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Une minute de lecture

Il m'est impossible de bouger, mais je peux penser.

La perfusion me maintient dans une tension mentale permanente.

Je n'arrive pas à savoir depuis combien de temps je suis attaché sur cette chaise.

Je suis de plus en plus confus.

Il y a des souvenirs flous qui me reviennent mais chaque image est comme aspirée par

une autre qui à son tour disparaît.

Tout à l'heure un gaz hilarant a été introduit dans mes narines. L'effet n'a pas duré très

longtemps, mais cela m'a fait du bien.

J'ai juste eu le temps de me souvenir de notre été à Etel avec Venise, de nos fou rires au

bord de l'océan.

A cette époque on pouvait encore s'y baigner.

Puis j'ai vu son visage. Enfin, je ne suis pas sûr de l'avoir vu, peut-être l'ai-je imaginé ?

J'en suis encore bouleversé.

Venise, je sens que tu es vivante.

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