Une nouvelle étoile

4 minutes de lecture

Je suis à terre, et je suffoque. Cette idée m'est insupportable. Eden, ne peut pas mourir, c'est impossible... pas lui...

J'ai du mal à accepter ce qu'on vient de m'annoncer... Manoé doit être tout simplement effondré. Zoé doit aussi être au plus mal...

Au vu de mon état, l'assistant de Manoé me ramène rapidement chez moi. Je n'arrive vraiment pas à me calmer, mes cris et mes pleurs sont devenus incontrôlables.

Arrivée dans mon appartement, après avoir passé un moment avec l'assistant de Manoé, qui a prit soin de me laisser son numéro et de me mettre au lit, je me repasse en boucle le cours de la soirée.

Que s'est-il passé ?

Que lui est-il arrivé ?

J'aurais dû rester avec lui... si je n'avais pas pris ce taxi, si je ne l'avais pas écouté... si je lui avais donné un peu plus d'attention... peut-être qu'il serait toujours en vie...

Il faut absolument que je contacte Manoé. J'ai besoin de savoir ce qui lui est arrivé. Je ne peux pas le croire... c'est sûrement un coup monté. Il va réapparaître, avec son sourire joyeux, comme d'habitude, j'en suis certaine...

Je saisis mon téléphone, et passe un appel à Manoé. Après quelques secondes, il répond :

 - Allô ?

En entendant sa voix, j'éclate en sanglot. J'ai du mal à reprendre ma respiration, et je n'arrive pas à parler. Après de longues minutes, il reprend la parole :

 - Kimi... tu... tu es où ?

Sa voix est tremblante. Je peux sentir une très forte émotion qui s'en dégage. Entre deux souffles, j'arrive à prononcer quelques mots :

 - Je... je suis... je suis... rentrée...

Je manque d'oxygène. Mes larmes troublent ma vision, et j'ai l'impression d'être enfermée dans un véritable cauchemar.

Après quelques instants, il dit :

 - Je vais venir. Je quitte l’hôpital et j'arrive.

Il raccroche, et je laisse mon téléphone tomber sur ma couverture. Je suis complètement en état de choc. Je me rallonge dans mon lit. Mon oreiller est trempé par mes larmes qui coulent sans arrêt.

De longues minutes s'écoulent, et j'entends la sonnerie retentir. Je me lève, en traînant les pieds, pour aller ouvrir. Manoé est face à moi. Son visage est pâle, et ses yeux sont rouges.

Il s'avance, et me serre dans ses bras. Je n'ai plus de force, et je n'arrive pas à poser mes mains sur lui. Il relâche son étreinte, entre, et ferme la porte. Nous nous regardons un long moment, sans dire quoi que ce soit. Mes larmes coulent toujours à flot, et son visage est vraiment marqué par la tristesse. Il me prend doucement la main, et brise le silence :

 - Eden... il...

Il s'arrête soudainement de parler, et ses lèvres se mettent à trembler. Il baisse son visage, et commence à haleter. Il met un moment avant de retrouver sa respiration, et de pouvoir continuer à parler :

 - Eden... il est... il est...

Il passe ses mains sur ses yeux, et se met à pleurer. Peu à peu, il commence à perdre le contrôle, et il pleure de plus en plus bruyamment. Je le prends dans mes bras, et lui caresse tendrement le dos. Il passe ses mains dans mes cheveux, et pose son visage sur mon épaule. Le voir dans un tel état me fait véritablement souffrir, et la mort d'Eden n'en devient que plus insupportable. Nous pleurons tout les deux, à chaudes larmes.

Il commence à perdre ses appuis, et se laisse tomber peu à peu, pour terminer au sol, à genoux. Il baisse son visage, et je peux voir des larmes mouiller sa chemise blanche. Il n'arrive plus à parler, ses mains tremblent et sa respiration devient de plus en plus difficile. Je m’agenouille devant lui, et le serre dans mes bras. Je passe mes mains dans ses cheveux, essayant tant bien que mal, en dépit de mon état, de le réconforter. Il s'agrippe à mon haut, et nous restons de longues minutes, comme ça. La douleur que nous éprouvons est indéfinissable.

Après de longues minutes, il prend une grande inspiration, et émet un long soupir. Il lève son visage, et me regarde. J’essuie doucement ses larmes, et il passe aussi ses mains sur mes joues, pour essuyer les miennes, puis, il reprend la parole :

 - J'ai... j'ai pu le voir... à l'hôpital... il... il était... si froid... son visage...

Des larmes coulent de nouveau sur ses joues. Je n'ose pas lui demander ce qu'il s'est passé. Il semble vraiment être dans un état second. Je décide alors de le laisser s'exprimer, pour qu'il puisse évacuer ses émotions:

 - Il... me détestait à ce point ? Il m'a détesté à ce point ? Il... il a voulu me faire du mal... a ce point ?

Mon cœur éclate en mille morceaux.

Qu'est-ce qu'Eden a fait ?!

Qu'est-ce qu'il nous a fait ?!

Je le reprends dans mes bras, laissant couler mes larmes sur ses cheveux.

Après de longues minutes, il s'écarte de moi, et se relève. Il me tend sa main, pour m'aider à me lever. Il pose ses mains sur mes joues, et il reprend :

 - Je vais avoir besoin de... de prendre l'air... je ne vais pas le supporter si je reste ici. Ma fiancée... va sûrement débarquer, et je... vais perdre le contrôle... est-ce que... tu voudrais... partir avec moi... quelques temps ?

Des larmes coulent sur ses joues, et sa respiration recommence à s’accélérer.

Je le prends dans mes bras, reprends mon souffle, et lui réponds :

 - Je... je ne vais pas te laisser seul... je... je vais venir avec toi... je suis là pour toi...

Il me serre un peu plus fort, en dans un souffle il dit :

 - Merci...

Mon Dieu... cette souffrance est insupportable...

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