épilogue: une pause dans l’ombre 

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La nuit s’effaçait sur Paris, lentement, sans grâce. Alexandre marchait seul, sa croix rangée, le front bas.

Ils avaient scellé l’autel. Ils avaient sauvé les filles. Ils avaient vu le sang de Delajoie — un monstre devenu cadavre.

Mais Corinne était toujours là, toujours droite et sortie des “bœufs-carottes” sans une égratignure.

Elle l’avait croisé dans le couloir le sourire léger et un dossier à la main.

Ils n’ont rien retenu contre moi, avait-elle dit, presque chantante. — Je poursuivais mon enquête. Sylvie, Delajoie… tout était en cours.

Puis elle s’était approchée. Tout près. Et à l’oreille d’Alexandre :

Entre toi et moi… ce n’est pas fini.C’est juste une pause.

Elle s’était éloignée dans le couloir. Mais son parfum avait la même teinte que la crypte.

Alexandre resta là, seul. Le monde avait changé, mais pas assez.

Le pacte était brisé. Mais certains pactisés… restaient parmi les vivants.

L’aube était grise. Paris semblait se réveiller sans vouloir ouvrir les yeux.

Alexandre, assis dans son petit appartement, le dos courbé, n’avait pas dormi. La croix était posée sur la table. Et la phrase de Corinne, la veille, tournait encore dans sa tête : “Ce n’est qu’une pause.”

Son téléphone sonna « appel inconnu » et Ligne cryptée.

Allô ?

Ici Matignon. Ne raccrochez pas. Le Premier ministre veut vous parler.

Alexandre se redresse, le cœur figé.

Une voix grave remplit l’appareil Sèche mais respectueuse.

Inspecteur Vasseur… félicitations.

Pardon ? dit Alexandre, comme réveillé dans un rêve étrange.

Vous êtes désormais inspecteur en chef du Bureau des Affaires Étranges. Votre équipe vous attend dans vos nouveaux locaux.

Silence.

La ligne se coupe. Mais le monde… vient de basculer.

Alexandre se lève, prend sa croix, enfile sa veste. En bas, un véhicule noir l’attend.

Il entre. La ville l’accueille comme une bouche refermée.

Le démon a été scellé. Delajoie a payé. Corinne reste. Mais le Bureau est né. Et Alexandre… est prêt.

Les bureaux flambant neufs du Bureau des Affaires Étranges respirent encore la peinture fraîche. Dans un coin, Marianne discute doucement avec le Padre, une tasse à la main, leurs regards plus légers qu’ils ne l’ont été depuis des semaines.

Erik et Claire, désormais liés aux lieux, virevoltent dans un ballet discret, leurs silhouettes phosphorescentes traversant les murs comme des anges gardiens capricieux.

Puis une voix :

Ah... le patron est là.

Claire, souriante, regarde Alexandre qui entre, la veste encore froissée, la croix dans sa poche comme un rappel discret que le monde reste fragile.

Elle tend une tablette.

Une nouvelle affaire. Trois corps égorgés dans le XVe. Les témoins parlent d’un cri non humain… Et d’un reflet dans les vitrines qui n’était pas celui d’un homme.

Alexandre s'approche.

Un loup-garou ? murmure-t-il.

Le Padre sourit sans humour.

Ou quelque chose… qui imite encore mieux l'homme que le démon.

Marianne hoche la tête.

On n’a pas fini de courir, chef.

Alexandre regarde son équipe.

Les Vivants et les fantômes sont tous là pour affronter les ombres du mal.

Un monde qui bascule. Une équipe qui veille. Et une lune… qui n’a pas encore montré son vrai visage.

Et quelque part, dans une ruelle oubliée, une silhouette sans visage attendait déjà le prochain appel.

FIN

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