Un nouveau départ

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Trois mois sont passés depuis ce terrible événement. Reprendre une vie « normale » a été très compliqué. Zoé est devenue froide, son enthousiasme habituel n'est plus ce qu'il était. Elle ne parle plus beaucoup, et écourte les discussions que nous avions régulièrement, le matin, quand j'arrivais au travail.

Manoé, lui, n'est pas revenu au bureau. Il travaille de chez lui, et a délégué monsieur Garcia pour s'occuper des affaires internes. Il est vraiment passé par un état de dépression très intense, et le voir a été très difficile. Il ne voulait voir personne... j'ai du me montrer parfois insistante pour lui rendre visite. Je voulais vraiment m'assurer que sa santé ne se dégradait pas. Nous avions déjà perdu Eden, je ne voulais pas le perdre, lui aussi...

La date de son mariage a finalement été fixée. Il m'a dit qu'il cherchait encore des possibilités pour l'éviter, et qu'il ne fallait pas que je m'inquiète. Qu'il trouverai forcément une solution...

Aujourd’hui, cela fait deux semaines que je n'arrive plus à avoir de ses nouvelles. Il ne répond plus à mes messages et appels, et a ordonné à ses employés de maison de refuser toutes les visites. Je me fais beaucoup de soucis pour lui...

Quant à moi, j'ai perdu du poids, je dors mal, et passe mon temps à travailler, pour que mon esprit soit focalisé sur autre-chose. Le plus dur, c'est quand je me rends au bureau, et que je ne vois plus Eden marcher dans ma direction, avec son sourire rayonnant, à m'ébouriffer les cheveux.

J'ai passé toute la journée au travail, et je suis rentrée vraiment épuisée. Nous sommes entrés dans un infini cauchemar...

Je suis allongée sur mon canapé, avec beaucoup de pensées obscures dans la tête. Je sursaute en entendant le bruit de la sonnette retentir. Je me lève, et marche lentement vers la porte, puis l'ouvre. Face à moi, se tient Manoé. Mon cœur fait un bond, et je le prends directement dans mes bras. Il m'enlace à son tour, de plus en plus fort :

 - Comment vas-tu, Kimi ? Je suis désolé de ne pas t'avoir donné de mes nouvelles... j'avais besoin de réfléchir à certaines choses...

Je pose mon visage sur son épaule, et respire son doux parfum. Cet homme m'avait énormément manqué. Je relève la tête, et le regarde, en lui caressant la joue. Il me fait un léger sourire.

 - C'est plutôt à toi de me dire comment tu vas... je me suis vraiment inquiétée pour toi...

Il me reprend doucement dans ses bras, et passe une main dans mes cheveux, avant de m'embrasser le front. Je m'éloigne de lui, et lui prends la main pour l'inviter à entrer. Il s'avance d'un pas lent, entre, et ferme la porte derrière lui. Il se tourne face à moi, s'avance, pose ses mains autour de mon cou, et ses lèvres sur les miennes. Je laisse une larme s'échapper de mes yeux, et passe mes bras autour de sa taille.

Il avance petit à petit et finit par me faire reculer en direction de ma chambre, lentement. Une fois arrivés devant mon lit, il stoppe son baiser, et me prend dans ses bras. Il passe une main sous mon haut, et me caresse le dos, en embrassant délicatement le creux de mon cou. Je ferme les yeux, transportée par ses doux baiser, et le contact de sa main chaude sur moi. J'ouvre lentement mes lèvres, et décroche un mot :

 - Manoé, tu vas bien ?

Il ne répond pas, relève son visage devant le mien, et m'embrasse. Son tendre baiser est accentué peu à peu, et sa langue finit par rencontrer la mienne. Il passe sa main sous mes cheveux en me tenant fermement contre lui. Une chaleur commence à m'envahir le corps, et les battements de mon cœur deviennent irréguliers. Il trouve les agrafes de mon soutien-gorge, et le défait. Il me caresse un moment le dos, puis finit par poser ses mains sur mes seins, qu'il caresse, délicatement. Mon corps frissonne à contact de ses doigts sur mes mamelons, et mes joues chauffent peu à peu. Il écarte ses lèvres des miennes, et dit, tout bas :

 - Tu m'as manqué, Kimi... vraiment manqué...

Il me pousse progressivement sur mon lit, où je termine assise. Il se penche face à mon visage, et m'embrasse de nouveau, avec un peu plus d'intensité. Sa tendresse me fait du bien, elle m'avait beaucoup manqué, durant cette période difficile.

Je l'attrape par sa chemise, et le fait venir sur moi. Il pose ses jambes entre les miennes, et me fait basculer en arrière. Il se retrouve sur moi, et déboutonne lentement mon chemiser, tout en continuant de m'embrasser langoureusement.

Après quelques minutes, après avoir terminé, il passe une main lentement sur ma poitrine, et me caresse les seins, pour finir sur mon ventre. Je frissonne sous ses doux effleurements... je lui déboutonne la chemise à mon tour, et entends sa respiration s’accélérer. Je passe mes mains sur son torse chaud, puis, la lui retire. Il passe une main derrière mon cou, et se serre un peu plus contre moi.

Sentir sa chaleur contre moi, est un véritable exutoire.

Il relève son visage, et commence à m'embrasser la poitrine, les seins et descend sur mon ventre. Il retire doucement mes derniers vêtements, en embrassant l'intérieur de mes cuisses. Il revient face à mon visage, et me regarde, longuement. Je peux voir ses yeux sombres humides. Je passe mes mains sur ses paupières, et leur donne un tendre baiser. Il ouvre ses yeux, me fait un léger sourire, et m'embrasse avec force. Son baiser est de plus en plus torride, et nos respirations de plus en plus fortes. Je passe mes mains sur sa ceinture, lui retire, déboutonne son pantalon, qu'il finit par retirer, avant de me pénétrer progressivement.

Nos corps ne font plus qu'un, et ressentir sa chaleur me fait gémir.

Nous faisons l'amour, pendant de très longues minutes, redécouvrant nos corps. Ce moment est si intense...

Nous atteignons l'orgasme simultanément, et finissons dans les bras l'un de l'autre, avec une forte respiration. Il lève son visage, me donne un tendre baiser, et se relève pour s'allonger à mes côtés. Nous nous regardons, et nous caressons tendrement le visage. Après quelques instants, il prend la parole :

 - Kimi... j'ai trouvé une solution, concernant le mariage. Après avoir longuement réfléchi à toutes les possibilités, j'ai finalement pensé à celle-ci. Il n'y avait d’ailleurs pas vraiment d'autres choix...

Je lui fait un petit baiser sur les lèvres, et lui répond :

 - Je t'écoute...

Il me sourit légèrement, et passe une main dans mes cheveux, qu'il tortille du bout des doigts :

 - Si tu veux... nous partons ensemble. J'abandonne tout. Mon poste, l'entreprise, mon père... je quitte tout. J'ai largement de quoi prendre soin de toi... l'argent ne sera pas un problème...

Je m'assieds instantanément sur le lit, et le regarde, dubitative :

  - Tu... tu veux vraiment faire ça ?

Il me sourit, et se s'assoit face à moi, me donne un baiser sur l'épaule, relève son visage, et reprend :

 - Oui... en fait, j'ai toujours fait ce qu'on attendait de moi... sans forcément me poser des questions. Pour moi, mon chemin était déjà tout tracé, et ce, depuis mon enfance... mais... depuis la... la mort d'Eden... je me suis rendu compte que la vie ne tient à rien, et que je voulais être enfin heureux... et je ne pourrais jamais l'être si ce mariage a lieu. Et... travailler dans cette entreprise, sans voir mon petit frère... je ne peux plus. Je n'arrive déjà pas à y remettre les pieds...

Il s'arrête, et me prend la main :

 - Alors... si tu es d'accord... pars avec moi. On ira où tu veux... tant que c'est loin de cette ville... je voudrais vraiment tout recommencer, avec toi. Je...

Son regard devient plus profond. Il me prend dans ses bras, me caresse les cheveux et il reprend :

 - Je... je t'aime... je veux vivre avec toi...

Je le serre fort contre moi. Ses mots me transpercent le cœur. Il vient de m'avouer ce qu'il ressent pour moi... je suis si heureuse à cet instant... mon cœur s'emballe, et des larmes apparaissent sous mes yeux :

 - Je t'aime aussi, Manoé.

Il éloigne son visage de moi, et me sourit, avant de m'embrasser tendrement. Il me caresse ensuite le visage et me dit :

 - Tu es d'accord ?

 - Oui. Partons tout les deux.

Il m'embrasse le front, et reprend :

 - Il ne faudra pas traîner... en fait, je voudrais que nous partions dès demain.

Je me gratte la tête :

 - Demain ? Ce n'est pas un peu... rapide ?

 - Comme tu le sais, plus le temps passe et plus il sera difficile pour moi d'être libre... je demanderai à un ami de gérer les choses en notre absence... Il se chargera de rendre ton appartement...

Partir dès demain ? Mon cœur s’emballe, mais cette idée ne me déplaît pas. Il y a vraiment trop de souvenirs douloureux ici, et partir avec lui est un rêve qui se réalise...

 - D'accord, faisons le, lui dis-je, avec un sourire.

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