Chapitre 6 : un combat de mages 

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Une nuit de printemps, qui laissait entrevoir la pleine Lune entre les nuages, Gaïana avait décidé avant de dormi, de réfléchir à l’idée de prendre son envol.

La jeune femme qui n’avait pas un sou en poche, s’imaginait pendant de longues heures habiter dans un petit abri, au cœur de la nature, loin de la modernité de l’Irlande du XVIe siècle.

Lorsqu’elle se réveilla, elle alla voir sa mère dans sa chambre pour lui en parler.

Comme à son habitude, elle ne toqua pas avant de rentrer. Lorsqu’elle ouvrit la porte, elle vit sa mère, mais à côté, il y avait un homme. Il était brun et de grande taille. Dans la pénombre, il lui fit penser à Patrick, le vendeur de lit.

Gaïana, quelque peu mal à l’aise, referma la porte et partit cueillir des fruits au bord du lac pour son petit déjeuner.

La jeune femme qui était en train de récolter des baies rouges ressemblant à des pommes miniatures, avait toujours en tête l’image de sa mère dans le même lit que Patrick. Dégoûtée par sa vision et chagrinée de ne pas avoir su avant qu’ils se fréquentaient, elle décida de manger les petits fruits au goût sucré en marchant au bord du lac, afin de se changer les idées.

Le lac, qui était entouré d’une forêt, n’était fréquentée que par des créatures légendaires. Ce jour-là, elle dégageait beaucoup de bruit lorsque Gaïana arriva au nord du cours d’eau.

— Au secours, ne me tuez par pitié ! Ne me sacrifiez pas ! avait entendu Gaïana, prononcer d’une voix nasillarde avant de laisser place à un grand silence.

Gaïana, qui tout de suite au ton de la voix, reconnu que c’était un elfe, alla à sa recherche au cœur de la forêt.

Le jeune femme, qui ne ressentait pas une seule fois de la peur au cours de sa recherche, arriva à l’endroit d’où elle avait entendu la voix de l’elfe. Après quelques minutes de marche pour monter dans la forêt et rejoindre le point d’où elle avait entendu cette voix terrorisée, elle tomba à quelque mètre d’un homme, vêtu de noir, visiblement en plein rituel.

— Halte, qui va là ? Personne n’est invité à la table du Mal, étendit Gaïana, venant d’une voix démoniaque.

« Toi petit elfe, je vais te découper le cœur pour fabriquer mon artéfact. »

— Non par pitié, ne faites pas ça ! Laissez-moi !

Gaïana qui se retenait de ne pas pleurer face à un tel acte de cruauté, avait par chance amenée sa pierre jaune.

Elle la colla contre son cœur et visualisa Cernunnos.

— Est-ce que tout va bien, ma vieille amie ? demanda Cernunnos qui n’avait pas conscience de la situation.

— Pas le temps pour les banalités, j’ai besoin de toi ! Il y a un mage noir qui est sur le point de sacrifier un petit elfe. Toi qui m’as toujours dit que tu serais là pour moi quand j’en aurai besoin, je te laisse aller ensorceler ce monstre avec tes bois.

Cernunnos, horrifié par cet acte, passa à l’action. Grâce à son flair de chasseur de démons, il retrouva le mage qui était entouré de bougies. Gaïana qui l’avait suivi était décidée à ne pas rester les bras croisés.

— Part jeune fille, c’est trop dangereux ! ordonna Cernunnos sur le point de se battre.

« Si je meurs dans ce corps, je pourrai en avoir un autre, mais toi, tu iras directement au monde des esprits ! Ne joue pas les héroïnes et laisse-moi régler ça ! »

— Jamais ! Je suis une sorcière et qui plus est une sorcière blanche ! Jamais je ne laisserai un crime aussi atroce se produire, laisse-moi au moins sauver le petit elfe.

— Alors comme ça on veut tenter de m’empêcher de sacrifier le pauvre petit elfe. Sales petits cloportes !

Je vais vous faire payer ! dit-il avant d’invoquer une créature au nom inconnu pour Gaïana.

— C’est bien ce que je croyais, c’est un demonancien ! Part Gaïana ! exigea une nouvelle fois Cernunnos en criant de toutes ses forces.

— Gaïana, c’est un joli petit nom pour se faire posséder ! dit le mage noir avant de rire sadiquement.

Cernunnos, qui était fou de rage que l’on puisse s’attaquer à sa protégée, réveilla son instinct de guerrier. Il doubla sa taille et déracina des arbres entiers pour se transformer en un immense cerf, rempli de colère.

— Que tous ceux qui touchent à mes disciples, des bois de ma tête, ils seront ensorcelés ! dit il avant de prendre un élan pour foncer droit sur lui.

Cernunnos, enragé par tout ce qu’avait fait le mage du mal, enfonça ses cornes dans son ventre. Le mage hurlait et le suppliait de se calmer, mais Cernunnos était devenu inarrêtable.

Avec ses bois enfoncés dans son ventre, il le secoua et le jeta, à des dizaines de mètres plus loin.

Après l’avoir châtié, Cernunnos reprit sa taille normale. Ses bois étaient couverts de sang et de morceaux d’organes du ventre de l’ennemi.

Cernunnos repartit dans son monde après avoir réalisé qu’il avait peut-être un peu trop laissé exploser sa colère.

Gaïana qui ne ressentit pas une once de compassion pour le sorcier du mal, sauva le petit elfe qui avait été roué de coups. Après l’avoir détachée de l’autel, elle se sauva de la forêt, accompagnée de l’elfe, avec comme promesse, de ne plus jamais y retourner.

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