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L’atmosphère autour d’Antoine dégageait donc un doux parfum de souvenirs. Encore une fois, il n’avait rien à demander. Des rapports poussés avec un autre humain l’effrayaient toujours. Émotionnellement, c’était trop de changements et de risques. Physiquement, c’était juste inenvisageable.

Antoine avait dû distinguer ces blocages, car il restait distant et respectueux, délivrant de petites anecdotes personnelles croustillantes. Chaque fois, cela éveillait un intérêt, une envie diffuse. Leur accumulation l’amenait à plus d’ouverture, à une disponibilité d’écoute et un besoin sourd de connaître, de ressentir. Surtout qu’Antoine devenait de plus en plus précis dans le conte de ses aventures.

Son inconscient n’était pas dupe. C’était bien la raison qui lui faisait refuser la possibilité d’une demande de douche chez Antoine.

Ce soir-là, il se dégouta. Le débarbouillage au gant et à l’eau froide ne faisait que multiplier les odeurs insupportables. Le lendemain, il s’obligea à quémander cinq minutes d’eau chaude. Antoine accepta, simplement, en bon camarade.

C’est donc sans arrière-pensées qu’il arriva chez son collègue. En revanche, la taille exigüe du logement lui fit immédiatement percevoir les difficultés à venir. Il était obligé de se dévêtir dans la pièce unique, avant de se faufiler dans la minuscule salle de bain. Antoine, percevant sa gêne, se mit face à sa cuisine, lui tournant le dos en lui disant de faire comme chez lui. Il laissa tomber ses vêtements, eut une dernière hésitation sur son slip, avant de se réfugier dans la petite douche, le rideau tiré.

Il se savonnait avec plaisir quand Antoine le surprit en lui demandant s’il avait besoin d’aide. Cela l’amusa beaucoup. Non ! Il savait se laver tout seul ! Antoine lui dit qu’il ne pouvait pas se savonner le dos. Avant qu’il réalise la véracité de ce propos, il entendit le rideau s’écarter, sentit deux mains lui prendre le flacon puis se poser sur ses épaules. Que faire d’autre que subir ? Les doigts d’Antoine lui malaxaient le bas du cou. Il devait s’avouer que cela le détendait. Il se relâcha. Les mains frottaient maintenant son dos, puis ses reins. La sensation était surprenante. C’était la première fois que des mains étrangères travaillaient son corps. Les mains faisaient des circonvolutions, descendant chaque tour vers le haut de ses fesses. Dire qu’il appréciait serait insuffisant, tout en redoutant la prochaine étape qui serait forcément problématique.

Maintenant, les paumes parcouraient ses fesses. Cela s’était fait doucement et naturellement. La sensation était délicieuse. Il se rendit compte que son membre réagissait fortement, dressant sa force, attisée par ces caresses. Il voulut se défaire, mais l’étroitesse de l’endroit l’en empêchait. Les mains maintenant circulaient sur sa ceinture, des fesses à son bas ventre, se rapprochant dangereusement de son pubis. Antoine saisit son sexe dur sans barguigner et sans commentaire, continuant son doux savonnage. Il était à sa merci. Sa gêne devenait trop forte d’être l’objet de tant de sollicitudes sans pouvoir dissimuler son extrême excitation. Ses faiblesses coupables s’affichaient avec rudesse et indélicatesse.

Le bout des doigts décalottait son gland, le massant doucement, insistant sur le frein, renforçant sa vigueur. Puis ils passaient à l’arrière, insistant sur la raie, explorant son fond, savonnant d’abondance son anus avec un doigt frustrateur. Il n’en pouvait plus, les stimulations devenaient trop fortes, irritant et bouleversant ses sens en folie. Malheureusement, cette force annihilait sa volonté et bloquait ses envies de fuite.

Soudain, ce fut la chute. Les mains s’envolèrent, descendant vers son entrecuisse, caressant leur intérieur avant de finir sur ses mollets. Il n’existait plus. L’injonction de se rincer lui fit ouvrir le robinet. À moitié groggy, il attrapa la serviette que lui tendait Antoine. Jamais il n’avait frôlé ainsi le précipice. Encore sous le coup, il accepta sans répondre de poser nu dans sa fierté dressée. Antoine lui demanda plusieurs fois de réactiver sa dureté, ce qu’il fit machinalement. Il avait franchi un cap et se refusait encore à l’admettre. Cela faisait maintenant près de deux heures que son sexe était gonflé. Jamais il n’avait tenu un tel marathon ! Antoine arrêta la séance, lui lançant une serviette sur sa nudité et sortant les bouteilles et les verres. La boisson ambrée ramena de la raison dans son esprit. Les conversations repartirent comme à l’accoutumée. Il était tard. Il était toujours nu. Quand Antoine lui offrit de partager sa couche, lui assurant son respect, ses ivresses se mélangèrent, le faisant s’effondrer dans un sommeil béat. Antoine pouvait admirer son camarade, exhibant encore des restes de sa force dans cet abandon.

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