On m’a ôté la mort.

Et de cet accident, je ne crois pas avoir rencontré la vie. Je me suis enterré tout seul, j’ai fait le deuil de moi-même, et j’ai décidé d’un décès décent. Celui d’une âme qui, partant d’un regard blessé, s’éleva par la haine jusqu’à atteindre l’ambition bouchonnée d’un corps céleste abandonné à lui-même, dans sa singularité solitaire, son partage de lui-même.

Le Makhine me souffle des choses, je ne sais pas trop. Pour lui rien n’est acquis, je ne sais pas ce qu’il me dit.

- Arrête un peu de m’emmerder, Makokote.

- C’est mon devoir et tu le sais.

- Je ne veux pas de ton utilité, je veux de ton existence désintéressée. L’intérêt, c’est la valeur que tu m’attribues, et je n’en veux pas encore. Je ne me sens pas valeureux. Tu n’as pas à me mesurer si j’ai honte de mes proportions.

- Je ne voudrais pas être hypocrite, alors je serai violent : tu as une valeur pour moi, et si elle ne te convient pas c’est qu’on se trompe tous les deux.

- Fermes-la.

Sronce Libigre Solicore Vartantique. Indifférents à mes tourments. Plongés dans les leurs. Jusqu’à une certaine heure.