à la carte ….tartes flambées s’il vous plait !

Et un petit coucou en passant d’Aladin du haut du ciel qui a sorti son tapis pour voyager en toute sécurité…les trois petits cochons d’à côté qui construisent chacun une maison en dur car le loup c’est comme le dragon, c’est chaud bouillant car ça souffle fort ...