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Il m'est impossible de bouger, mais je peux penser.
La perfusion me maintient dans une tension mentale permanente.
Je n'arrive pas à savoir depuis combien de temps je suis attaché sur cette chaise.
Je suis de plus en plus confus.
Il y a des souvenirs flous qui me reviennent mais chaque image est comme aspirée par
une autre qui à son tour disparaît.
Tout à l'heure un gaz hilarant a été introduit dans mes narines. L'effet n'a pas duré très
longtemps, mais cela m'a fait du bien.
J'ai juste eu le temps de me souvenir de notre été à Etel avec Venise, de nos fou rires au
bord de l'océan.
A cette époque on pouvait encore s'y baigner.
Puis j'ai vu son visage. Enfin, je ne suis pas sûr de l'avoir vu, peut-être l'ai-je imaginé ?
J'en suis encore bouleversé.
Venise, je sens que tu es vivante.
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